Dernière mise à jour : octobre 2024
Article totalement NON sponsorisé.
Je fais en permanence le tour du matériel photo disponible pour partir en voyage, et je partage avec vous ici le résultat de mes investigations dans un guide « toujours à jour » du matériel photographique le plus adapté. Voilà donc le fruit de mes recherches, avec comme orientation très claire celle d’avoir le matériel susceptible de fournir les photos de la meilleure qualité possible et non pas un simple appareil pour faire des tirages papier 10x15cm ou poster sur les réseaux sociaux. Cet article est donc pointu, technique, long, mais j’avais envie d’aller plus loin que les articles qu’on trouve habituellement qui concluent après 10 lignes qu’un compact récent c’est quasiment la même chose qu’un réflex mais en beaucoup moins lourd ou qu’un hybride micro 4/3 c’est pas beaucoup plus encombrant qu’un compact. Même chose on trouve trop de « faux comparatifs » basés uniquement sur les spécifications théoriques… Pour ma part je base mes recommandations sur un mélange de tests réels faits par mes soins, de lectures de centaines (milliers ?) de tests faits par d’autres et d’analyses de photos pleines résolutions (souvent au format RAW) que j’importe dans Lightroom pour en analyser tout le potentiel. Bref, pas un petit article bouclé en une demi-heure juste pour faire des vues et des clics !
Comme sur mon billet initial « pré-tour-d’Europe » (réflexions avant le départ), la première grande question à se poser c’est la place qu’on souhaite donner à la photo et à la vidéo dans son voyage (réflexions après le retour), ainsi que la répartition entre les deux. Si vous souhaitez ramener des photos souvenirs vous n’avez pas les mêmes besoins que si vous avez envie de photographier avec passion ou que si vous voulez monter un film documentaire au retour. Mon analyse ci-dessous prend en compte des besoins proches en photo ET vidéo, avec malgré tout une emphase sur la photo. Certains choix seront plus évidents si vous n’êtes intéressés que par la photo ! De la même manière, mon expérience me fait dire que « moins on a besoin de changer d’objectif souvent, mieux c’est », mes recommandations essayent donc de trouver les combinaisons qui seront adaptées à au moins 90% des photos avec 1 seul objectif. Si vous avez un gros télé-objectif au fond d’un sac qu’il faut poser au sol à chaque photo (ou s’arrêter de vélo, ouvrir une sacoche, sortir la popote avant d’accéder à l’objectif en question), dites-vous que jamais vous ne l’utiliserez !
Enfin je m’intéresse aux appareils relativement récents, parce que nous sommes dans une période où les avancées sont encore assez nombreuses génération après génération, notamment sur les appareils mirrorless. Donc les anciens appareils ont souvent des problèmes réglés par leurs successeurs : autofocus, autonomie, facilité de recharge, … des choses cruciales en voyage !
La chance que nous avons, c’est, qu’en 2024, il y a une masse importante de produits pour répondre à ces différents besoins. Certes les appareils « parfaits » n’existent pas, et les années 2020-2022 ont été assez catastrophiques en terme de nouveautés, mais la majorité des appareils du marché sont quand même excellents sous de nombreux angles.
Les compacts
Pour ceux qui veulent simplement ramener des photos et faire des vidéos correctes sans être à la recherche de la qualité optimale, de la netteté parfaite dans les coins, du son nickel et qui cherchent un appareil simple, petit et polyvalent, mais qui ne se satisfont pas d’un smartphone, je conseille un compact expert. Il sera également apprécié des randonneurs à pied pour lesquels le poids est extrêmement critique. Le marché est malheureusement moribond à cause de la concurrence des smartphones et les nouveautés se font très rares. Voici donc ce qui reste à mon sens encore à peu près pertinent aujourd’hui :
Que dire ? Compact à grand capteur (1 pouce), zoom 24-120 à grande ouverture (f/1.8-2.8) pour des photos en intérieur sans flash ou par faible luminosité, viseur dépliable… Déjà une excellente base. Quand on rajoute la très bonne qualité en vidéo (full HD 120fps, 4K 30fps), l’écran tactile, la stabilisation très performante, la recharge par usb, le grip qui permet de le tenir correctement d’une seule main… ça en fait un compact quasi parfait. Quasi car il coûte quand même environ 900 euros.
Il y a des déclinaisons un peu moins chères, par exemple le G7X mark III, qui est en gros le même sans le viseur. Les versions précédentes également (G5X, G7X mark II…) mais globalement s’il ne doit en rester qu’un, je vous conseille le G5X mark II !
L’alternative plus « populaire » se trouve chez Sony, avec probablement le meilleur appareil photo du style sur le marché : le RX 100 VII. la série des RX100 n’est pas récente, mais pour le voyageur, la 6 et 7è version, avec son zoom équivalent à 24-200mm, son ouverture correcte f/2.8-4.5, un viseur qui se déplie et replie facilement, toutes les fonctions vidéos possibles, la qualité de ses images, aussi bien photo que vidéo (meilleure que le Canon au dessus) font que les RX 100 VI ou VII sont juste LES meilleurs appareils photo compacts sur le marché à ce jour. Par contre il faudra se délester de 1000 à 1300 (!!!) euros pour l’acheter, tarif qu’on retrouve en général plutôt sur des réflex milieu de gamme. C’est un peu étrange de mettre un tel prix dans un compact… mais en même temps si le résultat et le gain de poids sont là, pourquoi chercher plus encombrant ? La bonne nouvelle c’est que la 7è version, c’est-à-dire le RX100 VII a un apport potentiellement assez faible pour le voyageur par rapport au VI (6è version) : encore meilleur AF (c’est possible ?), prise micro (à vous de voir), timelapse photo (c’était déjà possible en vidéo)… et qu’elle permet de faire baisser un peu le prix de la version 6. Après si vous avez les moyens, la version la plus récente est généralement la plus agréable à utiliser.
Entre le Canon et le Sony on peut s’interroger. D’un point de vue marketing, Canon a toujours sorti un peu « mollement » tous ses compacts 1″. A côté Sony s’arrange pour faire parler, beaucoup parler, de ses appareils. Du coup on trouvera des centaines de vloggeurs et autre reviewers (a qui on a envoyé gratuitement l’appareil) parler du dernier RX100 mais très peu du G5X mark II. Pourtant à l’heure du choix, pour le voyage, mon cœur balance plus pour le Canon en raison de son meilleur grip et son meilleur zoom (plus ouvert même si plus court). En terme de qualité d’image, c’est assez kif-kif. Sony est juste plus en avant sur toute la partie vidéo et sur l’autofocus. Mais le Canon passe sous les 1000 euros sans souci alors que le dernier Sony atteint 1300 euros, le choix commence alors à se simplifier pour nombre d’entre nous !
Et le Sony ZV-1 ? Moyennement convaincu. Il reprend beaucoup de ce qu’on avait dans les premiers RX100 (3 ?) à savoir le 24-70 f/1.8-2.8 avec quelques fioritures au goût du jour, mais on y perd le viseur, ce qui me semble dommage pour un appareil de voyage. L’écran orientable et le micro très correct sont néanmoins des plus si on envisage de faire principalement de la vidéo, et le tarif est plus raisonnable que les RX100 actuels. La déclinaison avec focale fixe (ZV-1f) est sans intérêt pour le voyage.
Une mise à jour du ZV-1 est également arrivée, le ZV-1 mark II (faisons simple !) avec un zoom un peu atypique, un équivalent 18-50mm f/1.8-4.0. D’un côté c’est très agréable d’avoir un vrai ultra grand angle de 18mm, de l’autre il n’est à f/1.8 qu’au très grand angle, et dès qu’on zoome ça se ferme assez vite ! Et surtout au passage on a perdu la stabilisation optique (et il n’y en a pas non plus côté capteur), on a donc juste une stabilisation numérique qui ne fonctionne qu’en vidéo (pas en photo). Au passage cela induit un recadrage dans l’image et fait aboutir à un équivalent 22mm… plus très loin du 24mm stabilisé d’origine ! Beaucoup de changements pour aboutir… à pas grand chose de nouveau !!! Côté vidéo, pas vraiment d’améliorations non plus, on appréciera juste la recharge en USB-C (le ZV-1 original fait un peu honte avec son connecteur micro USB alors qu’il est sorti à une période où l’USB-C était déjà très largement démocratisé et disponible sur d’autres appareils de la marque !). Bref, bilan très mitigé. Le zoom aurait pu être sympa avec son range, s’il était resté dans la même veine que son prédécesseur (ouverture / stabilisation), mais tout le reste est franchement très moyen pour les photographes (pas de viseur, de stabilisation)… et tout ça reste terriblement cher par rapport aux smartphones haut de gamme qui ne sont plus très loin en terme de qualité ou aux « vieux » RX 100 qui font quasiment tout mieux.
Historiquement Panasonic avait quelques compacts intéressants : Panasonic LX15, Lumix TZ100, TZ200 toujours en 1″ mais avec un zoom plus long (équivalent 24-360) au détriment de l’ouverture bien sûr (f/3,3-6,4). Mais la gamme de compacts Panasonic est à l’abandon, donc on oublie, sauf peut-être en occasion.
Hormis ces quelques appareils, si on veut dépasser ces fameux 100-200 mm, il faut abandonner les compacts. Certes vous avez des appareils du type Sony HX90 et HX99 avec des zooms de fous (720mm), mais franchement la qualité globale des images ne me semble pas adaptée à la photo de voyage qu’on fait une fois dans sa vie. Pourquoi pas en « second appareil », mais ne compter que sur un appareil de ce type (tout petit capteur, images bruitées même à 100 iso, objectif très peu ouvert, lissage très marqué dès qu’on monte en iso…) me semble une mauvaise idée. Hormis pour le long zoom, les smartphones récents font mieux que ces compacts désormais !
Pour obtenir une meilleure qualité il faut passer… sur des appareils plus gros. Et là, aussi bien du point de vue prix qu’encombrement, ça s’envole un peu (enfin un RX 100 n’est pas spécialement bon marché non plus !!!).
Compacts à très grands capteurs
2 compacts sont un peu hors normes :
Le Panasonic LX 100 II. 2è itération d’un compact un peu gros mais embarquant un capteur micro 4/3 et un zoom 24-75 f/1.7-2.8. L’ouverture est sympa, le zoom un peu court et le capteur un peu meilleur que ce qu’on trouve en 1 pouce… Un choix difficile, le gain par rapport au 1″ n’est pas très important, l’encombrement par contre est en nette augmentation, mais le point très appréciable de cet appareil c’est la qualité des commandes : bague autour de l’objectif pour régler l’ouverture, molette pour la vitesse, correcteur d’exposition, viseur accessible en permanence, … bref, c’est un appareil plaisant à utiliser en comparaison d’un RX100 par exemple, et ça peut faire toute la différence pour les amateurs de photographie qui sont un peu déçus par l’ergonomie et le confort d’utilisation des compacts en général (petit boutons).
Le Canon G1X mark III. Un compact avec capteur APS-C pour moins de 400g ! Cet appareil dispose d’un zoom 24-72 f/2.8-5.6. La focale et l’ouverture côté télé ne font pas rêver, mais l’objectif est malgré tout très correct en terme de qualité optique, hormis dans les coins à 24mm. Le capteur est celui d’un réflex 80D de la même marque. En gros on embarque l’équivalent d’un réflex APS-C avec zoom de base (un peu moins long mais le zoom du compact est plus grand angle [équivalent 24mm vs 28,8mm sur les zooms standards de type 18-55], ce qui est à mon sens plus utile), dans un encombrement nettement moindre. J’aime assez ! J’aurai bien sûr préféré que le zoom monte un tout petit peu plus loin (autour de 100mm ça aurait été parfait) mais l’avantage c’est qu’on peut recadrer si besoin dans les 24 mégapixels du capteur APS-C… ce qui est plus difficile sur un compact 1″ par exemple où ça se termine vite en bouillie de pixels. Même chose pour l’ouverture qui n’est à 2.8 qu’au tout grand angle du zoom. Dès qu’on touche un poil au zoom l’ouverture descend très vite et se retrouve à 5.6 très (trop) rapidement… mais on a quand même un 24mm f/2.8 stabilisé pour les photos le soir, pas si mal que ça ! Le viseur est un peu petit, mais vu le format de l’appareil c’est déjà appréciable d’en avoir un. Même chose pour l’autonomie, un poil limite. Difficile de tout avoir dans une telle compacité.
Le prix, l’encombrement supérieur à ce qu’on trouve en 1″ et les fonctionnalités vidéos un peu basiques par rapport aux appareils Sony font que c’est un appareil à privilégier si vous souhaitez principalement profiter de la qualité du capteur (faible grain, bonne dynamique…), pour une utilisation majoritairement orientée photo. C’est un appareil que j’imagine bien pour les randonneurs à pied qui veulent la meilleure qualité possible pour les paysages, sans pour autant dépasser 400-500 grammes. En extérieur, l’ouverture ne sera pas trop un problème, seul le zoom un peu court empêchera la photo d’animaux lointains (oiseaux, marmottes, …). Même chose à vélo, c’est l’appareil parfait à glisser dans un petit sac de « toptube » dans lequel un réflex quel qu’il soit ne rentrera jamais.
Au passage la simple existence de cet appareil rend pour moi absolument sans intérêt (pour le voyage) tous les appareils de type réflex APS-C, et mirrorless micro 4/3 qu’on utiliserait avec le zoom de base seul. En gros un Canon 800D + 18-55 n’a aucun intérêt (hormis le prix peut-être) par rapport à ce compact. Le compact est plus petit, 2 fois plus léger, plus facile à recharger (usb), a un vrai grand angle… et fournira des images de même qualité ! Pourquoi s’embêter avec autre chose ? Pour la rando à pied en montagne en autonomie ou dans la sacoche de guidon du bikepacker, c’est mon choix numéro 1 sans hésiter !
Le point noir de ces 2 appareils c’est leur date de sortie qui commence à être franchement ancienne. Ils gagneraient à être dépoussiérés, améliorés (qualité de l’objectif du LX100, autonomie, recharge en usb type C… ) mais on peut voir le bon côté des choses : si on arrive à les trouver en occasion, leur prix est un peu plus raisonnable qu’à leur sortie. En neuf ça reste malheureusement toujours bien trop cher pour des appareils aussi « vieux ».
On ne va pas se mentir, il semble que tout le marché des compacts est mort et enterré, il reste quelques mises à jour sur des appareils orientés « vlogging » (comprendre « je fais ma star sur youtube », donc pas orientés photos mais surtout vidéo), mais tout le reste n’aura probablement plus jamais de mise à jour / successeur… C’est triste pour ceux qui cherchent mieux que le rendu du smartphone, mais c’est un marché désormais trop restreint pour que les fabricants fassent de la R&D dans ce domaine 🙁
Les bridges
Je n’ai jamais été fan du format : trop gros et lourd pour un apport en qualité très faible. Néanmoins cela semble convenir à certaines personnes qui cherchent un zoom long en conservant une qualité d’image correcte. Quelques-un ont retenu mon attention :
Le vieux Panasonic FZ1000, pour son capteur 1 pouce et son zoom 25-400 plutôt assez ouvert (2.8-4.0). Le reste est assez traditionnel, mais ça fait un appareil franchement très équilibré, pas trop encombrant ni lourd (800 grammes), qui fait de bonnes vidéos… et à un tarif très raisonnable. Franchement l’un des meilleurs compromis qu’on puisse faire si on reste sur une approche « photo souvenir », qu’on n’est pas photographe dans l’âme et qu’on n’a pas un budget extensible ou en tout cas pas massif à consacrer à la photo/vidéo.
Le FZ2000 est légèrement moins une antiquité, et corrige certains détails du précédent, mais au prix d’un zoom un peu plus étriqué : 24-480 f/2.8 -4.5 et d’un prix plus élevé. Ça reste néanmoins un excellent choix avec de bons points pour la vidéo.
Du côté de Sony on a le RX 10, décliné en version I (24-200 f/2.8, 1080p), II (24-200,4K), III (24-600 f/2.4-4.0, 4K) et désormais IV (meilleur capteur et AF, 120fps en 1080p…). Les prix sont comme souvent chez Sony : très élevés ! Mais on a sur le 1 et 2 un 24-200 f/2.8 constant, le genre d’optique qui n’existe même pas en rêve dans le monde des réflex. 200mm sera suffisant pour certains, un peu léger pour d’autres. Les dernières versions tombent à f/4.0 lorsqu’on zoome mais un équivalent de 600mm dans un format aussi compact, il n’y a pas mieux.
D’une manière générale, hormis le FZ1000, en terme d’encombrement et de poids on commence à chatouiller du matériel bien plus évolué/évolutif. les derniers RX10 dépassent en effet largement le kilo et le volume des appareils de type « mirrorless » à objectifs interchangeables. Bref ce type d’appareil est un peu à cheval entre 2 mondes : si à une époque avoir un équivalent 24-200mm sur capteur 1 pouce nécessitait un encombrant de type « bridge », c’est l’affaire du passé depuis le RX 100 VI. Bref pour moi les bridges sont trop lourds et encombrants pour un faible gain par rapport à un compact, et pour avoir mieux qu’un compact en terme de qualité d’image il faut passer par un capteur plus grand, intégré dans un appareil de type mirrorless. Bref à taille de capteur égal, je préfère largement un RX100 VI ou VII qu’un bridge. Le seul intérêt c’est vraiment si l’aspect très longue focale vous attire (photo d’animaux par exemple). Car en effet avoir un équivalent 600mm sur un appareil APS-C ou fullframe ça sera un tout autre poids/volume/prix.
