131è jour : Azdijai - Rubcowo

30 juillet 2011

56,1 km, 5767 km au total

Le réveil sur la colline Windows est à peu près aussi sympa que le coucher du soleil hier soir. Il y a de la brume mais notre réveil est un poil trop tardif pour en faire de belles photos. Tant pis, on compense par une jolie surprise préparée par nos amis les taons. Quand on quitte notre lieu de bivouac on se retrouve assaillis de facile 50 de ces horreurs. Nous sommes encore sur le petit chemin, Hélène gigote dans tous les sens sur le vélo, on frôle le catadrame. On retrouve notre route et on entame une accélération qui ferait pâlir les Porsche les plus tunées. On finit petit à petit par larguer l'essaim, mais à même pas 1 km du départ on est transpirants. La journée commence bien.
Fort heureusement la frontière approche vite et nous donne l'occasion de nous distraire un peu. Il y a des vestiges d'une époque où il ne devait pas être bien facile de passer de la Pologne aux Etats Baltes, heu pardon, à l'URSS.
Nous voilà donc en Polonie. Je précise avant que vous vous insurgiez contre mon orthographe, c'est une vieille histoire avec notre amie Natalia, élevée à la Vodka polonaise, et qui possède un nom qui je cite "ne se prononce pas mais s'éternue"... enfin avait un nom comme ça puisque depuis 15 jours elle a troqué son nom pour celui de son mari. Enfin ça vous vous en fichez probablement. Enfin bref la Polonie c'est le lieu où tout peut arriver, mais surtout où il ne faut pas trop s'attendre à grand chose. La Polonie c'est le pays un peu vide, où la campagne ressemble à une machine à remonter le temps "oh ils ont encore des charrues tirées par des bœuf". La Polonie c'est le pays où trouver un médecin qui parle anglais semble à priori une occupation qu'un chercheur de trésor ne renierait pas...
En tout cas aujourd'hui nous découvrons enfin la Polonie. Nous allons pouvoir nous faire une idée de la ligne entre la vérité et l'exagération de notre polonaise préférée.
Passée la frontière un peu miteuse où quelques cafés montés dans des bungalows semblent avoir été posés là il y a des siècles pour vider les derniers zlotis des touristes, on doit avouer que l'impression est plutôt bonne. La campagne fleure bon les champs bien entretenus et les petits villages ressemblent à des vrais villages, genre une église et des maisons autour, et pas comme en Estonie juste une route au milieu de rien et là bas au fond - mais si regarde bien là bas derrière les arbres - une ferme.
Nous découvrons en ce week-end de chassé croisé des juillettistes et des aoutiens (ça y est j'ai pu le caser) les nationales polonaises. Pour l'instant c'est plutôt calme, mais il faut bien constater qu'on nous a dit vrai : 2 voies de circulations, une dans chaque sens, pas bien larges, et absolument 0 espace au delà de la ligne de bordure. Même pas 40 centimètres pour y caser une roue de vélo. C'est donc en mode stratégique que nous empruntons ces nationales. La stratégie ? rouler à un tiers de la largeur de la route pour pas donner l'impression d'abuser en roulant au milieu mais sans pour autant laisser suffisamment d'espace pour permettre à la voiture derrière de doubler s'il y a quelqu'un en face. On s'en sort plutôt bien, on a roulé un mois en Angleterre l'an dernier, on a des restes :-)
Nous obliquons ensuite plein sud sur une petite route et après quelques dizaines de kilomètres on se trouve un coin à côté d'une église pour pique-niquer.
Pendant la pause "lecture" mon iphone m'indique 12h29 alors que ma montre dit qu'il est 13h29... tiens tiens tiens, la Pologne serait-elle de ces pays en UTC+2 (l'été) et non pas +3 comme nous le sommes depuis la Finlande. Wikipédia nous le confirme. Chouette, une heure de lecture gratuite.
Finalement on repart vers 15h nouvelle heure (héhé le petit plaisir de changer d'heure plus que 2 fois par an) et on prend la voie indiquée "route" plutôt que de couper par le petit chemin. Heureusement car au bout de 200 mètres la route se transforme en chemin, malgré les affirmations du GPS. Terre bien tassée mais très souvent recouverte de sable très très instable. On fait comme ça environ 8 km, oscillant entre 0 et 13 km/h, avec la pluie qui se joint à nous ainsi que pour notre plus grand plaisir... les taons. Imaginez notre embarcation, au milieu de la forêt, avec à l'avant un Olivier ultra ultra concentré, qui clipse et déclipse ses pédales toutes les 15 secondes pour anticiper le cassage de gueule dans le sable, qui freine, change de vitesse en permanence pour s'adapter au mieux au terrain pour ne pas déraper et à l'arrière Hélène, elle aussi très tendue, mais à chasser les taons qui volent tout autour de nous. Epique ! Quand nous retrouvons la route on a presque envie de se mettre à genoux et d'embrasser le bitume !
La pluie s'étant calmée et le relief étant favorable on s'enquille encore pas mal de kilomètres au travers la forêt avant de chercher un lieu pour planter la tente. C'est une petite clairière qui nous accueillera ce soir. Pas ultra glamour comparé à hier, mais plutôt calme.
Les goutes tombent doucement sur la tente pendant qu'on déguste la fin d'un paquet de Tuc.
Tiens justement je voulais parler des gâteaux, j'ai une réputation à tenir, donc les petits gâteaux secs et sucrés des pays Baltes il faut bien dire que ça n'est pas ça. Le choix est très limité et on a :
- des genre de petits beurres insipides, secos et étouffe chrétiens/musulmans et toute autre religion. Malheureusement ils sont déclinés en plein d'arômes et occupent donc une part non négligeable des rayons
- des chocos, pas forcément le genre de truc que j'aime pour accompagner le café ou une compote.
- des pims et toute une série de clones ainsi que quelques autres types de gâteaux enrobés de chocolat. Très bonn mais totalement inadapté au voyage à vélo pour cause de soleil qui fait tout fondre.
- des gaufrettes : ratio encombrement/calories totalement nul à vélo.
- ces petits feuilletés en forme de bretzels qui viennent d'ailleurs de Belgique. C'est à peu près le seul truc sympa et mangeable qu'on ait trouvé.
Parfois on tombe sur des cookies dont le paquet ne prend pas la moitié d'une sacoche, on en profite mais c'est bien rare. Bref en amateur de petits gâteaux que je suis je suis très déçu et je peux vous dire que je donnerais bien quelques zlotis, litas ou lats pour un paquet de petits beurres aux pépites de chocolat !