Là encore, vu la mort du marché de ce type d’appareil, si ça vous intéresse, regardez le marché de l’occasion !
Si on veut mieux ?
Le problème principal de quasi tous les appareils évoqués jusqu’à présent c’est la taille du capteur (Une petite comparaison des tailles des capteurs ici) : 1 pouce. C’est (sauf les exceptions sus-citées) le plus grand qu’on puisse trouver sur un compact/bridge dédié au voyage, mais c’est ridiculement petit par rapport au monde des réflex/mirrorless.
Les 2 inconvénients des petits capteurs c’est :
- la faible plage de dynamique, c’est-à-dire sa faible capacité à encaisser – sur une seule image – les écarts entre les zones très sombres et très claires. Pour faire simple : face à un paysage très contrasté, avec des zones en plein soleil et des zones à l’ombre, l’appareil aura du mal à générer une image qui n’ait pas soit un ciel blanc cramé, soit des zones noires sans aucun détail. Les fabricants de smartphones ont contourné le problème en prenant plusieurs photos à différentes expositions puis en les réintégrant en une seule, mais du côté du matériel photo plus traditionnel c’est nettement moins bon. En général on dispose d’une fonction « HDR » (High Dynamic Range) mais soit il faut assembler les images soit-même plus tard sur ordinateur, ce qui est long et pénible, soit l’assemblage automatique est trop basique et incapable de générer un résultat correct si l’appareil n’est pas sur trépied ou s’il y a des sujets en mouvement sur l’image. A l’inverse un appareil avec un grand capteur permet (notamment en utilisant le format RAW) d’enregistrer des détails dans les 2 extrémités du spectre et ensuite de produire une image équilibrée sans avoir à recourir à de complexes subterfuges.
- le second inconvénient c’est le grain qui apparait sur les images à iso élevés, mais qui sont en réalité déjà bien présents mêmes à faible iso (en plein jour dans les ciels bleus c’est parfois granuleux). Avantage : les appareils que j’ai évoqués jusqu’à présent ont en général des zooms avec des ouvertures très grandes (par exemple f/1.8 ou 2.8 sur certains RX100 ou G5X) ce qui compense en partie le problème de la difficulté à monter en iso.
Si ce que je vous raconte c’est du chinois, un excellent moyen de progresser avant même de partir en voyage, c’est d’apprendre à se servir d’un appareil et de comprendre son fonctionnement. Il y a des tas de tutos sur le net, et je propose pour ma part des cours complets sur le sujet. Pour résumer : la bonne exposition d’une image est définie par 3 points vitaux :
1/ la quantité de lumière qui arrive sur le capteur (elle dépend de l’ouverture de objectif devant : f/1.8 c’est une grande ouverture, f/6.3 c’est petit, ça progresse par racine carré et à chaque fois il y a 2 fois moins de lumière. Ex : f/1.0 -> 1.4 -> 2.0 -> 2.8 -> 4.0 -> 5.6…),
2/ la sensibilité du capteur (sa capacité à générer une image dépourvue de grain)
3/ le temps de pose (qui ne peut pas descendre en dessous d’une certaine limite sous risque de flou de bougé : soit du photographe soit du sujet photographié).
Bref, un objectif avec une petite ouverture (grand nombre, par exemple 5.6 et non pas 1.8), un petit capteur (par exemple 1 pouce qui ne peut pas monter à 6400 iso sans générer un grain immonde), et un sujet qui bouge font qu’en faible luminosité on aboutira à une image moche : granuleuse et floue en raison d’un temps de pose trop long. Les fabricants trichent en lissant les photos à la truelle pour masquer le grain, mais ça ne rend pas la photo meilleure.
A l’opposé, un objectif qui ouvre à f/1.8, un capteur immense qui permet de monter à 12800 iso avec un grain acceptable, permettra un temps de pose beaucoup plus rapide, d’où une image nette et agréable à regarder. C’est la différence entre la poubelle d’un côté et une belle photo souvenir de l’autre.
Il y a également tous ceux qui sont plus exigeants sur la qualité globale de l’image, je parlais du grain dans les ciels des photos issues d’appareils à petit capteur, mais il y a aussi tous les problèmes de coins « mous » issus des photos réalisées avec ces zooms extrêmes du type 24-100 1.8-2.8. Je possède le G7X, à 24mm les photos de paysages ne me font pas rêver. Les feuillages dans les coins sont flous, l’herbe au premier plan pas terrible non plus, et les jpeg générés par l’appareil transforment tous les détails en bouillie immonde et les raw n’ont souvent pas grand chose à récupérer. Alors oui je suis exigeant, je regarde mes photos sur de grands écrans, je recadre souvent (quand on ne peut pas dépasser 100mm on est souvent obligé) et à côté du compact j’ai des tonnes de photos réalisées avec des appareils plein format et des objectifs de très grande qualité. La différence saute aux yeux, il y a un monde entre les deux… Mais en voyage on ne peut pas partir avec 10 kilos de matériel photo, et son utilisation ne serait pas forcément très agréable : Faire des vidéos avec un réflex grand format sans autofocus, une focale fixe non stabilisée… ça n’est pas franchement très pratique. Donc comme je l’évoquais en introduction, tout est question de positionnement du curseur : que désire t’on ? Quels compromis est-on prêt à faire ou non en terme de prix, d’encombrement, de poids, de facilité d’usage ?
Si vos exigences dépassent celles des appareils évoqués auparavant, la suite est pour vous.
Si on poursuit progressivement en allant doucement vers le plus qualitatif, on se retrouve avec des appareils à objectifs interchangeables et capteurs plus grand. Les 2 formats les plus communs sont le micro 4/3 (chez Panasonic et Olympus principalement) ou APS-C (chez Sony, Fuji et bien entendu Canon et Nikon).
L’intérêt de ces 2 formats sont un compromis entre la qualité de l’image et l’encombrement. Autant vous le dire clairement, ni Canon ni Nikon n’ont (encore) embrassé pleinement cette approche. Je pense que le passif était trop important, ils ont cherché (et réussi) à faire des réflex pas trop encombrants mais n’ont pas réussi à repartir de zéro et de simplement intégrer un grand capteur dans un appareil (et des objectifs) les plus petits possibles quitte à dégager le viseur optique (et à le remplacer par un bon viseur électronique). Canon est revenu doucement dans la course avec son M5 mais franchement c’est un appareil un peu en retard à côté de la concurrence qui a désormais bien plus d’expérience et surtout le parc d’objectifs dédiés (compacts) de qualité est proche du néant.
En micro 4/3 :
J’ai longtemps conseillé quelques boitiers micro 4/3, par exemple le Panasonic G80, notamment avec un 14-140 (v2) pour son côté compact et plutôt abordable. Mais objectivement en 2024 (même avec un G90 et maintenant un G100), avec les améliorations des appareils APS-C mirrorless, aussi bien en performance qu’en compacité, je ne vois plus trop de raisons de conseiller ce format lorsqu’on a la photographie de voyage avant tout à l’esprit. Ils conservent quelques avantages pour la vidéo et leur facteur de « crop » fait qu’il est agréable d’imaginer partir en safari avec du matériel léger et compact. Par exemple le Leica 100-400 f/4.0-6.3 est hallucinant : un équivalent 800 mm dans un fut de 17cm de long et de moins de 1 kg c’est juste sans aucun équivalent sur le marché. Pour comparaison un 800 mm Canon c’est 46cm de long et 4,5 kg… et accessoirement autour de 13 000 euros !!!
Même chose, en vidéo, l’apport de la double stabilisation (capteur + optique) peut être très sympa (et fonctionne mieux sur les capteurs plus petits comme le micro 4/3) mais si ça se fait au détriment de la qualité photo, personnellement je passe mon chemin.
Le problème pour moi c’est que malgré tout la qualité globale est un bon cran en dessous de ce qui se fait en APS-C :
- la dynamique est plus faible
- le bruit dès qu’on monte dans les iso est important
- même à iso faibles on peut se retrouver avec du bruit dans les ciels/nuages où les ombres d’une scène
- les prix sont élevés lorsqu’on cherche à monter en qualité
- Les autofocus très en retrait par rapport à ce qu’on trouve chez les fabricants de matériel APS-C (Sony, Canon, Nikon, Fuji)
- les gains d’encombrement et de poids ne sont pas si importants que ça. En lien un exemple versus un boitier APS-C récent. Il est difficile de trouver des optiques strictement équivalentes mais ça donne un ordre d’idée. Du côté des boitiers c’est sensiblement identique et en terme d’optique c’est très variable, il y a eu de gros efforts sur les optiques APS-C et même fullframe récentes alors que le marché du micro 4/3 est un peu moribond.
Bref, sauf marché de l’occasion ou déstockage/grosse promo pour avoir des prix exceptionnellement bas sur du matériel très compact (Panasonic GM5 + 12-32mm rétractable par ex), en 2024, notamment depuis l’arrivée du Sony A6400 et A6600/A6700, du fait que Panasonic se soit pleinement lancé dans le plein format (au risque de délaisser le micro 4/3) et enfin qu’Olympus se soit séparé de sa division photo (ça sent le roussi là aussi)… je ne recommande plus rien en micro 4/3.
En APS-C « mirrorless » :
J’ai 2 amours, le premier chez Sony avec sa gamme A6xxx. Le fer de lance s’appelle A6700 (et son prédécesseur A6600). Pas donné mais vraiment un excellent boitier. La qualité de l’image est phénoménale si on utilise un objectif de qualité, l’autofocus impressionnant aussi bien en photo qu’en vidéo, la stabilisation de capteur est très correcte pour de l’APS-C et il se débrouille très bien en vidéo (hormis le rolling shutter, cad la déformation d’image quand on fait pivoter l’appareil de droite à gauche rapidement). Si le tarif du A6700 vous rebute, son prédécesseur A6600 a vu son tarif chuter. Il lui manque la recharge en USB-C et il est un peu moins bon d’une manière générale (manque une molette avant par exemple), mais c’est un excellent « n-1 ». Si c’est encore trop cher, vous pouvez descendre d’un ran et regarder le A6400, qui reprend le meilleur du A6600 avec quelques détails en moins, notamment la stabilisation de capteur et une batterie nettement moins autonome, mais pour un prix nettement plus abordable !
Le seul petit pincement au cœur sur un boitier comme le A6700, c’est que si d’un côté il est excellent, et au goût du jour, il accuse quand même quasi 500g sur la balance et son prix le met en face de l’A7C fullframe, surtout depuis la sortie d’une version II de cet A7C !
Si l’un de ces petits Sony APS-C est votre choix, côté objectifs ça se corse encore :
– le zoom de base 16-50 f/3.5-5.6 est un peu court et pas exceptionnel (coins jamais super nets au grand angle à cause de la correction automatique de la trèèèss grosse distorsion) mais a pour lui son extrême compacité car il est rétractable. C’est l’un des premiers objectifs créé par Sony pour la gamme « E », et il n’est plus à la hauteur des capteurs actuels. Malgré tout, le combo A64000 + ce 16-50 est une alternative intéressante aux compacts à capteurs micro 4/3 ou APS-C. Pour la rando à pied ou à vélo sans grosse sacoche de guidon, ce type d’appareil peut facilement se ranger partout. On peut envisager d’autres objectifs en complément dans un sac (plus grand angle, petit télé, fixe à grande ouverture…) pour répondre aux différents besoins. Bref, si le poids et l’encombrement sont primordiaux c’est un choix assez intelligent ! On attendait son remplacement par un 15-45mm f/3.5-5.6 mais il n’a jamais vu le jour. A la place Sony a remis un peu le 16-50 au goût du jour en terme d’autofocus, mais c’est à peu près tout. Ça reste donc malheureusement une optique assez mauvaise pour la photo.
– le 16-70 f/4.0 Zeiss est beaucoup trop cher par rapport à la qualité « sans plus » qu’il apporte. Même problème de netteté dans les coins, inacceptable pour un objectif estampillé Zeiss ! On attend là encore son « redesign » par Sony (on y a cru pour juillet 2023, mais finalement…non). Bref ça ne vient pas 🙁 C’est dommage parce qu’en terme de range, de compacité et de poids il est très bon. Et sans remise au goût du jour de ces 2 objectifs (et pour le 16-50 on a vu que ça n’a pas été convainquant), c’est difficile de recommander ces boitiers pour la rando/voyage.
– le 18-105 f/4.0 (équivalent 27-157mm) est meilleur, mais un peu un ovni : taillé pour la vidéo, pas de « vrai » grand angle, zoom électrique, encombrant, vieillissant… bof.
– le 18-135 f/3.5-5.6 OSS (équivalent 27-202) est plutôt acceptable (toujours hormis les coins) et il semble taillé pour le voyage… mais ce début à 27mm me rebute quand même, et il reste un poil « faible » par rapport à la qualité globale du capteur !
– le 18-200 f/3.5-6.3 est disproportionné par rapport au boitier, moyen en tout, mais aussi terriblement pratique. La qualité d’image est forcément moins bonne que le 18-105 ou le 18-135 mais l’allongement de focale appréciable. Malgré tout f/6.3 en bout de zoom (et même bien avant) ça ne fait pas rêver quand les conditions lumineuses deviennent plus délicates. C’est un objectif ancien, qui lui aussi mériterait d’être remis au gout du jour.
Finalement chez Sony seul le 16-55 f/2.8 est vraiment à la hauteur du capteur. Il est très qualitatif et à 494 grammes, c’est un excellent choix si vous pouvez vous l’offrir (autour de 1500€), de préférence sur un boitier avec stabilisateur de capteur car il n’y en a pas dans l’objectif. Avoir à disposition un équivalent 24mm plutôt que 27 est toujours appréciable en voyage où on n’a pas toujours le recul suffisant, notamment en zones urbaines). Le f/2.8 est appréciable en APS-C pour limiter le bruit en évitant de trop monter dans les iso, mais cela alourdit le budget, le poids et augmente aussi bien l’encombrement.
Heureusement il y a des fabricants tiers : Tamron et Sigma, qui apportent un peu de fraicheur :
Tamron propose un 17-70 f/2.8 qui est franchement très bon et surtout beaucoup moins cher que le Sony 16-55. C’est un bon choix pour cette monture. Certes 17mm ça n’est que l’équivalent 26mm au grand angle (et pas 24), mais le gain au bout du zoom est appréciable… même si la qualité quand on s’approche de 70mm descend notablement. Au passage cet objectif dispose d’une stabilisation optique, ce qui est toujours appréciable, voir vital sur les boitiers ne disposant pas de stabilisation de capteur. On regrette juste l’encombrement (il est plus gros que le 18-135 Sony), ce qui fait que pour le voyage, ça n’est peut-être pas idéal.
Toujours dans les zooms standards, Sigma a sorti un 18-50 f/2.8, le range est certes un poil limité (équivalent 27-75mm) mais ce zoom est vraiment excellent partout, notamment au centre dès la pleine ouverture, mais aussi dans les coins dès qu’on ferme un peu le diaphragme, et ce même à bout de zoom (contrairement au Tamron au dessus), ce qui est en général le plus important. C’est un objectif tout petit, très léger pour un f/2.8 (300g) et pas très cher, il lui manque juste une stabilisation (mais si vous prenez un A6600 ou A6700 avec, ça ne sera pas bien grave). Bref, si vous cherchez un petit zoom standard à l’aise partout, c’est vraiment un excellent choix si on s’accommode du range. Sa compacité le rend vraiment pratique et discret, ce qui peut faire toute la différence dans certaines situations.
Le Tamron 18-300 f/3.5-6.3 est une bonne surprise. Forcément côté encombrement (12 cm de long) et poids (620g) ça commence à ne plus être très discret ni très bien équilibré sur un petit boitier APS-C… mais avoir un 27-450mm en un seul objectif peut être terriblement pratique à de nombreux moments. Il est stabilisé, dispose d’une protection contre les intempéries, et optiquement n’est pas trop mal (distorsion au grand angle bien corrigée, plutôt bon au grand angle, un peu plus mou autour de 50-100mm, puis de nouveau pas mal jusqu’à 200 et ensuite ça descend un peu en piqué… mais en fermant un peu le diaphragme on peut assurer des photos malgré tout plutôt bonnes !)
Si vous êtes plutôt « ultra grand angle », le nouveau Sony 10-20mm f/4.0 (équivalent 15-30mm) est probablement le meilleur choix. Compact, léger (180g !), moderne, et optiquement quasi irréprochable ! Il vient remplacer le vieillissant 10-18 f/4.0 qui certes était stabilisé, mais a toujours été un peu cher pour la qualité « simplement correcte » qu’il apportait + le risque important d’acheter une version « décentrée » au rendu vraiment mauvais (problème de contrôle qualité et probablement de tolérances de fabrication). Tamron propose un 11-20 f/2.8 (équivalent 16.5-30mm) plus ouvert, non stabilisé mais moins cher et Sigma un 10-18mm f/2.8 très bien. A vous de voir. En rando en montagne par exemple, un ultra grand angle directement complété par un petit télé, peut être avantageux, plutôt qu’un zoom « entre les deux ». Attention : ces objectifs ne sont pas stabilisés, donc à éviter en vidéo ou alors avec des boitiers à stabilisation de capteur !
Sinon de manière plus générale ce type d’objectif peut éventuellement compléter le 17-70 ou un 18-135 dont la focale la plus courte est déjà bien longue (28mm en ville par exemple, on manque vite de recul pour prendre en photo des bâtiments entiers).
Si vous souhaitez compléter par une petite focale fixe, regardez le 35mmn f/1.8 qui est stabilisé en plus !
Si c’est un zoom plus long qui vous intéresse, vous avez le choix entre l’antique et très moyen 55-210 qui une fois de plus ne fait pas rêver et n’est pas à la hauteur du capteur ou le plus récent 70-350 f/4.5-6.3 (donc équivalent 105-525mm !!!) Et à 625 grammes c’est juste excellent en terme de qualité optique… il faut « juste » prévoir un bon budget. Pour moi c’est le seul qui mérite un peu d’attention, sinon autant rester sur un zoom type 18-135 et recadrer un peu le centre si on a besoin d’un peu plus de longueur. Encore une fois il manque une remise au goût du jour du 55-210 ou quelque chose d’équivalent à un 70-200 fullframe qui soit à la fois léger, compact ET d’excellente qualité.
Si vous voulez tirer le maximum de qualité de ce boitier sans trop vous ruiner, vous pouvez le faire en utilisant quelques focales fixes :
– le Samyang 12mm f/2.0 (tout manuel ou avec AF) / Le Zeiss Touit 12mm f/2.8 (cher, avec autofocus un peu bruyant), sympa pour compléter un zoom pas très grand angle.
– le Sigma 19mm f/2.8 (équivalent 29mm)
– le Sigma 30mm f/2.8 (équivalent 45mm) mais le Sony 35mm f/1.8 reste plus pratique
– le Sigma 60mm f/2.8 (équivalent 90mm) ou le Sony 50mm f/1.8 (stabilisé, plus ouvert).
Une combinaison de ces petits objectifs légers et compacts peut vous permettre sans souci de partir avec du matériel d’excellente qualité dans un encombrement vraiment réduit, à l’image de ce qu’on trouve en micro 4/3 et qui semble aujourd’hui un peu désuet.
Le choix le plus pertinent à l’heure actuelle si vous êtes un peu courts en terme de budget, c’est est à mon avis le A6400 couplé au 18-135. En effet le gros avantage du A6700/A6600 par rapport au 6400 est sa stabilisation de capteur, mais comme le 18-135 intègre une stabilisation optique ça n’est plus vraiment un problème de se passer de stabilisation de capteur. Pour moins de 1500 euros on a vraiment une association redoutable pour faire d’excellentes photos en conservant un encombrement et un poids minimums. Le range équivalent à 27-202mm est plutôt agréable, et les 24 mégapixels permettront un éventuel recadrage si on trouve ces 200mm un peu courts.
Même chose, si vous complétez ce combo par un petit 35mm f/1.8 (pour un usage le soir ou plus discret) lui aussi intègre une stabilisation optique, génial, encore de quoi se contenter du A6400 bien moins cher que le A6600.
A l’inverse si vous n’avez pas trop de contraintes financières mais souhaitez rester en APS-C : A6700 + 16-55 f/2.8 seront le combo parfait pour quasi toutes les occasions tout en restant sous la barre (théorique) de 1kg.
Les autres boitiers APS-C Sony sont moins intéressants, par exemple les ZV-E10 (I ou II) n’ont pas de viseur et sont très orientés vidéo. Même si le II a enfin une batterie correcte, il n’y a toujours pas de stabilisation de capteur par exemple. L’interface est également très peu pensée pour les photographes. Il n’y a même plus de vrai obturateur, ce qui peut être un problème dans certaines situations (mouvements rapides, éclairage artificiel qui scintille…) Bref, aux antipodes des boitiers dont je vais parler juste après.
Mon second amour, c’est la gamme Fuji APS-C, à commencer par le Fuji X-T30 (version 1 ou 2 très peu de différences). Un boitier dont on entend un peu moins parler mais qui me semble idéal pour les amoureux de la photographie. Capteur APS-C, ergonomie pensée pour la photo (bague de réglage de vitesse, d’ouverture…), qualité des jpeg générés par le boitier, recharge en usb… La vidéo est un peu en retrait, mais rien de bien méchant. Le parc d’objectifs est assez limité mais ceux proposés sont plutôt de bonne qualité et aux tarifs raisonnables. Fuji étant quasiment 100% investi dans le format APS-C (rien en fullframe, ensuite c’est du moyen format très élitiste), on a une certaine assurance de voir les boitiers et optiques continuer à évoluer régulièrement (contrairement au micro 4/3). C’est aussi un boitier qu’on a envie d’utiliser. C’était le gros point noir lors de notre tour d’Europe : pour moi qui suis photographe, le Panasonic GH2 était un peu un jouet électronique et pas vraiment un appareil photo. Je me souviens avoir pesté contre la seule molette disponible qui avait 2 fonctions avec un clic pour basculer entre les 2, ignoble à l’usage).
C’est aussi un boitier qui génère de bons jpegs nativement, avec certains « profils » censés émuler les anciens rendus des pellicules. On aime ou on n’aime pas (les modes passent), mais c’est un point assez travaillé chez Fuji. A l’opposé, il y a un problème de dématriçage des RAW sur Lightroom qui fait que Fuji+Lightroom c’est un combo qui (en tout cas à l’heure actuelle, et ce depuis des années) ne marche pas très bien. Rien de catastrophique, le résultat reste correct, mais sur certaines textures, le rendu est parfois étrange. C’est à savoir. Il y a des moyens de contourner (utiliser un autre logiciel pour transformer les RAW en DNG qu’on importera ensuite dans Lightroom), mais c’est un peu pénible.
Globalement, si vous n’envisagez la vidéo que comme un petit plus et que la photo (en jpeg ou avec autre chose que Lightroom) est vraiment prépondérante dans votre choix, c’est LE boitier APS-C à choisir.
Fuji vient également d’annoncer un X-T50, qui remet enfin au goût du jour le vieillissant X-T30. Un capteur de 40 mégapixels, une stabilisation dudit capteur, un AF et des modes vidéos revenus dans la course, un nouveau zoom 16-50 f/2.8-4.8 qui semble parfaitement adapté à notre besoin au passage (équivalent 24-75mm), le tout dans un boîtier de 438 grammes (et 240g pour le zoom), c’est excellent pour de l’APS-C (l’ajout du stabilisateur de capteur et son redesign lui ont fait prendre une soixantaine de grammes par rapport à son prédécesseur). Par contre le prix est élevé (compter 1900 euros le combo avec le zoom), ce qui une fois de plus rend le choix compliqué…
Car si vous pouvez, n’hésitez pas à investir dans son grand frère le X-T5. Certes le poids et l’encombrement sont supérieurs (557g), mais on y gagne un capteur de 40 mégapixels stabilisé (par rapport au X-T30), une meilleure batterie (que le 30 et le 50), joystick pour sélectionner le collimateur AF, double slot pour cartes SD, protection contre les intempéries… Couplé à un bon objectif, les 40 mégapixels du capteur peuvent permettre de se passer de téléobjectif en recadrant dans le centre de ces mégapixels à revendre. C’est plus pratique, plus léger, moins encombrant et potentiellement moins cher au final, donc à réfléchir ! Comme le X-T5 est sorti avant le X-T50, son prix a eu le temps de baisser un peu, et au final l’écart commence à être très faible et ce X-T5 est vraiment un cran au dessus pour à peine plus cher. C’est probablement l’appareil le plus pertinent en APS-C pour les photographes.
J’ai plus de mal à recommander ses prédécesseurs : le X-T4 fait 607g !!!, un poids qui le place en concurrence directe d’un fullframe Sony ! Le X-T3 avant lui était plus pertinent mais commence à accuser son âge.
A l’autre opposé, on peut opter pour le X-T200, qui a pas mal de points communs avec le X-T30, tout en étant moins cher. Ça ne sera pas une flèche pour la vidéo, on perd aussi le capteur spécifique « fuji » (x-trans)… ce qui peut aussi être un avantage (RAW plus faciles à traiter sous Lightroom), mais en terme de prix on est un cran en dessous (kit avec le 15-45 autour de 850 euros).
Même chose pour le X-E4 qui est une version plus « street photography » (viseur de coin, moins de boutons/molettes…) mais qui est franchement très bon, notamment pour son poids (364g) et encombrement. Il apporte un côté plus discret, moins « photographe pro », ce qui peut être pratique pour la photo en ville. On apprécie également son écran orientable qui pivote à 180° vers le haut et est donc visible depuis l’avant de l’appareil. Amateurs de selfies et de compacité, c’est probablement celui qu’il vous faut 🙂
Par contre oubliez les X-H2s et non s. Ce sont des bêtes de course… mais en terme de taille, poids (660g), tarifs plus élevés que certains fullframe, là encore pour de l’APS-C ça ne fait pas rêver ! Qu’un pro déjà pas mal investi en optiques Fuji l’achète pour faire de la photo de mariage, pourquoi pas, mais pour un amateur passionné qui veut randonner léger ou voyager l’esprit tranquille, c’est sans objet à mon sens.
En alternative, vous pouvez également regarder du côté du X-S20. C’est un boitier plus orienté vidéo, mais il a des arguments pour lui : compacité (par rapport au X-T5), grosse batterie, excellent AF, recharge en usb-c, stabilisation de capteur, capteur qui reste le classique 26 mégapixels. Il n’a ni les 40 mégapixels du X-T5, ni les contrôles « analogiques » (molette de vitesse et d’iso) ni même ceux du X-T30/50 (vitesse), mais c’est un espèce d’entre-deux. La meilleure batterie que le X-T30 (2200 mAh vs 1200) et une stabilisation de capteur peuvent par exemple faire pencher la balance si vous visez des objectifs sans stabilisation. Sa prise en mains est également plus adaptée (grosse poignée) si vous envisagez de l’associer à un objectif principal un peu encombrant.
C’est vraiment ce que j’aime chez Fuji : comme ils sont totalement centrés sur l’APS-C (et ensuite c’est du moyen format élitiste, pas de fullframe), il y a une multitude de boitiers adaptés aux différentes pratiques et besoins. Il suffit de prendre celui qui s’aligne le plus avec vos critères (encombrement ? mégapixels ? batterie ?).
Côté objectifs, le 18-55 2.8-4.0 généralement disponible dans une des versions « kit » est une excellente base, mais ça sera un peu court pour ne partir qu’avec ça (sauf peut-être sur le X-T5 en recadrant dans ses 40 mégapixels encore qu’il ne fait pas partie des objectifs vraiment adaptés à un tel capteur) et 18mm (equiv 27mm) en grand angle, c’est un poil long.
La nouvelle version de cet objectif, le 16-50 f/2.8-4.8 a tout pour plaire. Enfin on accède à un équivalent 24mm, bien utile en voyage. On perd un peu à l’autre bout du zoom et en ouverture, mais c’est à mon sens un bien meilleur choix. Cet objectif n’est pas stabilisé, donc à réserver aux boîtiers avec stabilisation de capteur. Enfin il est protégé contre les intempéries, ce que son ancêtre n’était pas. Bref, c’est le choix le plus cohérent, surtout acheté en kit avec un boîtier où son prix devient relativement faible en comparaison de tout le reste.
Le 18-50 f/2.8 Sigma est également disponible en version Fuji, c’est la magie des constructeurs de « compatibles ». Il est excellent, j’en ai déjà parlé pour la monture Sony (poids, compacité, ouverture, netteté, …) mais étant sans stabilisation optique, il n’est à recommander que sur un boitier disposant d’une stabilisation de capteur.
Le 15-45 f/3.5-5.6 PZ également disponible en kit est super léger (63 grammes !!!), compact et fournit un grand angle vraiment agréable (équivalent 22,5mm) qui change des objectifs standards toujours trop longs à mon goût (équivalent 27 ou 28mm). En terme de piqué, dans le centre il est étonnamment très correct, notamment quand on ferme un peu le diaphragme. Malheureusement dans les coins il reste un peu moyen. 45mm (équivalent 67,5mm) c’est également un peu court pour ne partir qu’avec ça, mais pour l’usage principal, et donc 95% des photos c’est parfait. Pour finir c’est un zoom « électrique » (il se déploie à l’allumage, la bague de zoom est en fait un « interrupteur » +/- et il n’a pas de protection contre les intempéries, donc à manipuler en connaissance de cause. N’empêche qu’une nouvelle fois c’est une bonne alternative au Canon G1X mark III : un poil moins compact, mais moins de 450g appareil (x-t30) + zoom ! Pour un appareil APS-C c’est quand même exceptionnel ! Avec un meilleur viseur et une bien meilleure ergonomie qu’un G1X. C’est un combo que je verrai bien pour la rando en montagne sur plusieurs jours, si on ne cherche pas à photographier des animaux lointains.
Le 16-80mm f/4.0 OIS WR est probablement le choix le plus intelligent car équivalent 24-120mm, c’est un range agréable (grand angle de 24mm notamment) sans pousser trop loin ce qui se ferait forcément au prix d’une perte de qualité. Il n’est pas donné mais relativement qualitatif. f/4.0 fixe c’est pas mal en vidéo. Ses 440 grammes sont aussi appréciables par rapport à un équivalent fullframe (663g le 24-105 f/4.0 Sony, l’un des plus légers).
En plus polyvalent encore, on serait tenté d’aller vers le 18-135 f/3.5-5.6 mais je trouve que l’apport en longue focale ne mérite pas la perte en grand angle. Aux 2 extrémités les coins sont un peu faibles, et il faut vraiment fermer l’objectif (f/11.0) pour que ça soit enfin correct. On perd un peu en polyvalence.
Un nouveau 18-120 f/4.0 est également fraichement sorti (équivalent 27-183mm), pour 460 grammes ça semble un outil assez polyvalent sans être trop lourd, par contre il est encombrant (12cm de long, quasiment 8cm de diamètre, le 28-200 fullframe Tamron pour monture Sony est plus compact !). En contrepartie il ne s’étend pas quand on zoome (n’aspire pas les poussières), et est protégé contre les intempéries, c’est donc une optique parfaite pour affronter tous les temps. C’est un zoom électrique (la bague de zoom actionne un moteur, il y a aussi des boutons pour zoomer). Une fois de plus la partie vraiment grand angle est délaissée (on aimerait qu’il commence à un équivalent 24mm). Sans parler du prix qui le met en face d’un 24-105 f/4.0 fullframe… c’est un peu dommage. Il y a un moment où je trouve qu’on arrive à un décalage, un manque de cohérence, entre le type de système (1″, micro 4/3, APS-C, full-frame) et l’encombrement associé. Il n’a pas de stabilisation non plus, mais optiquement il est toujours bon au centre, et correct dans les coins quand on ferme le diaphragme, sauf quand on s’approche du bout long du zoom où seul le centre sera vraiment super net. Bref, je suis partagé sur celui là…
Si vous êtes plus branchés ultra grand angle, le 10-24 f/4.0 OIS est très bien. Pour la rando en montagne par exemple, ça peut s’avérer suffisant… mais peut-être un peu juste pour envisager ne partir qu’avec ça lors d’un voyage au long cours autour du monde.
Si on veut compléter par plus long on a soit un 50-230 f/4.5-6.7 léger et pas cher mais qui ne fait franchement pas rêver un photographe (ouverture trou de serrure), soit un 50-140 f/2.8 parfait (mais 990g, ce qui est peu pour l’objectif en question, mais lourd en voyage) au prix stratosphérique (autour de 1500 euros). Miracle, entre les deux il y a le 55-200 f/3.5-4.8, parfait pour nos besoins, mais qui coûte plus de 700 euros quand même !
Mais plus le temps passe, plus je suis persuadé que pour la majorité des usages, avec la démocratisation du capteur de 40 mégapixels, on peut se permettre de recadrer si besoin, et donc ne pas acheter de zoom plus long que ce que peut fournir le 16-80 par exemple. Mieux vaut investir quelques centaines d’euros supplémentaires dans un meilleur zoom de base et un capteur avec beaucoup de mégapixels que de chercher à tout prix un kit avec un télé objectif séparé qui restera 99% du temps au fond du sac. Bien sûr si votre passion c’est la photo d’oiseaux, vous ne couperez pas à l’achat d’un bon téléobjectif, mais pour le « tout venant » des voyages, randonnées et autres balades à vélo, un zoom standard s’avère souvent largement suffisant.
On pourrait aussi ajouter une focale fixe à grande ouverture , le 35mm f/2.0 par exemple… mais il sera inutilisable en vidéo sur un boitier non stabilisé.