132è jour : Rubcowo - Jacowlany

31 juillet 2011

45,2 km, 5812 km au total

Ah cette nuit, quelle folle nuit. Ah non encore une fois pas le genre que vous imaginez. Pas de femmes, d'alcool et de de fête jusqu'au bout de la nuit, non juste de la pluie, du genre qui s'arrête, qui reprend, juste pour que le changement te réveille. Miam.
Au réveil nous ne sommes ni l'un ni l'autre très beaux à voir. Quand Hélène me dit "tus à l'air fatigué" en général ça m'inquiète un peu. Il fait tiédasse dans la tente, un peu tropical, mais le soleil n'arrive pas à percer et toute la matinée il joue avec les nuages qui se chargent régulièrement de réhumidifier le sol. Nous restons donc à bouquiner en se disant "on a du temps pour rejoindre Varsovie, on n'est pas en retard donc on peu trainer". Au bout d'un moment la matinée est terminée et nous décidons donc de prendre notre pique-nique sur le paréo devant la tente car le soleil finit par transformer la tente en étuve. Tout commençait si bien, du soleil, une jolie fille assise en face de moi et de quoi se caler l'estomac. C'est sans compte sur un nouveau genre de bestioles qui transforment la jolie fille en boule de nerf qui risque de ne pas digérer son déjeuner. A mi chemin entre le taon et le frelon nous séchons un peu pour l'appellation exacte. En tout cas un truc de 5-6 cm de long qui fait un bruit d'hélicoptère et qui a l'air aussi commode que Barracuda dans le moyen de transport sus-cité. Visiblement il est amoureux de la tente... et il le fait savoir à 3 autres de ses potes. Il tournoient se posent, repartent, font des zig zag entre la tente et nous, repartent, reviennent. La pression monte sûrement dans la cocotte minute de la jolie fille en face de moi et alors que je finis mes sandwiches je comprend bien que le déjeuner est terminé. Adieu douceurs sucrées, petit café. A la place c'est pliage de tente et on repart. Tant pis. Il faut parfois faire des sacrifices, c'est ce qu'on m'a dit depuis que je suis petit :-)
Au moins ça permet d'envisager une journée avec un kilométrage non ridicule. Petites villes, enfin plutôt villages mais qui une fois de plus ressemblent vraiment à quelque chose. On apprécie pouvoir trouver une petite épicerie ouverte ce dimanche (2 même) pour acheter 2/3 trucs à manger car le dernier ravitaillement était quelque peu imparfait dans les quantité. On a du fromage en masse mais plus rien pour le petit déjeuner de demain. On s'abrite aussi un peu sous les arbres pour laisser passer la pluie en regardant les gens passer.
C'est donc l'occasion de faire un premier petit constat sur la Polonie :
Après les alarmes aux sons débiles des voitures des Pays Baltes voici le grand retour de la CB. Il va falloir qu'on recommence notre petit comptage façon Volvo V70 mais à première vue 1 voiture sur 10 à une CB. C'est quand la dernière fois que j'en ai vu une sur une voiture en France ? heu ? Aucune idée ! On note aussi une grande prolifération de l'Audi 80 qui semble LA voiture qui en impose ici. On a vraiment l'impression de faire un retour 20 ans en arrière, mince, Natalia disait vrai alors :-)
Pas mal de caisses tunées, parfois de caisses minables tout court mais dans lesquels les jeunes conducteurs expriment leur furieuse envie de faire crisser les pneus sur les graviers ou le bitume à tout bout de champ. Va comprendre.
Toujours sur l'aspect route, on note une prolifération inquiétante de croix, de fleurs et même de tombes en granit. Il y a des morts sur la route, on va dire "il y a eu" pour rassurer nos inquiètes mômans. C'était "avant","à l'époque". Maintenant ils roulent tous bien.
En tout cas ils ont l'air vachement religieux les polonais parce qu'outre de chouettes églises dans les petits villages, il y a des calvaires, croix, monuments à tout bout de champ. Parfois dans un jardin on aperçoit, accroché sur un poteau ou un arbre, une mini vitrine avec une représentation du christ, des fleurs, des croix, ... On en a même vu en pleine forêt... on a du mal à comprendre.
On note aussi une bonne quantité de petits vieux, assis sur un banc juste au bord de la route et qui regardent les gens passer. Parfois ils sont seuls, parfois il font la causette, mais aucun ne nous laisse passer sans risquer un torticolis !
Côté plus terre à terre, la Pologne semble remplie de réseaux wifi "ouverts" mais auxquels il est impossible de se connecter. Probablement des Livebox de première génération (ou alors refourguées par Orange) où il n'y a pas de mot de passe mais où il faut aller cliquer sur le petit bouton de la box pour pouvoir relier un périphérique wifi. Ca ne va pas faire nos affaires ça !
Nos périgrinations de l'après-midi nous amènent malgré tout à croiser Linksys et après une petite prière pour remercier le dieu du routeur nous mettons à jour la météo (bof demain, un peu mieux après) et recherchons un camping. Pas de camping, ok.
Passons à Warmshowers : pas de warmshowers sérieux à se mettre sous la dent non plus. Passons à Couchsurfing... oh plein de monde à Bialystok ville à 70-80 km d'ici. Bon on fait nos petits calculs et ça parait jouable pour demain. Il faut dire que la douche et la lessive commencent légèrement à nous manquer. J'ai une tignasse conséquente sur la tête et le dernier shampoing à Vilnius me semble très (trop) lointain. Il faudra bien un jour qu'on se résigne à se shampouiner en bivouac.
On lance donc notre demande pour aller chez Maciek et Paulina, on verra bien.
En fin d'après-midi alors que le GPS nous indique un nombre de km correct restant à parcourir demain on se met en quitte du traditionnel champ. On entend l'orage gronder au loin et notre "on peut commencer à envisager de regarder ce qu'on peut trouver comme coin dans les kilomètres qui viennent" se transforment en "heu là !a a l'air pas mal hein !".
On monte la tente, range les affaires dedans, protège le vélo et crac, la pluie débarque. On s'en fout on est à l'abri :) Qu'est-ce qu'on est bien dans notre guitoune !

133è jour : Jacowlany - Bialystok

1 aout 2011

72,0 km, 5884 km au total

La nuit meilleure nous permet de commencer notre longue journée de vélo plus activement qu'hier. Nous avons 61,1 km de planifiés pour rejoindre un jeune couple de couchsurfeurs ce soir... mais nous savons que nous en ferons probablement plus étant donné la réalité de la vie. Quand le GPS ou la carte dit 100 km, à la fin on fait toujours au moins 120. Prenons par exemple le simple fait que nous devons La acheter un peu à manger aujourd'hui, et hop c'est un petit détour de "trois fois rien mais quand même" pour rejoindre un supermarché.
La route est une route nationale pour quelques dizaines de kilomètres, pas moyen de l'éviter, et sincèrement il faut l'avouer, on morfle bien comme il faut. Il y a une bonne conjonction de choses pas cool. Premièrement la route en elle-même est souvent assez pourrie. Il y a tellement eu de passages de camions que le bitume a fait des bourrelets qui font qu'il est dangereux de rouler près du bord à vélo car ça fait vraiment une espèce de mini bordure, si on la frôle ça sent la gamelle. Pas de surlargeur non plus, il ne faut pas rêver. Et des camions, par centaines, principalement des transports de sable je crois. Pas des trop gros, mais qui roulent bien trop vite pour la largeur de la route et le trafic. Les voitures ne sont pas en reste et roulent à 10 mètres les unes des autres, le tout à 100 km/h. On maintient notre tactique du "roulers à 1/3 de la largeur de la route", de toute façon c'est un peu une obligation tant les bords sont pourris, mais malgré tout, comme en Angleterre, régulièrement on se fait doubler par des camions qui n'ont pas vraiment à l'esprit le concept que "doubler" c'est se déporter, rouler sur l'autre voie et se rabattre quand on est largement devant le véhicule qu'on vient de passer. On voit régulièrement les yeux des voitures en face, incrédules de devoir rouler au ras de la bordure pour laisser passer ces fous furieux. Pour nous c'est assez stressant. Et ceux qui me connaissent connaissent probablement mon calme, et bien imaginez une Olivier qui gueule "Non, non, ... mais put$in il ne va pas le faire... Non, mais quel conn*rd il veut nous tuer ou quoi ?". Bon des fois il y a d'autres noms d'oiseaux que la décence m'interdit de mettre sur le web, mais je crois que ça fait partie des très rares moments où l'attitude de personnes m'énerve vraiment, particulièrement les conducteurs de camions qui font ça avec bien entendu le téléphone portable dans une main.
Mais tout n'est pas vain, nous sommes récompensés quelques kilomètres plus loin : un camion est dans le fossé (na ! c'est cruel mais c'est comme ça), dans la benne cinq ou six personnes vident le sable à la pelle dans un second camion garé à côté (qui fait un bouchon forcément) pour espérer redresser l'autre par la suite. En cet instant la seule chose qui me vient à l'esprit est "c'est bien fait !".

Nous rejoignons ensuite Wasilkow, un lieu très bizarre où une série phénoménale de croix surplombent une petite colline. L'endroit a été visité par le pape Jean-Paul 2 et on y vent de l'eau bénite qui vous guérit de tous les maux. Un genre de mini Lourdes. Trés étrange.
Notre tentative de pique-nique échoue vers la fin car une petite pluie fine vient nous déranger. Tant pis, nous reprenons le tandem pour rejoindre le centre de Bialystok (après une espèce de saut de 5 km vers l'ouest sans avoir la moindre idée de comment on a aterri là, on a pourtant suivi les indications...) en prévoyant de se poser un peu dans le centre pour prendre un café avant d'aller à la maison des parents de Paulina. En fait Nos 2 hôtes, Maciek et Paulina vivent chacun de leur côté la plupart du temps mais l'appartement de Maciek est actuellement occupé par ses cousins, donc nous allons à la maison des parents de Paulina.
Nous profitons de ce contact pour obtenir des informations sur où trouver... un magasin de vélo... car nous avons... un problème avec le pneu arrière. Une nouvelle fois nos pneus ultra résistants ultra chers nous font défaut. L'année dernière c'était la structure interne du pneu qui avait provoqué une crevaison, cette année c'est le flanc qui se déchire. Heureusement nous avons pu faire un paquet de kilomètres comme ça mais je suis légèrement énervé contre les Marathon Supreme. Je pense que je vais encore une fois le renvoyer chez Schwalbe pour râler. Ok il a bientôt 6000 km dans les dents mais la bande de roulement a encore probablement la moitié de sa vie à rouler, ça fout un peu la haine d'avoir un pneu qui se déchire sur le côté !
Bref on trouve un remplaçant, très basique, il ira sur la remorque et je mettrai l'ancien de la remorque (qui a l'air comme neuf car il n'y a pas beaucoup de charge sur ce pneu là) à l'arrière du tandem. J'avais prévu de le faire d'ici quelques centaines de kilomètres, naturellement, juste pour mieux répartir l'usure, mais là les conditions précipitent un peu le changement.
Bref nous repartons avec un pneu neuf, nous le changerons plus tard.
A 18h nous sommes chez Paulina, ses parents ont une grande maison neuve à 7 km du centre de la ville. Le premier bonheur est celui de prendre une douche. je compte : 7 jours depuis le dernier shampoing, ok il était temps.
Nous ressortons ensuite (en voiture) avec Paulina pour rejoindre Maciek dans un petit restaurant où nous dégustons un assortiment de recettes locales. Principalement des gros raviolis fourrés avec différentes préparations : épinards, fromage, champignons... mais aussi un gâteau à la pomme de terre et à la viande (délicieux), et des pommes de terres coupées en deux et farcies à la viande. Nous découvrons également un genre de petit bourguignon polonais : choux, carottes et viande ainsi qu'une autre préparation étrange : une saucisse de pomme de terre fourrée à la viande aussi. Le tout est très intéressant et bien détaillé par nos hôtes qui connaissent parfaitement tout ça.
Nous poursuivons ensuite par une petite visite by night de la ville. C'est très agréable, et nous profitons des explications. C'est très sympa d'avoir nos propres guides touristiques. Un petit arrêt dans un bar pour déguster une vodka à la noisette et nous poursuivons la balade. Il finit par faire vraiment noir et nous ne voyons plus où nous mettons les pieds à certains endroits, notamment dans les parcs pas très éclairés. Rien à voir avec la vodka je précise.
Nous rentrons donc à la maison nous coucher.

134è jour : Bialystok (jour off)

2 aout 2011

25,8 km, 5910 km au total

Ce matin nous sommes seuls à la maison avec le père de Paulina, le seul qui ne travaille pas. Nous prenons un sympathique petit déjeuner (salé toujours : fromage, charcuterie, concombres, tomates) au soleil dans la cuisine avant d'entamer la partie réparation du pneu de vélo. Etrangement pas de mauvaise surprise, l'échange et le remplacement se passe très bien, du coup une heure après nous sommes de retour sur les routes pour rejoindre le centre avec au programme : trouver des meilleures cartes, éventuellement du gaz (il y avait longtemps hein... il faut dire qu'avec les stocks qu'on avait fait dans les Biltema suédois et finlandais on avait un peu d'avance). Sur le chemin de la gare principale; là où on nous a conseillé d'aller pour maximiser nos chances de trouver des cartes, on voit un panneau pour un magasin Carrefour. On se dit qu'on va combiner l'effort : cartes, gaz et courses pour demain.
On trouve difficilement des cartes et une fois de plus nous repartons avec un road-book, un peu gros mais avec toute la Pologne au 1:200 000è, au moins ça sera utile. Pas de gaz et pour les courses, égoïstement aujourd'hui je laisse Hélène les faire, je n'en ai vraiment aucune envie. Je ressors donc bouquiner sur un banc pendant qu'elle trime dans les rayons. Ah ben ça lui apprendra à dire qu'elle adore découvrir les supermarchés :-) (Je vais me faire taper je sens, où alors je serai de corvée les 2 prochaines fois... on verra ce que je peux négocier).
Vers 13h (hum hum) nous reprenons enfin le vélo pour rejoindre le vrai centre vu qu'on s'est un peu déportés. On retrouve les lieux visités hier de nuit et c'est marrant de ressentir les différences d'atmosphère. Nous déjeunons à l'espéranto café (car l'inventeur de l'espéranto est de Bialystok) encore un peu de nourriture locale, notamment une soupe froid à base de concombre, crème aigre, radis... très bon.
L'après-midi est courte et nous en profitons pour repasser dans les jardins et parcs traversés hier. Aujourd'hui nous y découvrons des fleurs colorées, des arbres, ... c'est plus sympa.
Nous rentrons à la maison et arrivons exactement en même temps que Paulina. Nous... dinons. Ok il est 17h30, nous sommes sortis de table 2 heures auparavant mais ça n'est pas grave. C'est un diner léger mais très bon. Le père de Paulina aime beaucoup cuisiner il il y a des calmars frits, des légumes (courgettes, tomates, poivrons) cuits au four avec des crevettes, c'est très bon. Nous dégustons également un vin blanc autrichien... et des "croissants" polonais qui sont un genre de beignets de pâte feuilletée (d'où le nom) avec une compote de pomme/poire à l'intérieur. C'est très bon malgré l'absence de ressemblance avec le croissant français bien entendu.
Nous profitons d'un petit moment pour faire essayer le tandem à Paulina et ses parents, grand moment de rigolade. Et oui il faut communiquer pour démarrer, ne pas se prendre les pédales dans les jambes... c'est épique mais bien sympa.
Nous prenons ensuite de nouveau la voiture pour rejoindre Maciek et ses deux cousins qui sont... français à moitié polonais. Ils vivent près de Dijon et sont en vacances pour quelques semaines ici. Nous sortons de la ville par le nord pour rejoindre un petit lac sympa au pied d'une "montagne". L'hiver il y a une ou deux remontées mécaniques et il est possible de skier. Nous y rencontrons aujourd'hui surtout une population impressionnante de moustiques mais le coin est néanmoins sympa.
Nous poursuivons en rejoignant une petite ville 5 km plus loin où il y a une très belles église orthodoxe, un parc, et quelques petites rues sympa avec pas mal de maisons en bois. La nuit tombe (plus trop possible de faire des photos) mais la balade est bien agréable.
Nous rentrons de bonne heure car demain Paulina a une formation Excel à 7h ! Nous restons néanmoins un petit moment à table avec ses parents qui nous font déguster 4 différents alcools de leur cru, juste un léger aperçu de ce que les placards enferment. Moment sympa, qui nous rappelle une soirée dégustation à Paris avec Natalia... nasdrovia ! La préférence de toute la tablée va pour la liqueur à base de cassis même si la mère de Paulina nous évoque ses bons souvenirs de celle à la framboise... mais avec déjà 4 sur la table ça sera largement suffisant pour aujourd'hui. Heureusement que les verres sont petits :)
Et me voici de nouveau seul éveillé, à plus d'une heure du matin, à rattraper 2 jours d'écriture pendant qu'Hélène dort, et j'ai même pas eu le temps de réviser mon Espagnol, on a des vies de dingues je vous dis...