Il y a aussi d’autres petits objectifs sympa. Notamment pour utiliser en combinaison du X-E4. Par exemple si vous préférez quelques focales fixes plutôt qu’un gros zoom, le 16mm f/2.8 fera un excellent grand angle pour le tout venant, le 50 f/2.0 venant apporter une longue focale agréable tout en restant un objectif très compact.
Mais encore…
Depuis 2022 j’ai un troisième quasi « coup de cœur », même si l’appareil n’est pas si récent que ça, on commence enfin à avoir des retours sur le Nikon Z50 et les 2 objectifs APS-C proposés. Il s’agit d’un appareil un peu intermédiaire (20 mégapixels, en APS-C c’est un poil léger à mont goût, et non stabilisé), mais il n’est pas trop cher, et surtout l’objectif du « kit », le 16-50 f/3.5-6.3 rétractable, est excellent… et stabilisé. A défaut d’avoir une grande ouverture il a pour lui un poids plume : 135g !!! Au final pour un peu moins de 600g on a un combo APS-C très correct, très compact et plus évolutif qu’un Canon G1X mark III par exemple. La monture/le format est jeune chez Nikon, donc on n’a pas grand chose en terme d’optiques adaptées à se mettre sous la dent, mais les 2 zooms proposés son très bons : le 16-50 super compact et le 50-250 qui est lui aussi franchement excellent pour son poids (400g). Bref, pour un peu moins d’un kilo c’est une très bonne entrée dans le monde APS-C avec une couverture d’un équivalent de 24mm jusqu’à 375mm ! Par contre je regrette l’aspect « délicat » de la recharge par USB : seulement un port micro-usb (pas d’USB-C) et qui ne fonctionne qu’avec un gros chargeur USB mural, pas une petite powerbank par exemple, et probablement pas un chargeur de smartphone lambda ou un peu ancien). Une version II serait la bienvenue rapidement pour le remettre au goût du jour.
Justement en plus récent, sur le même principe, Nikon propose le Z30 : même capteur de 20 mégapixels, toujours non stabilisé, mais encore plus compact car… sans viseur. Moins cher également, et cette fois avec une prise USB-C pour la recharge depuis n’importe quel chargeur ou powerbank. C’est un équivalent du Sony ZV-E10, sauf que cette fois le zoom de base (le 16-50) est nettement meilleur que son équivalent Sony. J’ai toujours du mal à conseiller un appareil de ce type sans viseur, mais en terme de compacité c’est un appareil plus cohérent que le Z50 avec son gros viseur « de réflex » posé sur un boitier déjà assez haut. En effet la monture « Z » est vraiment pensée pour accepter les gros objectifs très ouverts ET fullframe (par exemple le 58mm f/0.95) et impose donc un gros diamètre, même si pour l’APS-C ça n’a aucun intérêt. C’est l’inconvénient d’une bague commune à 2 formats.
Bref, en voyage où le poids, la place et la praticité de rangement ainsi que le besoin d’une extrême efficacité en terme de recharge se font sentir, le Z30 a des atouts pour lui par rapport à son grand frère. Par ailleurs un autre petit zoom sympa est (quasi) disponible : le 12-28mm f/3.5-5.6 PZ (équivalent 18-42mm fullframe), ce qui est un range chouette pour la randonnée en montagne par exemple, car c’est un excellent compromis entre ultra-wide et « va quand même suffisamment loin pour la majorité des photos courantes ». Il faudra probablement le compléter avec un petit télé, mais c’est vraiment un objectif attirant par sa compacité, son poids (205g) et son tarif (429€ officiellement). Optiquement, hormis les coins qui manquent un peu de contraste, c’est un excellent petit objectif.
Du côté de Canon, Les R7 et R10 (mirrorless APS-C « modernes ») sont enfin sortis, il était temps ! Le R7 peut être intéressant (le R10 est un peu « basique » à mon goût), mais pour l’instant en terme d’optiques il va falloir attendre une analyse détaillée de ce qu’ont dans le ventre les 2 seuls zooms APS-C, à savoir les RF-S 18-45mm f/4.5-6.3 et RF-S 18-150mm f/3.5-6.3. S’ils ont des avantages en terme de taille, poids, et stabilisation d’image intégrée, ça ne va pas être passionnant en terme de grand angle (18 x 1.6 chez Canon = 28,8mm) ni d’ouverture (f/4.5-6.3 sur le « petit » zoom, ouch !). Bref pour l’instant il est urgent d’attendre… et si vous avez un besoin aujourd’hui, c’est probablement chez Fuji, Sony ou Nikon que vous trouverez votre bonheur. Au passage l’annonce des R7/R10 rend obsolète la monture EF-M précédente chez Canon, donc acheter un M50 par exemple doit se faire en connaissance de cause… n’attendez plus rien de nouveau pour cette monture !
En faveur du R7 vis à vis du R10 : la batterie nettement plus endurante, la stabilisation de capteur, le double slot carte SD, le buffer qui stocke plus de RAW en rafale, le meilleur viseur, le meilleur écran (plus grand), une prise casque pour monitorer l’enregistrement (pas vital en général en voyage, mais peut vous être utile dans d’autres situations). Bref, il y a quand même un gros gap entre les deux, et ça se ressent bien entendu également en terme de prix.
Canon a également lancé un R50. Je suis mitigé, j’imagine qu’il faut le voir comme l’objet venant combler le trou laissé par l’abandon des compacts, bridges et compagnie. Le remplaçant des reflex ultra premier prix (1000 euros quand même). OK la fiche technique semble sympa à première vue, mais en pratique ça reste quand même pas bien folichon : pas de stabilisation de capteur, petite batterie, 1 seul slot pour carte mémoire, un obturateur un peu amputé… on a un bon capteur, un autofocus au goût du jour, un viseur et un écran corrects. En terme d’optiques Canon a annoncé en même temps un nouveau petit télé qui poursuit la série des « trous de serrure » : 55-210mm f/5.0-7.1 (f/7.1 quoi ! bientôt hors grand soleil on ne pourra plus utiliser leurs optiques !!!) En comparaison le très sympa 55-250mm EF-S ouvrait (à f/4.0-5.6). Le RF-S fait 270g (le EF-S fait 375g), au moins on gagne de ce côté-là. Comme dit plus haut, le zoom de base (18-45 f/4.5-6.3 est dans la même veine : très léger… mais sans grande ambition). Le R50 étant également sorti plus récemment, entre temps le prix du R10 a baissé. Leur tarif est tellement proche qu’il n’y a pas trop de raison de choisir le R50. Rien que la présence d’une molette et d’un joystick supplémentaire sur le R10, la vidéo qui va jusqu’en en 4k60, le plus gros buffer, … font que le R10 est nettement devant pour même pas 50 euros supplémentaire.
Le R100 quant à lui est un R50 qu’on a encore dépouillé (écran fixe et non tactile par exemple), auquel on a greffé un vieux capteur (celui de l’antique M50, incapable de filmer correctement en 4K [gros crop]), avec encore quelques boutons en moins… OK le tarif est en baisse, mais on reste toujours bloqué du côté des optiques. Pas de zoom descendant autour d’un équivalent 24mm ! Et c’est franchement un boitier très limité, à l’ergonomie désagréable dès qu’on veut utiliser autre chose que le mode « tout auto » (1 seule molette, pas de correcteur d’exposition).
J’avoue que je suis très déçu par la gamme APS-C Canon, j’ai l’impression de revoir les vieilleries du type 200D des années 2000 avec une monture RF et 2-3 avancées pour faire joli sur la fiche technique. Le viseur au dessus de la bague par exemple, pour moi sur un mirrorless c’est un non-sens à la fois ergonomique et d’encombrement sur un appareil APS-C. La place devrait être mieux exploitée, avec un beau viseur en coin, une bague plus petite, … honnêtement les passages APS-C <-> plein format « en conservant les objectifs » c’est un usage rarissime, donc focaliser sur la monture commune me semble sans objet, surtout quand comme Nikon et Canon, on a une GROSSE monture bien encombrante. Chez Sony, la bague est plus petite, donc les objectifs APS-C n’ont pas l’air à côté de la plaque à devoir « réduire leur diamètre » par rapport à celui de la monture.
Du côté des reflex APS-C « traditionnels » :
A ce stade on a fait le tour de ce que je considère comme matériel un poil compact, disons plus compact et surtout plus moderne que le traditionnel réflex et ses objectifs. Par contre vous l’avez vu, les tarifs sont parfois assez élevés, surtout comparés à ce qu’on trouve par exemple sur les anciens petits reflex APS-C Canon ou Nikon.
Ça intéressera peut-être les amateurs d’occasions et les petits budgets, donc je la laisse, mais en 2024, toute la section ci-dessous me semble obsolète, notamment parce que les montures sont enterrées : aucun nouvel objectif ne sortira, donc si on investit aujourd’hui dans de bons objectifs pour ces appareils, on risque de se sentir bloqué le jour où on envisagera de changer de boitier. Et on commence à avoir pas mal de choix en occasion sur du mirrorless pour se faire plaisir à moindre coût. Un vieux Sony A6400 par exemple sera bien plus pertinent que n’importe quel antique réflex à miroir.
Lorsqu’on envisage un boitier du type réflex Canon entrée de gamme, on peut avoir un EOS 760D + 18-55 f/3.5-5.6 pour moins de 800 euros… Mais n’oubliez pas qu’un compact G1x mark III fait pareil (mieux même en grand angle) pour à peine 200 euros de plus et un encombrement + un poids nettement inférieurs !) . Le 250D tout petit est aussi un boitier intéressant pour son rapport encombrement/poids/prix. Ca peut laisser de la marge pour des objectifs supplémentaires. Dans tous les cas je recommande de prendre le boitier nu et de le compléter directement par un 18-135 f/3.5-5.6 , ou pourquoi pas un 17-55 f/2.8 certes lourd mais assez qualitatif. Le successeur du 760D s’appelle… 77D (cherchez pas, Canon était cohérent jusque là, il fallait que ça change). Le 77D est encore mieux, mais ce qui m’embête c’est l’objectif du kit qui commence à être ridicule en terme d’ouverture (4.5 au grand angle !). Si vous choisissez le 77D prenez plutôt un autre objectif (là encore le 18-135 f/3.5-5.6 IS STM).
Pour pas beaucoup plus cher on peut monter en gamme et acheter un EOS 70D, 80D, 90D tous très proches techniquement, donc le plus récent ne fait pas forcément de meilleurs images ! Le confort d’utilisation est un bon cran au dessus de la gamme du dessous : joystick pour sélectionner les collimateurs autofocus par exemple, molette pour le correcteur d’exposition…. La qualité d’image est très bonne et ils se débrouillent en vidéo, même si côté autofocus on est à des années lumières des derniers Sony par exemple. Mais une fois encore, si vous n’envisagez de partir qu’avec le zoom de base, genre 18-55… autant acheter un compact du type G1X mark III : même capteur que le 80D et quasi les mêmes performances optiques pour un poids autrement inférieur !!! Tout l’intérêt d’un réflex sera d’aller chercher des optiques différentes !
Côté objectifs, je regrette vraiment que Canon n’ait pas plus d’objectifs de haute qualité spécifiques aux capteurs APS-C du genre un EF-S 15-70 f/4.0 IS STM ou quelque chose du genre, sans aucun compromis sur la qualité de l’image (netteté, aberrations chromatiques, distorsion…) et de fabrication (poids, taille la plus petite possible, solidité, confort d’utilisation…). Sony, Olympus et Panasonic ont quelques objectifs comme ça, Canon non !
Le 18-135 f/3.5-5.6 IS STM est l’objectif le plus logique même s’il ne fait pas bien rêver quand on voit les résultats : distorsion, aberrations chromatiques, netteté dans les coins… et manque de grand angle. Chez Canon le ratio est de 1.6x, donc un 18mm est un équivalent de 28,8mm ce qui n’est déjà plus très grand angle 🙁
Le 18-200 f/3.5-5.6 IS est tentant à première vue, mais le résultat est encore moins bon que le 18-135. Pourquoi choisir un capteur plus grand si c’est pour coller une optique moyenne dessus ? Le résultat est toujours limité par le maillon le plus faible. Sans compter que dans le cas du 18-200 le bruit généré par l’autofocus le rend quasi inutilisable en vidéo.
Le 15-85 f/3.5-5.6 IS USM est dans la même lignée que le 18-135 : on gagne un poil en grand angle ce qu’on perd en longue focale.
Choix cornélien ! En fait en dehors du 17-55 f/2.8 IS USM il n’y a rien que je trouve à la hauteur de la qualité des capteurs Canon… ah si, son équivalent chez Tamron, le 17-50 f/2.8 Di II VC qui est quasiment aussi bon, beaucoup moins cher et juste un peu moins bien construit et encore « 8mm » moins long.
Bon le problème c’est que du coup 50 ou 55 mm maxi (équivalent 88mm au maximum), c’est généralement un peu court en voyage ! Il faut donc envisager de le compléter par un zoom du type 70-200 f/4.0 L IS et là on a un duo d’une qualité phénoménale qui rend hommage aux boitiers.
Si vous ne pouvez vous offrir le 70-200 f/4.0, (ou que le poids vous rebute), de toute façon ayez à l’esprit que 80% de vos photos seront réalisées au 17-55, embarquez donc simplement avec un 55-250 f/4.0-5.6 STM, c’est étrangement un objectif plutôt très bon. Le poids et le prix ridicules font que c’est finalement dommage de passer à côté.
Dans tous les cas si vous choisissez un zoom à ouverture moyenne je vous recommande d’ajouter une focale fixe à grande ouverture. Un 50mm f/1.8 c’est de l’ordre de 100 euros. Même en craquant pour s’offrir un petit fixe stabilisé, c’est entre 200 et 500 euros. Rien à voir avec les 800 ou parfois plus de 1000 euros demandés par Sony. Partez avec le 35mm F/2.0 IS et vous avez un super objectif à tout faire (portraits larges, détails d’architecture proche, photos dans un resto…) utilisable à main levée à la tombée de la nuit sans flash et sans souci pour la vidéo. Il y a pléthore d’objectifs, tout est envisageable selon vos envies et types de voyages, pour un budget relativement contenu. Par contre Un EOS 80D plus un 17-55 f/2.8 + un 70-200 f/4.0 ça n’a plus rien à voir en terme de poids avec un Sony A6500 + un 18-135 … sans parler du prix qui revient en faveur du petit Sony… pas simple hein… disons qu’il faut toujours avoir à l’esprit que lorsqu’on cherche à monter en qualité tout doit suivre : aucun intérêt de coller un objectif moyen sur un boitier génial. C’est malheureusement ce que les fabricants ont tendance à faire dans leurs kits : tout le monde focalise sur les nouveautés du dernier boitier sorti, sans se rendre compte qu’avec un zoom pourri devant, ça ne fournira pas une meilleure image que le même genre d’objectif sur un boitier à capteur plus petit (type micro 4/3). C’est aussi pour ça que je parle assez peu de la qualité (aberrations chromatiques & co) sur les appareils les plus petits : on sait qu’on fait un compromis énorme sur la qualité, à tous les niveaux, et en conséquences on a un appareil léger peu encombrant et discret. Faire du « pixel peeping » (regarder les coins des images en détail à zoom 1:1 et comparer un objectif à 300 euros et un à 3000) n’a pas grand intérêt. Par contre quand on commence à prendre du matériel plus encombrant en se disant « j’accepte de porter ce surpoids car je veux une meilleure qualité » alors il devient pertinent de vérifier qu’on gagne réellement en qualité !
Pour retrouver un poids plus limité tout en conservant un capteur APS-C vous pouvez regarder du côté du Canon M5 dont j’ai déjà rapidement parlé. Je n’aime pas les M6/M6 mark II car il n’ont pas de viseur, ce qui est pour moi rédhibitoire sur cette gamme de produit. Le parc d’objectifs étant très limité, on peut l’envisager directement en kit avec le 18-150mm f/3.5-6.3 (équivalent 29-240mm) ce qui nous met un peu dans la configuration du G80+14-140 micro 4/3 mais avec un capteur plus grand. Ensuite pas d’objectif fixe stabilisé correct à se mettre sous la dent. Autre approche un combo 15-45mm (mais f/6.3 au bout d’un zoom si court…) et en complément un 55-200mm avec la même ouverture de f/4.5-6.3. On sent les compromis de partout.
On est en présence de la version APS-C de ce qu’on trouve habituellement en micro 4/3. Donc meilleure qualité d’image dans l’absolu, meilleure montée en iso… mais avec ce choix d’objectifs restreint (par exemple f/6.3 pour tout ce qui dépasse environ 60mm sur le 18-150mm) on ne va pas trop avoir l’occasion d’en profiter.
Monter des objectifs plus gros (EF-S / EF) nécessite une bague d’adaptation, mais on perd rapidement une bonne partie de l’intérêt du format réduit de l’appareil.