135è jour : Bialystok - Topczewo

3 aout 2011

37,8 km, 5948 km au total

Nuit un peu rude pour Hélène qui a été un peu malade, tiens, peut-être un peu trop de sang dans notre alcool... et courte pour moi qui ait finit de mettre en ligne les photos vers 2 heures du matin... On profite d'un petit dej avec Maciek qui part travailler un peu plus tard et qui n'a pas eu l'occasion de tester le tandem hier soir et qui aimerait bien pouvoir le faire ce matin. C'est donc l'une des rares fois où je montrai à l'arrière du tandem pour quelques centaines de mètres après lui avoir fait tester auparavant lui-même la place arrière. Comme pour Paulina et ses parents la veille l'accueil est mitigé. Le concept plait à tout le monde, notamment le fait de rester ensemble tout le temps, de pouvoir discuter, ... mais les premiers tours de roue sont très chaotiques et montrent que l'engin a tendance à tanguer et à ne pas sembler très stable. Ca demande aussi un minimum de communication pour ne pas se prendre les pédales dans les chevilles. C'est du partage, pas du chacun dans son coin. Ca demande un peu d'adaptation.
Après les derniers pliages - c'est dingue comme les sacs biens rangés s'étendent rapidement dans toute une pièce quand on les laisse faire - nous disons au revoir à Maciek qui part travailler puis un peu après au père de Paulina qui nous gâte encore une fois. Hier il nous a sorti une bouteille de gaz de son réchaud camping gaz, dont il n'a pas trop usage (mais quand même c'est pas une raison) et qu'il nous a donné pour répondre à notre demande d'infos sur "où en trouver". Ce matin nous repartons avec les bidons pleins d'eau minérale, une petite attention, un petit luxe mais qui signifie beaucoup pour nous qui depuis la Finlande buvons des eaux à priori potables mais aux couleurs et goûts parfois bien étranges...
Nous nous dirigeons donc tranquillement en direction de Varsovie. 250 km/5 jours de vélo environ. Après quelques kilomètres c'est moi qui suis un peu patraque du ventre, nous ralentissons un peu le rythme et roulons dans une certaine langueur. Quand ça monte on sent bien que ça ne pousse pas bien fort sur les pédales.
Néanmoins vers midi et demie on a fait plus de 37 km, ce qui est plutôt pas mal étant donné l'heure tardive du départ. On trouve le coin pique-nique idéal : champ d'herbe coupée avec maïs à côté et petite forêt pas loin pour nous faire un peu d'ombre quand le soleil tape.
Nous mangeons tranquillement, "à l'écoute de nos sensations" comme dirait Hélène et faisons une bonne sieste avant de bouquiner un peu. Après divers bouquins de marketing (vive Seth Goddin, en lisant The Purple Cow je ne pouvais m'empêcher à quelques personnes que je connais qui travaillent dans le milieu mais qui devraient sincèrement le lire pour remettre leurs idées sur le sujet au goût du jour...), quelques James Bond (bof l'histoire est sympa mais le style parfois un peu beaucoup pénible), le décevant (trop court) Je suis une légende et l'étrange Musique du sang, je termine le quatrième tome des aventures d'Erica romancées par Camilla Läckberg... un petit souvenir de Suède...
Finalement devant la langueur générale du binôme et la perfection du lieu nous décidons après un vote pas vraiment serré de rester ici pour la nuit. Il y a tout ce dont on a besoin et le reste on l'a avec nous (eau, nourriture...). On fait donc environ 50 mètres pour passer du petit chemin à l'intérieur du champ d'herbe, planqués derrière les maïs et nous plantons la tente. Il fait beau, nous ressortons donc le paréo, mettons le tarp en mode parasol et profitons encore un peu de l'après-midi pour nous reposer. Même si on est un peu patraques, c'est un vrai bonheur que de pouvoir ce permettre ce genre de décisions.

136è jour : Topczewo - Moderki

4 aout 2011

50,1 km, 5998 km au total

Le fait de s'être arrêtés tôt hier soir nous a permis de reprendre un rythme un peu plus correct au niveau du "programme de soirée", vous savez, toute cette série de petites choses que nous faisons chaque jour et qui prennent pas mal de temps : monter la tente, se laver, écrire, préparer à manger, manger, faire la vaisselle, réviser l'espagnol... du coup malgré une bonne lampée de lecture, nous nous couchons vers 21h30 ce qui promet une bonne nuit de sommeil, ce dont nous avons bien besoin.
Le réveil vers 7h30 sous le soleil est donc synonyme de 10 heures dans le duvet, mmmm, c'est bon.
La journée est simple, sur les petites routes plutôt calmes de l'ouest de la Podlaskie (c'est la région de Pologne où nous sommes). Beaucoup de campagne, de tracteurs flambant neufs qui nous inquiètent un peu sur les subventions européennes et sur les fameux 20 ans de retard sur la France, là on commence à avoir un gros doute. Ca moissonnebat et boulledepaillise à tout bout de champ. On cherche de l'eau dans une grosse commune (Bransk) sans rien trouver. Même une demande dans une pharmacie se solde par une incompréhension (vous trouverez à acheter de l'eau dans le supermarché à côté). On poursuit donc jusqu'à Ciechanowiec où nous trouvons une bonne station essence. Depuis qu'on est en Pologne, c'est le moyen le plus fiable de trouver de l'eau sans trop galérer. Côté églises et cimetières, malgré les 92% de catholiques il n'y a pas de robinets :-( Je sais vous vous demandez le rapport...
Un peu plus loin un magnifique lieu de pique-nique : une petite place avec des espaces verts, des bancs, de l'ombre et du soleil et ô miracle du wifi. On en profite donc pour faire une petite mise à jour de nos mails et pour écrire aussi des avis sur nos hôtes de warmshowers et couchsurfing car on avait pas mal de retard. Beaucoup de bien et rien de négatif à dire jusqu'à présent.
On a également une confirmation pour se faire héberger 3 jours à Varsovie dans le centre. C'est cool. On avait une demande restée sans réponse (et toujours sans réponse) donc on était un peu déçus mais tout s'arrange.
On a également un autre hébergement de prévu à la sortie de Varsovie mais ça a l'air un peu compliqué car on ne peut y rester qu'une nuit. on va voir comment on va goupiller le programme de la suite dans les jours qui viennent.
Un petit calcul de kilomètres nous indique qu'il faut qu'on prenne notre temps pour être dimanche soir à Varsovie. 130-140 km, donc en gros il faut qu'on roule moins de 50 km par jour si on ne veut pas débarquer trop tôt. C'est plutôt cool quand c'est comme ça même si on n'a pas trop l'habitude.
Du coup on traine vraiment longtemps sur notre placette, on discute un peu avec mes parents via Yahoo Messenger et on finit par partir alors que l'après-midi est déjà très largement entamée.
On fait quelques kilomètres pour la forme avant de trouver, du premier coup un coin bivouac du même acabit que celui d'hier : petit chemin qui débouche sur un champ d'herbe, caché par les maïs et pas loin d'une petite forêt pour être à l'ombre. Génial. Espérons juste ne pas êtres dérangés par les tracteurs qui s'activent non loin de là.

137è jour : Moderki - Liw

5 aout 2011

50,1 km, 6055 km au total

Le soleil nous réveille, chaleureusement, de ses rayons voluptueux qui finissent par devenir un peu trop puissants pour nos carcasses endormies. Le maïs si appréciable pour son confort hygiénique recèle néanmoins 2 inconvénients : la rosée y perdure bien longtemps et les moustiques s'y abritent pour éviter de cuire.
Route - courses - eau - pique-nique en compagnie des cigognes et des tracteurs mais surtout, en cette magnifique journée, nous passons les 6000 km. Clic clac Kodak on immortalise le moment. L'après-midi suit son cours, et le camping rêvé près du cours d'eau se révèe comme Google maps l'avait anticipé, fermé. Il nous faut donc poursuivre notre chemin encore quelques kilomètres avant de retrouver le confort du champ d'herbe bordé de maïs. Mais ce soir, ô désespoir, pas de forêt pour nous fournir sa si précieuse ombre. Le sauna improvisé dans la tente manque néanmoins de pierres chaudes pour y faire la douce et enveloppante vapeur. Tant pis on se contentera de simplement ruisseler. La douche est un luxe dont nous ne disposons malheureusement pas, il va falloir attendre encore 2 jours avant de rejoindre la civilisation Varsovienne pour croiser ce type d'équipement qui à vos yeux je l'imagine vous semble pourtant bien standard. Ce soir, je vous recommande donc d'aller dans votre salle de bains et d'avoir un œil gentil et nouveau pour cette pomme ou ce siphon. Prenez-en soin (peut-être une petite décalcarisation serait-elle la bienvenue ?). En attendant ce soir c'est sous l'œil des corbeaux que nous profitons de la soirée qui termine de plus en plus tôt... le soleil se couche désormais à... 20h28. Bonne nuit les petits.

138è jour : Liw - Sulejowek

6 aout 2011

61,6 km, 6116 km au total

Avant de se coucher nous avons profité d'un magnifique essaim de moustiques, on avait rarement vu ça. Impossible de les compter, mais on peut facilement avancer un chiffre de 200 sans sembler marseillais le moindre du monde. Impressionnant. Hélène après une mini danse pétage de plombs a trouvé le moyen de se laver les dents à peu près tranquillement : faire 10 mètres en marchant vite, se retourner et repartir dans l'autre sens. En tout cas on ne traine pas.
Ce matin ce ne sont pas les moustiques mais le soleil de plomb qui nous impose la sortie de la tente. On n'a qu'une quarantaine de kilomètres à faire aujourd'hui donc on n'est pas pressés mais à 8h du matin il n'est plus possible de rester à l'intérieur. Par miracle les moustiques nous laissent à peu près tranquilles. Ouf.
De retour sur la route les nuages et un peu de vent nous apportent un de la fraîcheur, appréciable.
Le déjeuner est l'occasion de tester 2 nouveautés : des petits sachets en forme de bonbon contenant un fromage, pour rendre les sandwiches un peu moins secs. Verdict, bof bof, c'est un genre de vache qui rit aromatisé et l'emballage est un vrai cauchemar. En plus c'est très liquide, ça coule partout, ... on ne recommencera pas.
On ne recommencera pas non plus ce petit sachet de poudre rendant l'eau gazeuse et aromatisée au citron. Il n'y a en fait pas un poil de gaz mais c'est un peu comme si on avait transformé notre eau en eau de mer. On essaye d'ajouter du sucre, c'est toujours aussi infect. Pas terribles nos essais du moment.
Lors d'un petit arrêt pour manger une barre de céréales, un polonais qui ne parle pas un mot d'anglais vient discuter quand même, on ne comprend rien et lui non plus, sauf probablement "Paris, France". Il nous souhaite juste un bon voyage et nous fait... un signe de croix, un genre de bénédiction, probablement pour qu'on ne se casse pas la figure sur ce fichu bitume fatigué ou poussé par un camion... ça fait un peu bizarre...
Nous approchons doucement de Varsovie et pour arriver dimanche soir chez les warmshoweriens qui nous accueillent il faut qu'on bivouaque ce soir un peu avant d'arriver dans la ville et qu'on fasse la trentaine de km restants demain. Sauf que ce soir impossible de trouver un endroit où bivouaquer. Les champs de maïs et de blé ont laissé place à des forêts très denses et surtout très très marécageuses. On est en plein mois d'août mais l'eau menace à tout moment de déborder sur la route. Les arbres sont noyés, les fossés remplis. Et comme vous vous en doutez, avec toute cette eau c'est le paradis des moustiques.
On fait une tentative dans un petit chemin assez clair... en 30 secondes c'est l'invasion. Le truc absolument phénoménal. Même pas possible de sortir l'appareil photo pour vous montrer, non car c'était déjà très difficile de maintenir le vélo debout alors qu'on se débattait à côté. Notre spray anti-moustiques étant vide depuis hier on s'est rabattu en catastrophe sur notre lotion au DEET, on s'en tartine chacun son tour toutes les parties du corps accessibles mais on se fait piquer comme des dingues au travers des vêtements. Hélène triple de volume et ses nerfs lâchent. En même temps je ne vois pas bien qui tiendrait zen et stoïque dans ce genre de situation (hormis votre héros préféré bien entendu). On repart en quatrième vitesse et à la pharmacie suivante on rachètent un anti-moustique pulvérisable sur les vêtements. Arrivée à la pharmacie 16h53, fermeture 17h. Ouf.
On reprend notre route toujours sans rien trouver. On s'approche très et trop dangereusement de la capitale, plus on va aller loin moins ça va le faire. Hélène envisage même de rejoindre un camping à Varsovie mais comme on n'a aucune idée d'où ils sont et pas de connexion internet je le sens plutôt mal.
On refait une tentative dans un chemin, bof, ... on repart.
On emprunte quelques petites routes perpendiculaires, se retrouve dans une espèce de zone pas super bien famée, on repart.
A Plus de 60 km au compteur (20 de trop) le tonnerre se met à gronder, un éclair au loin... il faut trouver quelque chose.
On s'arrête au bord de la route et s'enfonce comme ça brutalement dans la forêt. Au bout de quelques dizaines de mètres on trouve un endroit pas totalement pourri pour poser les tente. Avec nos 2 anti-moustiques on s'en sort à peu près pour monter notre abri sans tripler de volume. De toute façon les goutes nous rattrapent et on expédie bien vite les sacoches à l'intérieur. Jamais fait un vidage de tandem aussi rapidement.
Une fois à l'abri on peut souffler un peu. On est à moins de 20 km de notre objectif de demain on aura tout le temps qu'on veut pour y aller. Vu la densité de la forêt on ne devrait pas non plus souffrir du soleil demain matin... mais ça veut aussi dire que ce soir - combiné au mauvais temps - la nuit tombe bien avant 20h24 (eh oui 4 minutes de moins chaque jour !). On dine froid pour éviter la vaisselle (moins de temps en compagnie des moustiques) et on papote longuement. Notre petite bulle protectrice est bien agréable. J'ai une petite pensée pour les gens qui osent le tarp dans les plaines. Autant en altitude où les bestioles sont plus rares je peux comprendre, mais dans les forêts, les marécages et en période faste pour les moustiques j'ai du mal à m'imaginer avec juste un tapis de sol, un duvet et cette fine bâche au dessus de la tête...
Il fait maintenant bien nuit, j'ai donc envie de conclure comme hier : bonne nuit les petits, demain on dort dans du dur.