Côté vidéo on est très en retrait de ce que proposent Sony ou Panasonic : 1080p seulement. Et de manière générale le boitier n’a pas tous les raffinements et innovations qu’on retrouve sur ce que proposent les 2 marques précédentes qui ont maintenant bien plus d’expérience (et de générations d’appareils de ce genre) derrière elles ! Pas de stabilisation de capteur, pas de 4K, absence de certains réglages pointus, …
Malgré tout ça reste un appareil plutôt équilibré, c’est aussi une spécialité (assumée) de Canon et Nikon par exemple : jamais les premiers à innover (ils laissent les autres se casser les dents et dépenser des millions en recherche et développement en attendant que les technologies et le marché soient murs) mais quand ils sortent quelque chose ça fonctionne plutôt bien (le viseur par exemple est nickel alors qu’ils n’ont pas une grosse expérience dans ce domaine). Malheureusement La gamme « M » Canon est condamnée. Les R7 et R10, R50 et R100 (monture RF) sont sortis, donc désormais plus rien ne sortira pour la monture M… bref, à acheter d’occasion ou bradé à prix cassé uniquement.
Fullframe sinon rien ?
Forcément si on veut la qualité maximale (pour un amateur s’entend), la tentation du fullframe (capteur plein format) est grande. Si vous vous orientez dans cette direction, cela suppose à mon sens 2 points importants :
– le budget risque d’être conséquent si vous voulez voyager avec du matériel adapté à la majorité des situations rencontrées. On parle de boitiers entre 1500 et 4000 euros, d’objectifs qui sont plutôt situés autour de 1000 € que de 100…
– vous acceptez le poids et l’encombrement potentiellement important du matériel. Là où vous pouvez partir avec moins de 1 kilo de matériel en micro 4/3 ou APS-C, ce kilo sera probablement explosé dès que vous mettrez le moindre objectif sur un boitier fullframe! Heureusement on peut trouver des couples boitier/objectifs plus légers et compacts en mirrorless, mais il y a quand même certains points incompressibles. Un 24-105 f/4.0 fullframe ne fera jamais (en 2024 en tout cas) moins de 600 grammes, quelle qu’en soit la marque.
Honnêtement c’est une direction à privilégier uniquement si vous êtes passionné de photographie ou que la qualité finale est vraiment importante pour vous, par exemple pour tirer à votre retour des agrandissements type 50x75cm. Sinon consacrez plutôt vos euros au voyage en lui-même.
Jusqu’à début 2018 (oui ça fait des années que je maintiens cette page à jour) faire des recommandations était compliqué : d’un côté les réflex traditionnels : lourds, encombrants, chers… de l’autre quelques ovnis chez Sony : compacts, ultra qualitatifs (mais tout aussi chers), avec une autonomie et une ergonomie catastrophique… Depuis, tout ça c’est du passé, et sincèrement les appareils mirrorless sont enfin les appareils qu’on a attendu pendant des années. Sony a été leader, et désormais Canon rattrape petit à petit son retard avec la série « R », Nikon avec ses « Z » (mais ça manque encore un peu de choix en terme d’optiques chez ces 2 là).
Donc si par le passé j’ai pu recommander un réflex traditionnel Canon (6D par exemple), il n’a aujourd’hui plus aucune pertinence quand pour le même ordre de grandeur de prix on peut acheter… un Sony A7 III (ou encore mieux, son grand frère le Sony A7RIII si on accepte de pousser un peu plus le budget) !
Du côté du mirrorless chez les autres fabricants, on commence ENFIN à avoir une concurrence un peu intéressante. Si les premières version chez Nikon et Canon étaient très moyennes (par exemple les Canon R et RP, morts nés, à vraiment éviter), ça y est avec les Nikon Z « mark II », les Canon R5 et R6 (mark I et II) on a enfin quelque chose de sérieux à se mettre sous la dent. J’en reparlerai plus bas.
Mais revenons donc à Sony. Ces Sony sont donc les 3è, 4è et maintenant 5è générations d’un petit boitier hybride (avec viseur électronique), capteur plein format, de 24 mégapixels pour le A7III (33 pour l’A7IV) et de de 42 et 61 mégapixels pour les modèles R (R pour Résolution) 42 pour l’A7RIII et 61 pour l’A7RIV et l’A7RV. Ce sont des boîtiers quasi parfaits (petits, légers, bien construits, bonne autonomies, stabilisation de capteur, recharge usb (type C), protection contre les intempéries…). Concernant les tarifs, il faut compter 2000-2400 euros pour l’A7RIII, son prix a bien baissé depuis la sortie de l’A7RIV puis maintenant l’A7RV, ce qui le rend tellement proche de l’A7 III (autour de 1800€) que je vous invite à préférer ce « R ». La sortie de l’A7RV fait encore descendre le prix de toutes les séries 3 et 4 et développer le marché de l’occasion, que demander de mieux ?
La génération précédente (A7II et A7RII) sont assez proches en terme de qualité d’image, mais avec une autonomie peu adaptée au voyage, il faut prévoir le stock de batterie. Après, c’est également (notamment le R2) la possibilité de s’offrir un boitier exceptionnel pour un prix très intéressant. Il faut juste prévoir quelques batteries supplémentaires et un chargeur pour en charger 2 en même temps pour ne pas trop perdre trop de temps lors des recharges « de passage » (café, resto, refuge…). Avec la sortie de l’A7 IV, le prix de l’A7 III continue encore baisser, ce qui peut être une excellente nouvelle, de quoi oublier définitivement les séries 2 (II) ou les acheter à prix vraiment très très bas.
Entre A7III et A7IV, le gain n’est pas énorme, pour moi il y a 2 points différenciant : les 9 mégapixels supplémentaires qui rapprochent un peu l’A7IV de l’A7RIII, et l’écran sur rotule qui permet de faire des selfies et de se filmer plus facilement. Le reste ce sont des petits détails, pas franchement notables pour la randonnée et le voyage. A vous de voir en fonction de votre budget.
Concernant les différences entre l’A7RIV et l’A7RV, en terme de qualité d’image il n’y aura probablement pas beaucoup de d’écart. Quelques points sont malgré tout les bienvenus pour l’usage en voyage : Le 5 propose un meilleur écran : orientable vers vous, sympa pour la vidéo, tout en conservant la possibilité d’une simple bascule haut/bas, plus agréable en photo. Le meilleur des 2 mondes, au prix d’un léger embonpoint et d’une petite augmentation de poids. La stabilisation est améliorée, l’autofocus aussi, mais surtout on dispose ENFIN (il était temps) de la possibilité de faire des photos en RAW à des résolutions intermédiaires. Vous n’avez pas forcément besoin de 61 mégapixels tout le temps ! En voyage au long cours où l’espace sur les cartes mémoires n’est pas infini et la sauvegarde en cours de route parfois compliquée, ça va vous permettre un gain de place ! Malheureusement on ne peut choisir que des RAW « avec compression sans perte » pour les résolutions intermédiaires, donc finalement entre un RAW de 61 mégapixels avec compression « avec pertes » (en pratique cette compression est 9 fois sur 10 invisible à l’œil nu) ou un RAW M de 26 mégapixels avec compression « sans perte » l’écart n’est pas énorme (+ d’infos quand j’aurai pu tester plus en détails ce point). Le prix de cet appareil, par contre, n’est pas le même… et l’écart entre le 4 et le 5 peut vous payer un paquet de cartes mémoire !
L’A7C est intéressant pour la compacité et le poids, mais son prix le rend peu compétitif par rapport à un A7III dont il reprend la grande majorité des spécifications mais avec pas mal de limitations : un seul slot SD, stabilisation de capteur moins performante, viseur plus étroit, pas de molette avant ni de boutons personnalisables… Globalement ce qu’on gagne c’est 140g sur la balance et l’embonpoint du viseur central qui disparait pour faciliter son rangement.
L’A7CII et sa déclinaison « R » A7CR (avec capteur de 61 mégapixels) sont désormais disponibles. Ce sont des appareils très intéressants par rapport à nos besoins (compacité/poids), avec notamment de belles avancées : meilleur grip, meilleure stabilisation de capteur, enfin une molette avant, encore un meilleur AF… Mais comme d’habitude, il va falloir comparer un peu les tarifs réels par rapport aux fers de lance (A7IV et A7RV) dont ils reprennent les principaux points en un peu moins bien (toujours 1 seul slot SD, viseur moyen…). Si l’A7CR (le plus intéressant à mon sens pour le voyage) est disponible à un tarif très proche de l’A7RV (qui a eu un an lorsque l’A7CR a été réellement disponible, donc a eu le temps de baisser) le choix est forcément compliqué ! Mais à 515 grammes seulement, cette seconde génération d’A7C va rendre la vie difficile à tous les boitiers micro 4/3 et APS-C.
Le point très fort du choix d’un appareil de 61 (et 42) mégapixels ça n’est pas d’avoir plus de mégapixels pour faire une meilleure photo, c’est surtout le fait de pouvoir recadrer très largement les images et donc éventuellement de se passer de focale longue. Le recadrage est possible dès la prise de vue via l’activation d’une option qui n’utilise que le centre de l’image et permet de sortir une image de 26 mégapixels avec un ratio de 1.5x (18 mégapixels sur l’A7RIII). C’est à dire que vous pouvez transformer un 105mm en 157mm en un clic et malgré tout sortir une image de très bonne définition. Honnêtement, sauf à vouloir sortir des photos imprimables en 50x70cm, on peut même se permettre de doubler les focales optiques tout en conservant des images de 15.25 mégapixels (10.5 sur l’A7RIIII), 15 megapixels (et même 10) c’est plus qu’un plein écran sur une télé ou un écran 4K (8.3 mégapixels), qui sera probablement le meilleur support sur lequel vous verrez vos photos durant quelques années ! Bref, plutôt que de partir avec un boitier micro 4/3 de 16 mégapixels et plein de petits objectifs à changer régulièrement, on peut partir avec quasiment la même chose en full frame, avec un seul zoom, avoir ces mêmes résolutions un peu limite (15 mégapixels) à bout de zoom en utilisant le recadrage… mais faire des paysages magnifiques au grand angle avec 61 mégapixels effectifs si besoin. Le meilleur des deux mondes. En vidéo, si on envisage un montage final en full HD, ce ratio de 1.5 (crop APS-C) peut venir se greffer à une prise de vue ponctuelle en 4K pour, par exemple transformer un 105mm en 315mm !! (le premier crop de 1.5 transforme le 105 en 157mm, puis ensuite on n’utilise que la partie centrale du fichier 4K pour encore doubler ça). Très pratique.
A l’heure du choix entre version R ou non, outre le prix et ces fonctions de crop, il faut juste savoir que si vous shootez en format RAW (ce que je vous recommande sur ce type de matériel), hormis avec les derniers A7RV et A7CR, vous serez obligés de générer systématiquement des fichiers pleine définition, donc de 42/61 mégapixels… Ce qui se traduit par un poids autour de 42/61 Mo par photo… prévoir le stockage adapté derrière (disque dur externe de très grosse capacité recommandé) et ordinateur véloce pour les traiter ensuite. A l’inverse, les A7RV et A7CR disposent d’un mode « Medium RAW » de 26 megapixels, qui de manière très intelligente, reste à 26 mégapixels lorsqu’on passe en mode crop.
Toujours sur ce choix, R ou non, sachez qu’avec cet avantage sur la possibilité de crop vous pouvez probablement économiser un télé-objectif, ce qui est un gain financier (vient combler le surcoût du boitier « R »), de poids, et à ne pas négliger : de confort d’utilisation !
Côté objectifs, à mon sens le meilleur choix est le 20-70 f/4.0 : C’est un objectif moderne, léger, compact, avec un range vraiment super pratique par rapport à nos besoins. ENFIN un vrai grand angle adapté aux paysages de montage et aux zones urbaines avec faible recul. Enfin la possibilité de zoomer massivement sans avoir à changer d’objectif (par rapport à un 16-35 par exemple) ! Sur un boitier « R » ça peut être très intéressant. Le reste est dans la même veine, et ce n’est quasiment que du positif : le poids est nettement plus limité que le 24-105 (488g contre 663g), l’encombrement également réduit. Il a quelques défauts : il faut fermer un peu le diaphragme (comme beaucoup d’objectifs) pour obtenir une très bonne qualité sur les bords, et au grand-angle dans tous les cas les coins restent un peu en retrait en raison de la correction numérique de la distorsion optique très prononcée. Néanmoins pour ne partir qu’avec un objectif : boitier « R » + ce 20-70, c’est LE choix de 2024 ! Pour l’avoir utilisé quelques temps, c’est un objectif vraiment agréable.
En alternative, le 24-105 f/4.0 est également intéressant : large range, stabilisation, qualité optique excellente pour un tel zoom… il est un peu cher, mais c’est relativement justifié ! En comparaison ni le 28-70 f/3.5-5.6 du kit ni le 24-70 f/4.0 ne sont pertinents : optiquement très moyens, pas vraiment adaptés ni à ce genre de boitier ultra-qualitatif, ni au voyage en raison de leur range un peu limité. Pour recadrer généreusement si besoin il faut une optique irréprochable au départ, sinon c’est la bouillie de pixel assurée ! Honnêtement pour un voyage type rando à pied ou à vélo, ce 24-105 est probablement le seul objectif dont vous ayez réellement besoin. Sur un A7R « quelquechose » vous n’aurez même jamais vraiment besoin de plus long vu les possibilités de recadrage offertes par le capteur de 42/61 mégapixels. Mais depuis la sortie du 20-70, je trouve cet objectif un peu moins pertinent, sauf sur les boitiers un peu légers en mégapixels.
Si vous cherchez de l’ultra-qualitatif, avec une ouverture plus grande pour l’aspect passe partout (soir, portrait avec fond flou…), le Sony 24-70 f/2.8 GM II est une autre approche intéressante (Toujours sur un A7R4 ou 5 pour le recadrage, car 70mm c’est court). La version 1 de cet objectif est trop chère/lourde/encombrante/floue pour être intéressante (par rapport à la concurrence). La version Sigma peut par contre être un compromis en terme de prix, mais à 830g contre 695g pour le dernier Sony. Qualitativement le Sigma est excellent, très proche du Sony. Poids versus prix… En rando c’est toujours un élément compliqué !
Doit-on plutôt s’orienter vers le nouveau Sony 24-50 f/2.8 ? Honnêtement, bof. J’ai un peu de mal à voir le positionnement. Soit on est vraiment contraint par la taille/poids comme on l’est en rando, qu’elle soit à pied ou à vélo, et on va donc chercher des objectifs polyvalents, soit on a un peu plus de marge (voyage avec valise à l’hôtel par exemple) et on peut se permettre de choisir ses objectifs de manière plus spécifique. Ce 24-50 est un peu entre 2 chaises. Pas assez long pour la polyvalence, et avec peu d’intérêt si on peut se permettre de porter un peu plus lourd. Dans notre situation, pour la rando, le 20-70 f/4.0 sera bien plus pertinent.
Tamron propose un 28-75 f/2.8 léger, l’ouverture de 2.8 est appréciable, mais à choisir, pour le voyage, on préfèrera le range plus important aux 2 extrémités d’un 24-105 (24mm vs 28 notamment) plutôt que la grande ouverture moins vitale sur un boitier fullframe qui peut monter en ISO assez facilement..
Par contre le Tamron 28-200 f/2.8-5.6 est étonnamment intéressant : franchement exceptionnel optiquement (même les coins dès qu’on ferme un peu le diaphragme), polyvalent (logique avec un tel range) et avec un poids (575g) et un encombrement très contenus. Personnellement j’aurai préféré qu’il descende à 24mm quitte à faire l’impasse sur l’ouverture à 2.8… mais si 28mm ça vous convient et que vous cherchez une focale plus longue que 105mm, c’est une excellente alternative au 24-105 Sony, notamment sur les boitiers « non R » dans lesquels il est plus difficile de recadrer sévèrement. Avoir une ouverture à f/2.8 au grand angle est sympa et permettra de se passer d’une focale fixe à grande ouverture pour les photos de soir/nocturnes. Pas si mal !
Pour éventuellement le compléter sur l’aspect grand angle, si besoin, un petit Samyang 18mm f/2.8 de 145 grammes fera parfaitement l’affaire.
Tamron vient également de sortir un 28-300 f/4.0-7.1. Il s’agit d’un objectif plutôt correct, moderne (bon autofocus notamment), sans gros défaut, mais son ouverture à mon sens est trop faible pour en faire l’objectif unique de vos voyages. En extérieur par beau temps ça ira, et on appréciera pouvoir monter à 300mm, mais dès que la météo se gâte ou qu’on passe en intérieur, il faut monter en ISO de manière rapidement démesurée. Sachant au passage que dans l’ensemble, les bords de l’image sont assez mous, sauf à fermer encore plus l’objectif. Bref, le 28-200 me semble un meilleur choix par rapport à nos besoins.