139è jour : Sulejowek - Varsovie

7 aout 2011

19,3 km, 6136 km au total

Ce matin après une nuit très pluvieuse et bruyante (camions, trains, églises) on quitte tranquillement notre lieu de bivouac avec une bonne couche de spray anti-moustique, indispensable pour pouvoir plier sans se faire trop bouffer.
Rejoindre Varsovie est une simple formalité et nous pique-niquons dans un parc. On glandouille d'ailleurs plus longtemps que prévu car notre rendez-vous prévu à 16h a été décalé à 18h. On teste un café, café heaven, une chaîne du genre Starbuck avant de reprendre le vélo en fin d'après-midi pour rejoindre l'immeuble d'Arek (son prénom complet c'est Arkadiusz). Nous trouvons sans trop de difficulté ce vieux bâtiment juste en face de l'usine de traitement des eaux ! Il s'agit d'une usine historique, qui était visiblement en avance sur son temps qui fait que les allemands ne l'ont pas bombardée car ils étaient intéressés par le concept. Les immeubles immédiatement autour ont donc également été conservés intacts, ce qui est rare à Varsovie.
Après le miracle de la douche, un thé et un verre de vin espagnol qui accompagnent les premières discussions nous sortons diner dans un restaurant "pas trop loin" car la pluie menace. La météo annonçait de l'eau depuis déjà la fin d'après-midi, ça n'est toujours pas tombé mais on s'attend un peu au pire. Nous dinons donc dans un restaurant Tchèque qui nous rappelle de bons souvenirs de Prague. Les plats sont hyper méga copieux (cf photo de ma brochette :-) et très bons. La Pilsner Urquell qui l'accompagne nous rappelle également nos tentatives de commander une "Velkopopovic" dans un restaurant de Prague il y a quelques années.
Alors que nous commençons tout juste à diner, en terrasse mais à l'abri sous une pergola, la pluie s'abat très très violemment sur la cité. C'est impressionnant, les caniveaux ne fournissent pas à évacuer les trombes d'eau. Parler est même difficile en raison du bruit des goutes. Nous partageons néanmoins un très bon moment avec Arek à parler psychologie et philosophie de vie, le tout en anglais comme toujours.
Après le diner le temps s'améliore un peu et nous partons visiter la ville à pied, by night, comme à Bialystok quelques jours auparavant. Nos impressions sur la ville sont excellentes. Il faut dire qu'on partait avec un à-priori plutôt négatif car beaucoup de gens nous ont dit "ouais bof Varsovie c'est pas terrible, vous pouvez sans souci ne pas y passer vous ne manquerez pas grand chose". Pour l'instant on a du mal à partager cet avis. OK la ville a été détruite à 85%, mais beaucoup de choses ont été reconstruites et pas simplement en buildings "modernes" (comprendre d'après 1945) mais parfois intégralement comme ils l'étaient auparavant. Il y a donc certaines "améliorations" qui suggèrent une ville plus moderne (larges avenues, rues à angle droit...) mais il y a néanmoins de très belles églises, des bâtiments officiels très ouvragés, ... Ca nous évoque Berlin (d'une manière totalement différente bien sûr) sur le principe de la ville "différente". A Berlin il n'y a pas de vieux centre et de progression concentrique de la ville autour de ce centre, justement à cause de l'histoire. Ici ça semble un peu pareil : la ville a un tel passé qu'elle ne ressemble pas à cette image qu'on a d'une capitale traditionnelle. Mais est-elle moche pour autant ? Pas à nos yeux. Elle reflète juste un passé différent de la plupart des autres capitales, et ce simple fait la rend intéressante.
On écoute un banc... phrase étrange, mais dans la ville il y a des bancs musicaux. On appuie sur un bouton et Chopin résonne dans la structure, on aime bien l'idée, petit détail mais très sympa.
Nous rejoignons le vieux centre qu'on traverse rapidement, d'abord parce qu'il est tout petit, mais ensuite parce que la nuit ça n'est pas très éclairé donc pas le meilleur moment pour en profiter même si l'absence totale de touristes (dimanche soir, après la pluie) lui donne un côté bien appréciable.
Nous rentrons en taxi à l'appartement et discutons encore un moment, notamment autour des expéditions à vélo d'Arek. Il nous montre quelques vidéos qu'il a faites lors de ses petites mais intenses voyages. Une : http://vimeo.com/21994211 et il y en a d'autres dans la colonne de droite. Hormis l'Afrique où il était en vtt avec un organisme, généralement il part en avion à un endroit, fait une petite semaine de visite avec le vélo et termine par une participation dans une course locale. Il a donc déjà enchaîné quelques gros cols des Alpes par exemple ou encore un petit Trondheim-Oslo en 1 étape (oui c'est plus de 400 km). Fatigués par l'effort :-) et surtout l'heure (2h) nous allons nous coucher, le marchand de sable passera bien vite.