On pourrait également être tenté par le Sony 24-240 f/3.5-6.3. Un objectif plein de compromis mais pas catastrophique. Pour 780 grammes c’est un peu la version « fullframe » du 14-140 micro 4/3 de chez Panasonic (mais f/6.3 en position télé ça commence à faire trou de serrure). Autant sur un boitier micro 4/3 à moins de 1000 euros ça ne me choque pas, autant sur un capteur fullframe je trouve ça un peu dommage: est-ce vraiment bien nécessaire de s’embêter avec un boitier plein format si c’est pour lui coller ce genre d’objectif. La limite de qualité sera imposée par la faible qualité de l’objectif, quelle que soit celle du capteur derrière ! Néanmoins si on accepte de fermer cet objectif à f/8.0 la plupart du temps, les résultats seront tout à fait corrects entre 24 et 100mm. Au delà ça s’effondre petit à petit et les coins à 240mm sont globalement mauvais… mais c’est une situation extrême malgré tout. A 24mm il y a pas mal de distorsion mais c’est relativement bien corrigé numériquement par le boitier. Bref un choix tout à fait possible, mais à faire en connaissance de cause. Personnellement je préfère le Tamron 28-200 (nettement meilleur partout et moins cher… il manque juste les 4mm de grand angle) ou le Sony 24-105 bien plus équilibré, au prix d’un zoom plus court, mais suffisant sur un boitier « R ». Si à 240mm l’objectif est flou, autant se limiter à 105 bien net et recadrer dans l’image, c’est plus efficace !
Abordons maintenant le Sony 28-60 f/4.0-5.6 rétractable. Là encore, le manque de vrai grand angle est pénalisant. L’ouverture n’est pas folle non plus. Ça peut-être un bon choix pour le « tout venant » avec à côté d’autres petits objectifs pour compléter (18mm f/2.8 Samyang + un éventuellement petit téléobjectif …). La compacité, discrétion et le poids plume seront l’avantage principal… au détriment de devoir changer d’objectif pour certaines situations (paysage grandiose, ville avec peu de recul, animal lointain…). Personnellement je suis moins fan.
Si vous êtes plus orientés paysages que « tout venant » vous pouvez préférer le 16-35 f/4.0 PZ (Power-Zoom, c’est à dire avec un zoom « électrique ») qui est très très convaincant, notamment par sa compacité et son poids (353g seulement!) tout en conservant une qualité d’image excellente… reste une fois de plus le prix (autour de 1500€) qui fait grincer les dents pour un objectif f/4.0… Oubliez le 16-35 f/4.0 Zeiss, plus ancien, il est optiquement en retrait. Le f/2.8 Sony (version 1 ou 2 ) quand à lui est un peu plus gros et lourd… mais offre cette ouverture de 2.8 qui est pratique en intérieur, en zone urbaine un peu étriquée, … mais dès qu’on est en extérieur, c’est cher payé (et lourd/encombrant) pour pas grand chose. La version 1 est désormais obsolète, la v2 est un objectif nettement plus léger, un peu plus compact et encore plus piqué, notamment à 35mm qui était le point faible de la v1. Là encore, un 35mm ultra piqué permet un recadrage massif dans 61 mégapixels, et donc de limiter le besoin de longue focale. Bref, pour 547 grammes, c’est un choix malgré tout pertinent si vous avez le budget et que vous préférez la zone ultra grand-angle pour « tout englober » que les cadrages serrés. Tamron a également sorti un 17-50 f/4.0 qui peut être une alternative sympa… même si une fois de plus la correction de la distorsion sur la partie grand angle gâche malheureusement un peu la qualité du piqué.
On peut compléter un de ces zooms directement par un télé-objectif. Le « trou » entre 35 et 70 (d’un 70-300 par exemple) n’est pas forcément problématique et surtout sur un « boitier R » vous pouvez transformer votre 16-35 en 24-52mm de 18 (24) mégapixels, pratique ! Le Tamron 17-28 f/2.8 serait également un bon choix à envisager car il est compact, léger, et ouvre à 2.8, pour un prix très respectable. Par contre 28mm en longueur maxi impose un changement régulier d’objectif dès qu’on veut photographier quelque chose d’un peu lointain là où avec un 16-35 on est quand même un peu plus tranquille. J’avoue que je suis moins fan. En voyage je trouve que le but n’est pas d’avoir « de quoi couvrir toutes les focales » mais plutôt d’avoir un objectif adapté à chaque situation sans devoir passer son temps à en changer ». Exemple : en rando en montagne, se balader avec un 16-35mm est généralement parfait pour 95% des images où on cherche avant tout à englober un paysage assez large. En ville on sera probablement plus à l’aise avec un 24-quelquechose sans forcément avoir besoin d’aller très « long » (70mm sera suffisant)… . Donc typiquement un 12-24 c’est sympa pour quelques plans très larges, mais on a besoin de changer d’objectif en permanence car avec 24mm de « longue » focale, c’est vraiment trop court pour énormément de sujets, notamment dès qu’on veut photographier un être humain ou un détail qui n’est pas immédiatement accessible à proximité. La critique est la même pour le Sigma 16-28 f/2.8 : excellent objectif, mais range trop limité à mon sens pour l’aspect « confort d’utilisation en situations concrètes ».
A contrario le Tamron 20-40mm f/2.8 pourrait devenir un incontournable car en montant à 40mm et en croppant un peu, on se retrouve avec quelque chose de réellement grand angle ET qui peut s’allonger pas mal en terme de focale pour n’avoir que ça en usage courant la majeure partie du temps. En terme de qualité d’image, il est un peu inférieur aux Sony 16-35 (f/2.8 GM et f/4.0 PZ) dans les coins, et il faut donc pas mal fermer le diaphragme pour obtenir une très bonne netteté, mais pour tout le reste c’est un excellent objectif : léger (365g), compact, ouvrant à f/2.8 et avec un range réellement intéressant. En comptant sur le crop, c’est un objectif qu’on peut utiliser 90% du temps sans souci. Éventuellement prévoir un petit télé ou une focale fixe plus longue à disposition pour cadrer un peu plus serré à partir d’environ 100mm. Entre le 20-70 f/4.0 Sony ou le 20-40 f/2.8 Tamron, on choisit en fonction de sa préférence d’une focale plus polyvalente (changer d’objectif moins souvent, éventuellement n’avoir qu’un seul objectif) ou l’ouverture (moins de grain en faible luminosité, fond flou). Personnellement j’ai une préférence pour le Sony car l’aspect fond flou se compense aisément (portrait à 70mm f/4.0 vs 40mm f/2.8) et les 30mm d’allongement de focale font qu’on peut envisager un voyage avec uniquement cet objectif, là où avec le 20-40 ça me semble délicat. Bien sûr le stop en moins en terme de luminosité sera la contrepartie 🙁 notamment en intérieur. On ne peut pas tout avoir…
En longue focale justement, mettons de côté les 70-200 trop lourds et encombrants (même le récent 70-200 f/4.0 version 2 continue à être autour de 800 grammes), le 70-300 Sony (cher, daté, sans être exceptionnel) pour se concentrer sur le petit Tamron 70-300 f/4.5-6.3. C’est un excellent choix pour son rapport qualité/prix/poids (autour de 550g) ! Il reste un poil encombrant, mais c’est difficile de faire mieux pour un 300mm f/6.3. Il lui manque la stabilisation et il souffre d’un petit souci à 70mm qui fait que si le centre est net, les bords ne le sont pas. Selon le type de sujet ça a son importance. Pour un oiseau au milieu du ciel ou une enseigne de magasin au loin, on s’en fiche, pour un détail de paysage c’est tout de suite nettement moins bien.
J’aurai aimé conseiller le Tamron 50-400 f/4.5-6.3 que j’aime beaucoup car il commence à 50mm, ce qui le rend très polyvalent (on peut le laisser longtemps sur le boîtier avant d’avoir besoin de revenir à un objectif qui cadre plus large). Malheureusement, à 1155g, c’est un peu hors sujet pour la randonnée sauf si vous êtes vraiment passionné, prêt à porter plus lourd, et souhaitez isoler des sujets distants (paysages, animaux, …).
Mais pour notre plus grand plaisir Tamron vient de sortir l’objectif que j’attendais : le 50-300 f/4.5-6.3. Il a la construction et la qualité du 50-400 mais un poids presque divisé par deux en faisant l’impasse sur les 100 derniers millimètres, tout en gardant la bonne idée de commencer à 50mm, la stabilisation…. La qualité d’image est excellente, certes autour 135mm il faut fermer un poil (plutôt f/8.0 ou f/11.0), mais sinon tout le reste est dans les clous, avec un superbe piqué à 50mm, ce qui permet de l’utiliser sans remords pour le « tout venant », et donc de ne pas avoir à repasser sur un objectif plus généraliste dès qu’on veut faire un plan un peu plus large.
L’autofocus est comme d’habitude chez Tamron : très correct. Excellent sur sujets statiques, un peu moins à l’aise sur les sujets en mouvements (surtout erratiques), mais là encore c’est un très bon compromis face aux prix, poids et encombrement des concurrents. C’est clairement mon coup de cœur 2024.
Toujours si vous envisagez le « R », en complément d’un 16-35, plutôt qu’un zoom type 70-300, une simple focale fixe telle que l’excellent 85mm f/1.8 de 371g peut vous fournir une image suffisamment détaillée pour être certes un 85mm mais aussi un 170mm de 10.5/15.25 mégapixels lorsque vous voulez faire un gros plan d’un objet ou une situation lointaine. En pratique j’irai même plutôt vous recommander au choix, soit le Samyang 75mm f/1.8, super léger (230g), compact, et abordable, soit en un peu plus qualitatif et « long », le Sigma 90mm f/2.8 (290g). Vous ne photographierez pas des oiseaux à 1km avec, mais ça peut s’avérer suffisant dans pas mal de cas.
Une autre approche est de prendre le Sony 70-350 f/4.5-6.3 APS-C. Vous serez limité à 18-24 mégapixels, mais avec la capacité du zoom c’est moins un problème (on cadre correctement dès la prise de vue, on ne recadre pas plus tard sur ordinateur). Pour 625g c’est un excellent choix même si désormais le Tamron 50-300 est nettement plus pertinent. Ce 70-350 reste une bonne idée si vous le trouvez peu cher en occasion.
Sinon si vous cherchez une petite focale fixe passe partout, pourquoi pas un très standard 50mm fixe, bien lumineux pour compléter tout ça… bougez pas, il y a quoi chez Sony ? Ah j’ai trouvé : un chouette 55mm f/1.8. Ca doit valoir une centaine d’euros comme historiquement chez Canon et Nikon ça… ah non en fait c’est plutôt 900 !!! Sony sérieusement (bon ok c’est un objectif qui est extrêmement piqué, bien construit, silencieux… mais quand même ! Sinon ils font aussi un 50 mm f/1.4 à … 1500 euros… ou un f/1.2 encore plus cher 🙂 Il y a aussi un 50mm f/2.5 à 700 euros, mais on a dit qu’on cherchait une grande ouverture, donc non ! Ah, pardon, j’oubliais, en fait, là, caché sous la poussière, ils en ont aussi un autre, un antique 50 mm f/1.8 « du pauvre »… compter 300 euros quand même pour un objectif d’un autre âge (autofocus moyen, bruyant en vidéo, objectif très mou à pleine ouverture et pas foufou une fois fermé… Honnêtement aucun intérêt. Le 45mm f/1.8 Samyang sera un bien meilleur choix : léger, silencieux, pas trop cher, et optiquement très correct !
Un autre objectif sympa c’est le Sony Zeiss 35mm f/2.8. Un peu cher pour ce que c’est, ouvrant à « seulement » f/2.8 (et pas f/2.0 ou f/1.8 par exemple) mais avec un encombrement ultra réduit, ce qui peut permettre de gagner un diaphragme par rapport à un zoom f/4.0 mais surtout d’avoir un appareil photo ultra discret, qui tient dans une grande poche et facile à sortir sans intimider son entourage. Très pratique en intérieur, le soir, dans un resto, ou toute autre situation où on préfère éviter de passer pour un touriste.
Un 35mm f/1.8 est également sorti, ouf ! Piqué exemplaire, dans la lignée du 85mm f/1.8, beaucoup plus rationnel pour compléter un zoom à ouverture un peu limite, au prix d’un encombrement un peu plus important. Comme le 85, il souffre un peu d’aberrations chromatiques, mais ça se corrige en post-production si c’est trop gênant. La version Samyang est également très correcte pour un prix plancher et un poids génial (210g). Seuls les coins souffrent un peu d’aberrations chromatiques ! Si vous êtes courts en terme de budget, c’est probablement la focale fixe à grande ouverture à acheter (ça ou son pendant en 45mm évoqué plus haut) pour compléter un zoom standard limité à f/4.0 !
Pour compléter en grand angle un zoom qui ne le serait pas suffisamment, le Samyang 18mm f/2.8 est un objectif tout petit et tout léger qui peut permettre la prise de vue de larges paysages avec un très bon piqué, le tout pour un prix très contenu.
Si vous recherchez la compacité, les petits objectifs du trio 24–40–50mm de la série G sont sympa. Bien construits, très compacts et d’excellente qualité. Un 24mm sur un A7RIV ou V peut faire un excellent objectif à tout faire entre 24mm et 50mm juste en recadrant dans l’image du 24. Le 24 f/1.8 Samyang est également un très bon choix : poids, prix, encombrement, … et qualité d’image supérieure à ce que fait Sony !
On a l’équivalent chez Sigma, avec toute une série d’excellents petits objectifs « DG DN », un 24mm f/2.0 excellent, un 24mm f/3.5 un poil moins bien mais encore plus compact, un 45mm f/2.8 avec un très joli rendu, un 65mm f/2.0 avec l’un des piqués les plus exceptionnels de tous les temps, le 90mm f/2.8 dont j’ai déjà parlé, parfait pour compléter un zoom un peu court… Sur cette série la construction est exemplaire, ils disposent tous d’une bague d’ouverture, et en pratique le seul élément qui me chagrine c’est le pare-soleil un peu trop « overkill » qui vient s’ajouter à une construction déjà « tout métal » et rend l’ensemble un peu lourd. Par exemple le 24mm f/2.0 passe de 365g à 424g lorsqu’on lui ajoute son pare-soleil ! Quasi 60g le bout de métal, ça commence à peser et rendre ces petits objectifs finalement plus si légers que ça. En comparaison le Samyang 24mm f/1.8 (plus ouvert donc) tout plastique fait 230g !
La magie de Sony c’est aussi de permettre l’utilisation de plein d’objectifs manuels de toutes marques. Pour des paysages cadrés très larges on pourrait par exemple compléter le 24-105 par un petit Voigtländer 15mm f/4.5 (disponible en monture Leica M et on ajoute une bague d’adaptation ou directement en monture Sony). C’est du tout manuel, pas d’autofocus, ce qui n’est pas trop problématique sur ce genre de focale, mais l’encombrement et le poids mini en font un compagnon de voyage parfait. C’est un exemple parmi une pléthore d’objectifs, dont de nombreux se trouvent pour une bouchée de pain en occasion.
Même chose à l’autre bout du spectre, pour compléter un zoom un peu court, on peut ajouter un antique Olympus Zuiko 200mm f/5.0 ou un Canon FD 200mm f/4.0… vous trouverez tout ça pour quelques dizaines d’euros (plus une bague d’adaptation) sur eBay.
Aujourd’hui c’est peut-être un peu moins pertinent vu la quantité d’objectifs « natifs » disponibles, mais il y a quelques années c’était vraiment appréciable pour combler les manques.
Allez, voilà pour Sony, vous ne pourrez pas dire que je n’ai pas fait le tour !
Allons donc maintenant voir un peu les autres marques…
Commençons par « l’outsider » : Panasonic, qui n’a en fullframe « compact » pertinent que le S5 à proposer. Une version 2 / 2X est également sortie et en duo avec le 20-60mm f/3.5-5.6, un couple assez agréable, compact, avec un zoom au range vraiment sympa (20mm, on touche l’ultra grand angle) et pas trop cher. L’objectif n’est pas foufou dans les coins à 20mm, mais ça peut sauver pas mal de photos lorsqu’on manque de recul. Panasonic propose également le S9, un boitier très compact, mais qui me semble un peu étrange : l’absence de viseur sur ce genre d’appareil est un grand non pour moi. Ça semble plus un compact avec un capteur grand format qu’autre chose : typiquement le petit bouton sur le dessus pour activer la compensation d’exposition c’est typique de l’ergonomie « compacts » et c’est assez imbuvable à l’usage. Le tarif est également élevé, ce qui – une fois de plus – n’est pas en sa faveur par rapport à un boitier Sony équivalent.
Hormis ces 2 boitiers, le reste ce sont des monstres de poids et d’encombrement, sachant que le S5 accuse déjà quand même 740g sur la balance, quasi 200g de plus que les Sony A7).
Côté objectifs il n’y a pas beaucoup de choix. Sachant le rythme très lent des nouveautés chez Panasonic en fullframe ça n’est pas rassurant. Bref, si l’objectif de vos rêves existe, parfait, sinon… ben… heu… aucune idée. Quand au marché de l’occasion, vous pouvez oublier vu les faibles ventes et la jeunesse du système.
Un petit tour chez Canon maintenant :
Il y a donc 2 boîtiers pertinents actuellement : le R5 de 45 mégapixels (sorti à environ 4500 € !) et le R6 de 20 mégapixels (autour de 2500€). Le reste (R/RP est sans intérêt). Le choix est compliqué. Honnêtement le R6 a déjà tout ce qu’il faut pour un amateur éclairé… sauf que 20 mégapixels je trouve ça un peu léger en 2024… et le surcoût est colossal pour passer à 45 mégapixels. Le tarif est nettement inférieur chez Sony. Comme je l’ai longuement évoqué plus haut, en voyage avec un capteur avec beaucoup de mégapixels permet de s’alléger en objectifs à transporter (et acheter) et à changer en permanence. Donc chez Canon actuellement il n’y a rien qui corresponde vraiment à nos besoins (ou alors à quel prix, et avec des fonctionnalités inutiles, genre vidéo 8K, qu’on paye au prix fort !). Espérons que le nouveau R5 mark II permette au R5 premier du nom de voir son prix fondre et se retrouver plus souvent sur le marché de l’occasion et un peu plus en phase avec les appareils Sony équivalents (A7RIV et V par exemple).
Le récent EOS R6 mark II propose un capteur de 24 mégapixels… et pas grand chose d’autre de nouveau malheureusement. Ça n’est pas les « 40 images par seconde » qui va être franchement utile en randonnée ou en voyage ! Globalement l’évolution va dans le bon sens et on retrouve enfin un niveau « correct » en terme de capteur, mais une fois de plus, du côté du tarif réel, en face on a un Sony A7IV, qui va être moins cher, aussi performant (pour nos usages) et avec un panel d’objectifs disponibles sans commune mesure !
La version mark II du R5 est également très bien, probablement le meilleur appareil Canon « amateur avancé » à se mettre sous la dent, mais le tarif, aie !
Et le Canon R8 ? Un fullframe avec une approche qui pourrait être sympa et qui me fait penser aux premières séries de Sony A7 : compact, léger… mais au prix d’une petite batterie et donc d’une autonomie très discutable, de l’absence de stabilisation de capteur, d’un seul slot SD… Un genre de Sony A7II… que justement on peut désormais totalement oublier depuis que l’A7III est lui-même devenu un papy et qu’on retrouve donc pour moins de 1600 euros en 2024 (sans parler de l’occasion) – c’est-à-dire le même prix que le R8 – et ce Sony, lui dispose d’une vraie bonne batterie, d’une stabilisation de capteur, de 2 slots pour carte mémoire… Là j’avoue que Canon continue à me décevoir avec toujours beaucoup de retard et très peu d’innovation. Je n’ai rien contre la marque et certains produits sont excellents (R5, optiques haut de gamme…), mais le fait d’arriver systématiquement avec des « nouveautés » qui sont déjà présentes dans des appareils 2 générations plus anciennes chez les concurrents + un tarif plus élevé, rend très difficile de recommander l’investissement dans cette marque si vous n’avez pas déjà du matériel à réutiliser.
En terme d’optiques justement, le 24-105mm f/4.0 est probablement l’objectif le plus pertinent pour cette monture, je trouve la version f/4.0-7.1 surréaliste : f/7.1 à 105mm, Canon, quand même ! OK il ne fait que 395 grammes, mais il n’est pas assez qualitatif pour être pertinent sur un appareil fullframe !
Un 24-50mm f/4.5-6.3 est également disponible, à 209g c’est un objectif sympa (compact et léger)… pour une balade en journée, mais pour du voyage, le range est très court, et l’ouverture pas folichonne, donc il faudra sérieusement le compléter (télé + probablement un objectif fixe à grande ouverture) ce qui n’est pas super polyvalent. A côté chez Sony on a un 20-70mm f/4.0 par exemple ! Rien à voir en terme de prix, mais pourquoi vouloir du fullframe si c’est pour monter une optique moyenne dessus ? Sans protection contre les intempéries, sans pare-soleil, … Ce 24-50 est à peu près correct, mais les coins ne sont jamais très bons à cause de la correction automatique de l’énorme distorsion, notamment à 24mm. L’objectif ne couvre pas tout le champ du capteur ! Et ne comptez pas trop « fermer un peu le diaphragme pour améliorer la qualité », car vu les ouvertures de départ, il n’y a pas grand chose à faire. Justement donc, cet objectif n’a pas grand chose à faire sur un boitier du type Canon R5… et pourtant vu le range limité c’est sur un boitier avec beaucoup de mégapixels qu’il aurait toute sa pertinence, pour éviter de passer son temps à basculer sur un autre objectif pour photographier tout élément un peu lointain. Bref, pour moi c’est un peu un coup manqué. C’est l’objectif « de kit » pour dire qu’il existe et permettre au grand public d’acheter un premier boitier fullframe sans budgéter l’objectif… et une fois dans l’écosystème Canon leur vendra autre chose. J’ai horreur de cette approche !
Côté télé-objectif le 70-200mm f/4.0 est très compact et léger, mais typiquement j’ai tendance à préférer le 24-105 sur un R5 (et on recadre dans les 45 mégapixels si 105mm c’est trop court) plutôt qu’un R6 + 24-105 + 70-200. Surtout que le prix du 70-200 est franchement très salé pour un f/4.0 comparé à son ancêtre en monture EF.
A l’opposé, en ultra grand angle, il y a un 15-35 f/4.0 correct. Son prix est franchement très élevé (en monture EF, 1500-2000€ c’était les zooms f/2.8 pas f/4.0 !), sa qualité est ok, mais vu le prix on aurait aimé qu’il soit irréprochable ce qui n’est pas le cas.
En fait avec ces boîtiers un peu « entre deux » (R5/R6) + les optiques rares et très chères + pas encore vraiment d’alternative chez Tamron/Sigma (et ça a l’air mal parti pour avancer car Canon est plutôt en train de poursuivre en justice un fabricant tiers qui a voulu faire une optique pour la monture RF), je trouve le matériel Canon assez difficile à conseiller « pour le voyage ». Pour l’instant on a soit des optiques accessibles mais honnêtement trop moyennes par rapport aux boitiers (les zoom à f/7.1 !), soit du très haut de gamme (trilogie des zoom f/2.8, fixes à f/1.2 …) parfaits pour un usage pro (mariage, reportage, studio…) mais inadaptés à l’amateur éclairé et au voyage. En zoom, hormis le 24-105 f/4.0 il nous manque encore beaucoup de choix en milieu de gamme ! Et un milieu de gamme à 1500 € ça fait un peu mal ! (Le Sony est autour de 1000€ pour la même chose).
Allez, pour être positif, disons qu’il y a quelques focales fixes correctes : 35mm f/1.8, le 50mm f/1.8 standard (pas foufou mais fait le job pour son prix), le 85mm f/2.0 macro … La gamme s’étoffera c’est une certitude, mais en 2024 c’est encore bien pauvre.
Du côté de Nikon :
le couple Z7 II (45 mégapixels) +le 24-120 f/4.0 S peuvent être un choix fantastique pour ne partir qu’avec un seul objectif. Même le 24-70 f/4.0 peut être suffisant étant donné les capacités de recadrage dans les 45 mégapixels. On gagne en poids et encombrement + en qualité à 70mm (par rapport au 24-120 qui est un poils moins bon). Dans une petite sacoche de guidon ou à l’épaule sur la bretelle du sac à dos, chaque gain en poids et en taille est appréciable.
On peut aussi regarder le Z6 II (24 mégapixels) qui est plus abordable (ou le Z6 III qui améliore 2-3 points mais prend encore du poids à 760 grammes contre déjà 705 auparavant !) en combinaison avec le 24-120 évoqué au dessus ou le 24-200mm f/4.0-6.3 Z : un peu moins piqué, notamment dans les coins, et ouvert (on tombe rapidement à f/6.3), mais un range très agréable.
Selon l’utilisation prévue, le très léger (195g), très compact et très correct 24-50 f/4.0-6.3 peut également avoir son intérêt. Seuls les coins à 24mm sont un peu en retrait, même à f/8.0, et bien entendu les autres limites : range court, ouverture étriquée. Mais pour de la rando en montagne où on veut rester aussi léger que possible par exemple, ça peut faire un excellent zoom pour le paysage.
D’une manière générale les zooms de milieu de gamme Nikon ont tendance à être meilleurs que leurs équivalent dans d’autres marques. Le 24-120 est remarquable (et un poil meilleur que le 24-105 Sony par exemple), le 24-200 n’a pas d’équivalent ailleurs (le 24-240 Sony est très moyen en comparaison), le 24-70 f/4.0 est très honnête (les coins ne sont pas super piqués à pleine ouverture, mais à f/8.0 ça devient très bon), et même le petit 24-50 évoqué au dessus est très correct. Avec 5 zooms démarrant à 24mm il y a vraiment du choix. A l’inverse chez Sony, il y a beaucoup d’objectifs sans intérêt (antique 24-70 f/4.0 très moyen par exemple) ou démarrant à 28mm (28-70 du kit, 28-60 rétractable, Tamron 28-75 et 28-200…)
Il y a aussi le nouveau 28-400, qui même si son range semble séduisant, commence à être – à mon sens – trop ambitieux pour un boitier fullframe : début à 28mm seulement, ouverture étriquée et très vite à f/8.0, piqué en chute libre dans les coins, aberrations chromatiques, manque de contraste, prix… Après il n’est pas mauvais pour autant, son côté « tout en un » le rend pratique, et son poids reste limité. A vous de voir, comme toujours on troque la qualité contre la praticité.
Revenons aux boîtiers. Parlons du Z8. A première vue c’est une belle bête… mais à 910g, je passe mon tour… pour la rando c’est démesuré 🙁 Sachant au passage qu’il dispose d’une « petite » batterie par rapport aux standards actuels… autonomie faible = besoin d’embarquer pas mal de batteries supplémentaires (poids) et ça ne facilite pas la recharge non plus. Pas mal d’autres petits points font qu’à côté un A7R récent semble bien plus pertinent.
Bien bien bien…
En fait ce qui me chagrine chez les autres constructeurs, c’est que pour un tarif donné, Sony est – à mon sens et pour le voyage – globalement toujours un peu devant, notamment grâce à ses générations précédentes déjà excellentes (A7III, A7RIII, A7RIV) et à son parc d’objectifs bien développé (dont certains très compacts tout en étant excellents) ainsi qu’à ceux conçus par Tamron, Sigma et autres ! Par exemple les Canon R5 et R6 sont les premiers appareil mirrorless de la marque à être pertinents (les précédents étaient plutôt des « essais ») alors que Sony en est à sa 5è itération avec l’A7RV ! Je ne suis pas spécialement fan de Sony (je suis par ailleurs très très critique sur le ralentissement de leurs innovations ces 2-3 dernières années) mais c’est simplement le constat que je fais par rapport aux besoins évoqués ici.
Voilà pour le plein format, à ne choisir à mon avis que si on est prêt à mettre un ou des objectifs de qualité dessus sous peine de voir tout l’intérêt de ce format perdu dans les flous générés par les mauvais cailloux !
Comme je le disais plus haut, la majorité des réflex traditionnels (Canon, Nikon… avec miroir et viseur optique) n’a désormais quasiment plus le moindre intérêt pour le voyage tant il est possible d’obtenir des résultats ultra qualitatifs avec les petits boitiers/objectifs proposés par Sony, les Canon R et les Nikon Z !
Ah si… le prix… les réflex traditionnels plein format ont l’avantage d’avoir vraiment baissé, on peut donc s’offrir plus facilement un EOS 6D, un Nikon D750 avec un objectif du type 24-105 ou 24-120 à des tarifs vraiment excellents, notamment en occasion.
Un appareil inattendu !
J’ai longtemps attendu avant de mettre cet appareil dans cette liste… il me semblait bien trop cher et restrictif. Mais après pas mal d’échanges, de lecture de tests, d’avis de personnes l’utilisant… je me dis que finalement il a sa place. Parlons un peu du… Leica Q2 (et surtout son successeur Q3) ! Cet appareil c’est, pour résumer, un objectif 28mm f/1.7 Leica ultra qualitatif avec un boitier collé derrière…offert. Offert ? On parle d’un machin à 5000€ quand même ! Et bien en fait, quand on regarde de plus près, un objectif Leica 28mm f/2.0 summicron c’est 4600€ et un f/1.4 summilux f/1.4 c’est …7100€. Finalement ce Q2 – avec son objectif entre les deux – peut presque paraître bon marché 🙂 Cet appareil est franchement compact pour un fullframe, a un poids raisonnable (734g), une optique très ouverte, et un capteur de 47 mégapixels (et même 60 pour le Q3) qui permet de s’affranchir un peu des contraintes de la focale fixe qu’il embarque. En assignant la fonction recadrage à un bouton, on peut en 1 « clic » passer du 28mm au 35mm puis au 50 et 75mm. A chaque fois on ne garde qu’une portion centrale de l’image, cela fait tomber la résolution à seulement 6,6 mégapixels « à 75mm » sur le Q2, ce qui commence à faire peu, mais ça peut rendre de bons services sur la plage 28-50.
Mais pourquoi cet appareil par rapport à un A7RIII, IV ou V + un ou 2 objectifs séparés pour probablement un peu moins cher (24mm f/2.8 + 85 f/1.8 par exemple, ou même le 28mm f/2.0 Sony) ? Je pense qu’il faut voir cet appareil comme un bel objet qu’on aura plaisir à utiliser en tant que photographe, avec une qualité de fabrication excellente, des molettes juste ce qu’il faut (diaph, vitesse, iso), un objectif exceptionnel (un peu de distorsion mais bien corrigée) et le fait que quoi qu’il se passe on ne pourra pas s’alourdir d’autre chose ou être tenté d’acheter d’autres objectifs (parce que quitte à avoir une monture, pour quelques grammes de plus autant emporter un 18mm f/2.8, et aussi peut-être un… et voilà, c’est tout de suite parti pour plein de recherches, d’essais, d’euros dépensés… ah, et il faut maintenant réfléchir à un sac adapté pour porter des kilos de matériel…) . Les restrictions apportent parfois du bon !
Certes le tarif pique sérieusement, le 28mm est un peu long quand on manque de recul en ville, mais c’est un outil de photographe, avec ses contraintes, mais aussi ses excellents résultats. Son ouverture permet aussi une vraie approche de la photo à main levée en soirée. Bref une autre philosophie de la photographie, beaucoup plus basée sur la simplicité (1 seul appareil/objectif) tout en ayant une qualité d’image maximale. Le choix de la focale de 28mm est également un très bon équilibre, car avec un objectif qui cadrerait plus large (24mm par exemple), il deviendrait difficile de conserver une bonne qualité lorsqu’on cropperait sur les focales « courantes » (35mm ça irait, mais dès 50mm ça commencerait à être déjà un peu limite).
Un dernier conseil : n’hésitez pas à l’acheter d’occasion si vous pouvez le trouver, la décote se fait principalement entre le neuf et l’occasion et ensuite si jamais vous souhaitez le revendre un jour, vous ne perdrez pas beaucoup au change, surtout pour le Q2 depuis que le Q3 est sorti.
En parlant du Q3, il apporte un écran articulé, un meilleur viseur, un capteur de 60 mégapixels (contre 47 sur le Q2) ce qui augmente encore un peu les capacités de crop (l’équivalent 75mm devient moins risible), un bien meilleur AF, la recharge intégrée (via usb-c / génial en voyage pour ne pas s’encombrer d’un chargeur supplémentaire), des capacités vidéo pas mauvaises… C’est très tentant… là encore, si vous avez les moyens ! Comptez 6000€. Mais quand on prend un A7R5 (ou 4) + un bel objectif, on aboutit à un tarif pas si éloigné… En tout cas ce Q3 est une belle mise à jour comparé à ce qu’on voit ces derniers temps sur les autres appareils du même genre.
J’en reparlerai plus loin, mais j’ai justement du mal à recommander les autres appareils à focale fixe. D’abord parce qu’en terme de focale beaucoup sont en équivalent 35mm (le vieux Sony RX1RII par exemple), que je trouve un peu trop long pour ne partir qu’avec ça et/ou sont en APS-C avec un capteur ayant beaucoup moins de mégapixels. Le tout fait qu’il est difficile de recadrer dans l’image. Et s’il faut commencer à utiliser des « compléments optiques « , par exemple le Fuji X100V + l’adaptateur grand angle, ça annule totalement l’intérêt initial, à savoir 1 appareil et rien d’autre ! Un appareil « fun » pour faire de la photo de rue ou lors d’une soirée entre amis n’est pas forcément pertinent pour un voyage où les situations rencontrées sont multiples. Fuji vient d’annoncer un X100VI avec un capteur 40 mégapixels ce qui en fait un appareil désormais plus pertinent (on peut recadrer nativement et avoir dès la prise de vue au choix un équivalent de 50mm de 20 mégapixels, ou un équivalent de 70mm de 10 mégapixels). Par contre l’objectif reste un équivalent 35mm, un peu dommage pour l’usage qui nous intéresse. Par contre le prix est nettement plus abordable que le Leica !
L’arrivée du Sony A7CR (fullframe assez compact avec capteur 61 mégapixels) relance également une fois de plus le débat, car par exemple avec un 24mm f/2.8 on peut se faire une sorte de Leica Q3 « du pauvre », avec certes des inconvénients (un peu plus lourd, un peu plus encombrant, viseur plus petit…) mais aussi des avantages (prix, qualité de l’AF, prix, possibilité malgré tout d’embarquer d’autres objectifs pour certains usages spécifiques,… ah et je vous ai parlé de l’écart de prix ?)