140è jour : Varsovie (jour off)

8 aout 2011

0 km, 6136 km au total

Réveil très calme, petit déjeuner local, salé bien entendu, ce qu'on apprécie toujours autant. Après avoir encore pas mal discuté (religion ce matin, un élément très présent en Pologne) la copine d'Arek arrive avec leur fils de 6 mois, nous faisons donc connaissance puis nous quittons l'appartement à pied pour rejoindre le musée de l'insurrection de Varsovie. Alors c'est quoi cette partie de l'histoire ? Si vous voulez tous les détails comme d'habitude Wikipedia vous aidera mieux mais voici en bref l'idée :
La Pologne a été occupée par les Allemands durant la seconde guerre mondiale, puis les russes ont récupéré une bonne partie du pays puis les allemands ont refait une grosse percée, quasiment jusqu'à Moscou, puis finalement les russes ont repris possession d'une bonne partie de l'est de la Pologne, jusqu'aux portes de Varsovie.
Pendant ce temps là Varsovie a bien trinqué passant de 1,3 millions de personnes à ... 900 000.
Là où ça se gâte c'est que voyant les russes arriver (on est début 1944) les varsoviens ont décidé de se rebeller contre l'occupation allemande, mettre en place un gouvernement provisoire histoire de ne pas se faire réoccuper par les russes mais de pouvoir imposer une indépendance. Forcément les Allemands n'ont pas bien aimé le concept, et l'insurrection a été formée en grande partie par des civils, bien courageux mais pas vraiment formés aux techniques militaires.
Le soulèvement a commencé le 1er août 1944 alors que les russes arrivaient juste sur la côté est du fleuve de Varsovie (la Wisla). Les russes ont juste regardé faire car ça les arrangeait plutôt de reprendre la ville après que les allemands et les polonais se soient étripés. Les alliés sentant le plan foireux ne se sont pas impliqués et jusque début octobre ça s'est étripé sec dans la ville... enfin ce qu'il en est resté car les bombardements ont été intenses du côté allemand et la résistance polonaise phénoménale.
Malgré tout, les polonais se sont rendus le 2 octobre de la même année. Là où c'est encore moins drôle c'est qu'a la fin du conflit il restait... environ 1 000 polonais vivant dans les ruines de Varsovie... on passe donc en 10 ans de 1,3 millions à 1 000 personnes, ça fait comme un vide.
Pour vous faire comprendre un peu mieux la représentation, on vous suggère de lancer Google Earth (ou de le télécharger si vous ne l'avez pas déjà, c'est gratuit). Ensuite naviguez jusqu'à Varsovie et cliquez sur un petit icône de la barre du haut qui représente une petite pendule (timetable en anglais). Ensuite vous pouvez faire évoluer les photos aériennes de la ville entre 1935 et de nos jours. Il n'y a pas beaucoup de photos mais juste 1935 - 1945 - 2010 donnent une vue très intéressante.
Alors revenons à ce musée, très intéressant, assez moderne dans la conception (pas mal de choses interactives). On regrette juste le fait de faire une heure de queue pour voir un film de 5 minutes, en 3D (du bon vieux rouge/cyan, quelle connerie) dans une salle de 24 personnes alors qu'il y a une grande salle de projection quasi vide juste à côté et qu'il serait possible de projeter bien plus confortablement ce "survol de Varsovie tel qu'il était en 1945". Ok c'est une reconstruction 3D mais une demi heure sur Google Earth à switcher entre les photos est beaucoup plus instructif... désolé.
Après le musée nous cherchons un bar à lait dont nous avons l'adresse dans un de nos guides. C'est Natalia qui nous a initiée au concept, il s'agit non pas de bar où on ne boit que du lait mais plutôt de petits restaurants très peu chers initialement conçus pour fournir des déjeuners corrects aux ouvriers qui travaillaient dans des entreprises n'ayant pas de cantine. C'est donc un bon moyen de manger de la nourriture locale, savoureuse et de croiser des gens locaux. La chance des guides continue à nous faire défaut et nous ne trouvons pas l'endroit. Vu qu'il est 15h et que ça fait des heures qu'on crève de faim on s'oriente donc vers un de ces fast-foods aux chaises variables mais toujours très sympa (quand ce ne sont pas des Eames DSR ce sont comme aujourd'hui des Maarten Van Severen .03) où on peut au passage avoir du wifi gratuit pour chercker nos emails car nous avons un planning de warmshowers un peu compliqué dans les jours à venir car nous voulons rester encore un peu à Varsovie mais ne pouvons pas le faire chez Arek car il part lui aussi en vélo demain matin.
Nous rejoignons ensuite le vieux centre mais on est tout juste à l'heure pour rejoindre Arek à l'heure prévue donc on ne profite pas trop du lieu hormis la visite d'une chouette église très travaillée à l'intérieur.
La pluie s'est doucement mise à pleuvoir et notre planning de diner dans le centre s'est transformée car l'amie d'Arek (oui j'ai peur de faire des fautes d'orthographe dans son prénom) aime cuisiner et elle aimerait bien qu'on dine chez eux ce soir. Donc on rentre à pied à l'appartement en profitant des conseils et infos d'Arek sur tous les monuments et endroits particuliers que nous traversons.
De retour à la maison nous discutons longuement pendant qu'elle prépare le diner et elle nous propose de rester 2 jours de plus chez elle même si Arek n'est pas là. Même si on a eu des acceptations de 2 autres warmshoweriens pour 1 nuit à chaque fois on préfère rester ici car c'est beaucoup plus simple à gérer que de devoir tout reranger dans les sacs, replanifier des rencontres, se trimballer le vélo chargé durant la journée sans trop savoir où le laisser... bref on annule nos engagements et on profite de la soirée.
On leur fait également tester à tous les 2 le tandem, by night, sans lumière, c'est plutôt fun.
En fin de soirée regardons Arek qui prépare ses bagages... ou plutôt son sac de guidon, impressionnant. Il part 2 jours seulement mais son vélo de course est chargé uniquement d'une sacoche de selle qui contient quelques outils et une veste de pluie et d'une grosse sacoche de guidon (la même que la notre) avec le reste de ses affaires. Demain ce qui prendra le plus de place dans cette sacoche est une paire de chaussures classiques car il part faire 360-400 km pour aller... à un enterrement...
Même si les circonstances sont bien sûr négatives j'avoue qu'une petite part en moi s'imagine assez bien faire ce genre de petites expéditions : ultralight jusqu'au bout des ongles, avec bien sûr une carte de paiement pour un hôtel et acheter de quoi manger en cours de route, mais juste un vélo nerveux et les jambes qui tournent, kilomètre après kilomètre sans s'embarrasser des habituelles choses "indispensables" pour un voyage tel que nous le faisons actuellement... et oui, c'est la nature humaine, toujours vouloir juste ce qu'elle n'a pas... c'était d'ailleurs une grosse thématique de nos discussions : une vision du Bouddhisme Zen c'est : "les problèmes commencent lorsqu'on commence à avoir des désirs". A médier...

141è jour : Varsovie (jour off 2)

9 aout 2011

0 km, 6136 km au total

Quand nous nous réveillons vers 8h Arek est déjà parti sur son vélo, on a une pensée pour lui qui doit affronter le vent peu favorable à priori... Nous on profite tranquillement d'un petit déjeuner en discutant avec Kasia (ça y est j'ai l'orthographe, et ça se prononce entre Kaicha et Kaïcha) et Tito leur fils qui fait plein de sourires tout le temps.
On finit par décoller et une fois parti on enchaîne... Tout d'abord un grand et sympathique parc à l'est (Lazienkowskie) puis on remonte plein nord avec l'objectif de changer de rive ensuite. On s'arrête quand même au premier endroit accueillant pour déjeuner car Hélène est en hypoglycémie, ça sera italien, mais italien plutôt chic (pas de pizzas) avant de repartir, traverser la Wisla pour visiter un quartier où il reste quelques bâtiments d'avant guerre et un autre parc. On contourne le zoo par l'ouest, juste l'occasion de voir quelques zèbres et un bison puis on revient sur la rive ouest, au nord du vieux centre. Il est censé y avoir une citadelle mais globalement c'est surtout des arbres autour d'on ne sait pas trop quoi. On redescend donc vers le vieux centre, qu'on voit de jour, les murs de fortification, ... c'est sympa et beaucoup plus rempli de touristes que dimanche soir. On reprend quelques rues qu'on commence à connaître pour se trouver un arrêt de tramway car pour rentrer ça va commencer à faire beaucoup.
Avant de retourner à l'appartement on fait un petit stop dans un grand centre commercial, Agatka, enfin c'est ce qu'on avait cru comprendre... en fait c'est une petite épicerie à l'ancienne, avec la fameuse Dame derrière son comptoir à qui on a bien beaucoup de mal à demander de la poudre d'amandes. On s'en sort néanmoins pas trop mal puisque dans ce petit truc de 30 mètres carrés (tient il y avait longtemps que la touche "carré" ne m'avait pas manquée) on trouve quand même plein plein de trucs, mais ce qui est drôle c'est que tout à l'air à l'unité. On achète du café en grains pour la machine de l'appartement (on est fans, une Saeco qui moud et enchaîne avec la préparation du café, l'éjection de la mouture, ... toute seule, on en veut une... ben quoi on a bien le droit d'être un peu matérialistes quand même), bref donc il y a 1 paquet de café en grain sur une étagère... pas une marque/modèle, non 1 paquet point. Du coup comme tout est en toute petite quantité, dans une telle surface il y a quand même une bonne quantité de références différentes et on trouve tout ce qu'il faut pour préparer notre diner.
De retour chez Kasia on entame donc la préparation de plusieurs choses :
- une tarte aux prunes, sur lit de poudre d'amandes (finalement on a acheté des amandes émondées entières qu'on a mixées). Très bon et répond à la problématique de Kasia qui est que ses fonds de tarte sont souvent détrempés.
- des falafels, ces boulettes de pois chiche (avec oignon, ail, persil et coriandre). Quand on avait commencé à réfléchir à ce qu'on pourrait faire, Kasia nous avait demandé si on savait les faire, on a dit "non mais c'est l'occasion d'essayer". Résultat : un peu long à cuire (former les boulettes et les faire frire dans l'huile) mais très original et très bon.
- des poivrons marinés parce qu'on aime vraiment bien ça : parfait comme d'habitude, et cette fois on a du vinaigre balsamique, c'est mieux.
- de son côté Kasia a préparé un tzatziki qui accompagne parfaitement les falafels
On a trouvé un Lussac-Saint-Emillion mais on est un peu déçus.
Ce soir on essaye de ne pas trop se coucher tard car outre la soirée debout à cuisiner on a surtout fait 18 km à pieds (après vérification sur Google Maps), bref une journée bien remplie, je pense que demain sera plus calme...

142è jour : Varsovie (jour off 3)

10 aout 2011

0 km, 6136 km au total

Comme prévu on prend tout notre temps ce matin avec Kasia. On part tranquillement tous les 4 (avec Tito dans sa poussette) pour une balade qui devrait au passage gérer quelques-uns de nos besoins (timbres, ...). On passe finalement une bonne partie de la journée dehors et on déjeune dans un milk-bar, enfin. C'est le "Bambino" et c'est Arek qui depuis son étape dans un hôtel est tombé sur une émission qui en parlait à la télé. Il nous a envoyé un SMS hier soir pour nous donner l'info.
Alors le milk-bar ressemble en effet à une cantine, on choisit ce qu'on veut sur la carte murale et on paye à la caisse (c'est quand même plus pratique quand on est accompagné de quelqu'un qui parle la langue). Ensuite avec son petit ticket on va vers un passe-plat qui sépare la salle de la cuisine et on le donne au personnel qui prépare ce qui est indiqué sur le ticket. On vient avec un plateau récupérer ce qu'on a commandé et on va ensuite s'asseoir à une table pour manger (on peut aussi prendre "à emporter").
On déguste donc de midi une soupe à base de betteraves rouges et d'œufs durs ainsi que des gros raviolis (Pierogi). Fourrés à la viande ou (accrochez-vous)... à la pomme de terre et au fromage. Kasia nous fait aussi découvrir des boulettes de viande enrobées d'une pâte qui est un mélange farine/pomme de terre (Pyzy). C'est très bon même si Kasia n'est pas 100% convaincue car sa mère en prépare des meilleurs :-) On finit nos petites obligations et on rejoint tranquillement l'appartement. On commence à plier un peu nos affaires car on repart demain matin. On joue un moment avec Tito pendant que Kasia prépare le diner (pâtes avec une sauce à base de tomates, aubergines, fêta,... excellent !). Comme le diner est vers 17h on profite de la soirée chacun de notre côté, Hélène bouquine, Kasia dort, j'écris et je rattrape un tout petit peu de retard dans mes flux RSS. Je dois avoir environ 2000 articles de retard, tant pis, le monde continue à tourner sa que j'ingurgite toutes ces informations. En tout cas c'est rigolo de voir après coup certaines actualités du domaine informatique/photo par exemple. Les prévisions de sortie de nouveau matériel et finalement ce qui est sorti par exemple. Bon toujours pas d'iphone 5, toujours pas de 12-50 f/2,5-3,3 (si vous ne comprenez rien c'est normal). Toujours pas de batterie à prix correct pour notre appareil photo... finalement on ne manque pas grand chose à être un peu coupés d'informations. On apprend de temps en temps les catastrophes internationale hyper importantes du genre le décès d'Amy Winehouse ou plus sérieusement le tireur à Oslo sans que finalement ça nous parle vraiment. Sans être insensibles la surenchère d'information, le fait de devenir spécialiste en centrale nucléaire ou calibre d'arme à feu n'a pas grand intérêt malgré ce que semblent nous faire croire les médias. Les journaux télés nous sont sortis par les yeux bien avant le départ et globalement ils ne nous manquent pas du tout. On essaye par exemple régulièrement de prendre des nouvelles de ce qui se passe au Japon suite au séisme et on obtient toujours la même réponse : aucune idée, ça n'est plus dans les news. Comme toujours la nouveauté, le sensationnel efface les problèmes de fond, c'est probablement logique mais à long terme à la fois épuisant et relativement inutile. Bref, pour clore sur le sujet, hormis sur les sujets qu'on apprécie vraiment le manque d'information ne nous manque pas.
Sans transition parlons donc de la suite. Ce soir c'est la dernière fois que j'écris pendant les 3 prochaines semaines. J'espère donc que de votre côté le manque d'informations à notre sujet ne vous manquera pas trop. Comme expliqué dans la vidéo des 6000 km, nous allons très bien, nous adorons ce que nous faisons et nous allons bien sûr poursuivre le voyage, il n'y a pas le moindre problème entre Hélène et moi mais nous prenons une petite portion d'intimité, on sort des médias. J'ai beaucoup écrit, j'ai détaillé énormément de choses pendant plus de 4 mois et demi, il est donc temps de faire une petite pause, comme Hélène le dit, c'est une petite parenthèse. Ce n'est pas la peine de chercher à creuser, au contraire, vous nous ferez un énorme plaisir à juste accepter notre disparition pour mieux nous retrouver début septembre.
En toute logique il va se passer la même chose pour le point qui indique notre position, il reste à Varsovie.
A très bientôt, on vous aime, merci encore de tous vos messages, dons (vous pouvez continuer bien sûr, ça nous fait toujours phénoménalement plaisir), petites attentions...
Bonnes vacances à tous, on prend les nôtres à partir de maintenant.

Olivier et Hélène