Pour résumer
Voici donc par type d’appareil mes recommandations, par qualité décroissante (et les tarifs et poids suivent en général). Mes choix reflètent le souhait d’une cohérence dans le lien capteur/objectif (pas d’objectif moyen sur un boitier à super capteur).
- Sony A7RV (ou A7RIV ou A7RIII selon le budget) + 20-70 f/4.0 ou 16-35 f/4.0 (mon choix pour la montagne, l’ultra grand-angle + crop dans l’image si besoin, éventuellement associé à un petit télé type Tamron 75mm f/1.8 ou Sigma 90mm f/2.8)
- Sony A7IV ou A7III) + 24-105 f/4.0 ou éventuellement Tamron 28-200 f/2.8-5.6 si on accepte de n’avoir que 28mm en grand angle. Le 20-70 reste aussi une très bonne idée, notamment sur l’A7IV.
- Fuji X-T50 ou Fuji X-T30 (compacité/prix) ou encore mieux le X-T5 (performances / autonomie / protection intempéries…) + 16-80mm f/4.0 OIS WR (ou 16-50)
- Sony A6700 (ou A6600) + 16-55 f/2.8 ou Sigma 18-50 f/2.8 ou Tamron 17-70 f/2.8 ou 10-20mm f/4.0 pour l’aspect ultra grand-angle.
- Sony A6400 + 16-50mm
- Canon G1X mark III
- Panasonic LX 100 II
- Canon G5X mark II
- Sony RX100 VI (ou RX100 VII)
- Huawei Pura 70 Ultra / Huawei P60 Pro ouP50 Pro ou P40 Pro ou Mate 40 Pro+ / Xiaomi Mi 13 Ultra / Xiaomi Mi 11 Ultra / Apple iPhone 14 Pro ou iPhone 15 Pro…
Questions diverses
Quand on cherche l’ultra qualité, est-ce « capteur plein format » (full-frame) impératif ?
Impératif je ne sais pas, mais disons que c’est le choix le plus pertinent. Ensuite il faut bien avoir à l’esprit le prix et le surpoids (par rapport à un équivalent micro 4/3 par exemple) qui vont avec un tel choix.
Ensuite chacun a un seuil de « c’est déjà largement suffisant ». Si vous visualisez vos photos sur une télévision fullHD ou un écran d’ordinateur portable, il n’y a pas grand intérêt à choisir un boitier de 42 mégapixels à 3500 euros et des objectifs à 2000 euros dessus. Notamment pour tout ce qui est prise de vue en extérieur, un capteur APS-C correct avec un très bon objectif devant fourniront des images exceptionnelles. En intérieur on apprécie le gain de dynamique et la réduction de bruit/grain apportée par un capteur plein format, mais c’est aussi quelque chose qu’on peut compenser en mettant un objectif très ouvert sur un boitier micro 4/3, par exemple un 42.5mm f/0.95 peut apporter des résultats excellents permettant de limiter le besoin de monter en iso sur ce genre de petit capteur… mais il faut accepter alors de multiplier un peu les objectifs plutôt que d’être l’esprit plus léger avec un capteur plein format et un bête zoom f/4.0 stabilisé, qui même en intérieur à 12800 iso fournira un résultat nickel.
Un élément aussi important des capteurs plein formats, c’est la dynamique, c’est-à-dire la capacité à encaisser des écarts entre les zones très claires et très sombre tout en conservant le maximum de détails. Sur un jpeg ça n’est pas forcément très visible, sauf à utiliser les fonctions de « DRO » (dynamic range optimization) qui vont atténuer les zones claires et déboucher les ombres ; mais c’est surtout en RAW qu’on découvre les possibilités de sauver des photos un peu bâclées à la prise de vue (contre-jour par exemple) ou tout simplement d’optimiser des images prises dans des conditions délicates. Là dessus les capteurs plein format récents sont juste hallucinants, avec des capacité de retrouver des détails dans des zones sombres qui apparaissent quasiment totalement noires au départ ! Et ça c’est très appréciable car en voyage on n’a pas toujours le temps de peaufiner ses réglages, et il est fréquent de se retrouver avec des images sous ou surexposées, ou prises par exemple à 8000 iso en extérieur. 8000 iso sur un capteur plein format, ça passe sans souci. Sur un capteur 1 pouce, c’est une photo quasi bonne pour la poubelle.
Il faut aussi comprendre que petit à petit le marché des appareils à petit capteur se fait grignoter des 2 côtés :
– par le bas via les smartphones qui année après année fournissent des images de qualité toujours meilleure, avec une partie logicielle qui vient activement compenser les faiblesses physiques naturelles (grain lissé de manière plus intelligente, assemblage de multiples photos pour conserver celles qui sont nettes, HDR, …)
– par le haut via les générations successives d’appareils mirrorless plein format qui permettent l’accès à tarif contenu aux versions n-1 ou n-2, aussi bien en neuf qu’en occasion. Par exemple un Sony A7III plein format coûte moins cher qu’un Panasonic GH6 ou 7 micro 4/3 tout en étant moins lourd et encombrant. En terme de qualité photo le Sony est à des années lumières devant, pour peu qu’on lui associe un bon objectif, ça en fait une solution redoutable.
Ne partir qu’avec des focales fixes ?
Je suis un grand fan de focales fixes, je n’utilise quasiment que ça dans ma pratique professionnelle. Néanmoins à l’heure du voyage j’y vois de nombreux problèmes, changer de focale est une nécessité permanente, on arrive face à un nouveau paysage, on veut le photographier en plan large pour le contexte, puis zoomer souvent assez fortement sur un détail qui a attiré notre attention sans pouvoir s’approcher physiquement (inaccessible en vélo par exemple). Lors du tour d’Europe j’ai fait des photos (et des vidéos) en roulant, sans m’arrêter, en réglant la focale du zoom dans la sacoche de guidon, d’une main, avant de le prendre d’une main assurée et de déclencher (vive l’autofocus). Par contre changer un objectif en roulant heu… La poussière est aussi un autre problème. Pour faire simple, moins vous changerez souvent d’objectif mieux votre appareil se portera. Le 14-140 du GH2 (équivalent 28-280 pour rappel) était quasi parfait pour ça (quasi car 28mm c’est un peu long comme grand angle). 280 ça fait long, mais en contrepartie c’était très confortable. Enfin en vidéo, un petit coup de zoom c’est toujours appréciable pour focaliser sur un détail ou coup de dézoom là encore pour montrer le contexte. Ca se fait en 1 seconde avec un zoom. Pour faire ça avec des focales fixes, il faut faire 2 prises de vue séparées en changeant d’objectif entre chaque. C’est possible, mais autrement plus compliqué. Enfin dernier point, les focales fixes ne sont généralement pas stabilisées (enfin ça dépend des marques/modèles ). Si vous optez pour un boitier dont le capteur n’est pas stabilisé lui non plus, l’usage en vidéo sera quasiment impossible. Ça tressaute de partout et qui a envie de faire 100% de ses plans sur trépied en voyage ?
Après si changer en permanence d’objectif ne vous dérange pas et surtout si vous recherchez la meilleure qualité optique possible… alors oui c’est tout à fait possible. J’aurai tendance à privilégier des optiques compactes afin d’être sûr de les avoir en permanence sous la main (dans la sacoche de guidon sur un vélo par exemple). Si vous avez 1 objectif sur le boitier et le reste au fin fond d’un sac, soyez sûr que ces objectifs ne verront que peu la lumière. Bref il faut trouver les objectifs d’excellente qualité conservant une compacité maximale… Ca existe, ça dépend là encore des marques. Par exemple en micro 4/3 les Leica ou la gamme pro d’Olympus fait des merveilles. Il y a aussi quelques pépites chez Fuji ou Sony. Il faut également également privilégier des boitiers compacts : X-T30 ou 50, X-E4, A6700, A7C… En fait tout dépend vraiment de l’approche que vous avez vis à vis de la photographie. Disons que d’une manière générale, la focale fixe est le meilleur moyen d’exploiter au maximum la qualité du capteur qui est derrière, le tout à tarif inférieur.
Comme la plage de 24 à 85 mm représente la très grande majorité des photos, il est pertinent de choisir des objectifs de qualité sur cette plage. Sur la plage > 85 on peut éventuellement faire des compromis. Par exemple partir avec un 24mm (paysages larges, intérieur avec peu de recul), un 50mm (bon à tout faire : portraits en situation, détails accessibles) et enfin quelque chose comme un 85 ou 105 ou 135mm (portraits plus loin, détails moins accessibles…). On peut s’arrêter là ou choisir 24+50 en fixe et compléter avec un petit zoom télé type 70-200 ou 100-300 même s’il n’est pas parfait. Le 85/105/135 fixe correctement utilisé fournira une image super piquée dans laquelle on pourra recadrer assez sévèrement si le boitier à des mégapixels à revendre, mais parfois on peut vouloir aller un peu plus loin, surtout en vidéo où recadrer par la suite est plus compliqué.
De quelles focales a t’on réellement besoin ?
J’avais une idée assez arrêtée avant de partir, mais quoi de plus objectif (haha) que de sortir les statistique des focales que j’ai le plus utilisées lors de notre Tour d’Europe. Sur les 7417 photos que j’ai gardées (sur plus de 18 000 prises) voilà la répartition :
Vous pouvez faire votre propre base avec votre base Lightroom (si vous utilisez ce programme) ici : https://www.lightroomdashboard.com/
Nota : pour faire les statistiques sur une sélection de photos (ici notre tour d’Europe et pas 100% de nos photos) il faut sélectionner les photos concernées et choisir « fichier » – « exporter en tant que catalogue » et transmettre ce catalogue là à lightroomdashboard. On peut d’ailleurs faire ces statistiques (sans les graphiques) directement dans lightroom, via le panneau « métadonnées » on peut afficher les focales utilisées et faire rapidement des statistiques en sortant sa calculette ou son tableur préféré.
Ce qui ressort :
– la très grosse majorité (3100) sont faites à la plus courte focale (équivalent 28mm). Il s’agit de tous les paysages, intérieurs, photos en ville, photos à une table, … où on cherche avant tout à montrer l’ambiance, le lieu, ce qu’on voit autour de soi.
– En second : équivalent 64mm (32 sur le graphe) Honnêtement c’est une surprise, je m’attendais un peu plus à un équivalent 50mm (25 sur le graphe) mais il n’est pas loin non plus. Il s’agit de toutes les photos montrant quelque chose de précis accessible à distance humaine. On sort de la boulangerie avec une jolie pâtisserie toute fraiche : elle sera immortalisée avec cet équivalent 64mm ! Un détail sur le vélo, un détail d’architecture (une statue par ex), un panneau, une assiette…
– Pas loin derrière on a donc l’équivalent 50mm, pour des plans finalement assez proches de ceux faits à 64. On pourrait presque les regrouper et considérer 50+64 comme une seconde position très nette. Disons qu’il n’y a pas de photo que j’aurai loupées si je n’avais eu qu’un 50 au lieu d’un 64 ou inversement.
– Les plans à 82mm (41 sur le graphe) sont un peu différents, il s’agit :
* soit d’objets plus petits pour lesquels il faut s’approcher et cadrer plus serré. On reste encore énormément sur des détails accessibles à pied. Peu de paysages, plutôt des détails culinaires, …
*soit de détails type architecture en ville, un peu plus loin et moins accessibles.
Dans les deux cas le ressenti que ça me donne c’est « j’aurai pu faire ça au 50mm mais le sujet aurait été perdu dans son environnement, il aurait forcément fallu recadrer la photo au retour ».
– Ensuite, le pic suivant est clairement à 280mm, au bout du zoom. Ca c’est intéressant. Même s’il y a un effet de butée (on fera plus de photos à 280 mm qu’à 262 mm même si cadrage est quasi identique), ça me laisse cette impression de « de toute façon on n’aura jamais de téléobjectif assez long. » Mais quand je regarde les images ça ne transparait pas tellement, les photos semblent cohérentes, cadrées correctement et ne m’évoquent pas l’envie de toutes les recadrer. C’est sûr que si j’avais eu un 14-200 le pic serait aussi à l’extrémité (200 équivalent 400mm) et le ressenti probablement identique. Les photos sont typiquement des animaux dans la nature, des détails de paysages ou de ville totalement inaccessibles (trop haut, trop loin)… mais aussi des plans « macro » car c’était là que l’objectif avait son plus gros pouvoir grossissant et des plans dont le but était de détacher un détail sur l’arrière plan (malgré l’ouverture étriquée). Ces 2 derniers cas peuvent donc être compensés par un objectif totalement différent.
– Le reste est assez insignifiant.
Qu’en ressortir ? Dans un monde de focales fixes, hors voyage et en ne prenant que la photo en compte, le choix serait assez vite plié : un 24 ou 28mm, un 50mm, un 85mm et un 200mm ou 300 fixe. Dans le contexte du voyage c’est très différent. D’abord la majorité de mes photos à un équivalent de 28mm sont adossées à des photos à des focales différentes : c’est l’effet « photo pour situer le contexte et plan serré sur des détails ensuite » dont j’ai déjà parlé. Si vous avez besoin de 2 objectifs différents pour faire une photo à 28mm et une autre à 85 par exemple, sachez qu’en voyage vous allez passer votre temps à changer d’objectif ! En tout cas il ressort que le range 28-100 mm représente 77% de mes photos (5712 photos sur mes 7417). Ca peut donner de bonnes indications lors du choix d’un zoom. Avoir un 24 au lieu d’un 28 serait aussi quelque chose d’appréciable quand on peut, car dans pas mal de situations le recul est faible, ou plus simplement « on cherche à montrer le maximum en une image » et qu’il est souvent plus simple de recadrer un peu plus serré à postériori que de reculer quand on est déjà dos à un mur. Et faire de l’assemblage de panoramique est vite pénible en post-production. OK pour LE super paysage qu’on ne voit qu’une fois dans sa vie, beaucoup moins sympa pour les 50 photos du centre ville d’une capitale européenne ! A l’opposé, 24mm c’est très large, et il faut vite changer d’objectif si on veut un plan un peu plus serré. Le recadrage a ses limites, notamment si on ne part pas d’un capteur ayant des mégapixels à revendre (40 mégapixels en APS-C comme sur un X-T5, 61 sur un A7RIV ou V).
1 seule focale fixe ?
Donc si vous voulez faire un tour du monde avec 1 seul objectif et que cet objectif est une forcément une focale fixe, je vous recommande un 28mm (ou équivalent 28mm) sur un capteur haute définition. C’est à mon sens le plus polyvalent pour permettre un recadrage suffisant (jusqu’autour de 50-75mm) tout en conservant une qualité encore acceptable. Le seul souci en 2024 c’est que les solutions ne font pas rêver :
– le 18mm compact Fuji (18mm f/2.0) n’est pas exceptionnel (dans les coins), en tout cas pas à la hauteur du capteur 40 mégapixels. En APS-C il n’y a que Fuji qui propose un capteur suffisamment riche en pixels pour recadrer copieusement sans trop de souci. Le 18mm f/1.4 est irréprochable, mais fait 370g, ce qui le rend un peu sans objet sur un capteur APS-C face à un zoom du type Sigma 18-50 f/2.8 qui fait quasiment 100g de moins ! Ok il n’ouvre pas à f/1.4 mais sa polyvalence est toute autre ! Et au passage il permet l’utilisation sur un boitier plus compact avec un capteur moins défini (et moins cher) sans souci. (X-T5 + 18mm f/1.4 = 927g / X-S20 + 18-50 f/2.8 = 776g !).
– chez Sony, le 28mm f/2.0 est dans la même veine : une antiquité sortie quand 16 mégapixels c’était déjà énorme, et qui est un peu dépassé sur un A7R récent ! Néanmoins à partir de f/5.6 il y a moyen de faire des photos relativement nettes jusque dans les coins, mais à f/2.0 c’est très moyen et rend l’objectif un peu compliqué à recommander (finalement gros et presque un « faux f/2.0 » tant il n’est pas utilisable à cette ouverture).
– Nikon a un 28mm f/2.8 compact et d’excellente qualité… mais à monter forcément sur un Z7, un boitier lourd (+ de 700g) et encombrant (et aussi assez cher). Et f/2.8 quoi, pour une focale fixe ça ne fait pas rêver. On aimerait quand même que je choix d’une focale fixe soit un gain par rapport à ce qu’on a sur les zooms.
– Canon vient également de sortir son 28mm f/2.8 RF, c’est encore un peu tôt pour avoir un retour, mais il ne faut probablement pas s’attendre à un piqué exceptionnel dans les coins, et c’est un objectif cheap, qui ne semble pas vraiment taillé pour être monté sur un boitier à 4000€.
Bref en terme de 28mm, si votre rêve c’était de vous faire un Leica Q3 « du pauvre », le parcours est compliqué 🙁 Toutes les solutions sont plus lourdes, plus encombrantes, avec un objectif moins bon ou qui ouvre moins grand.
Pour le choix d’une focale fixe à grande ouverture je voulais faire les statistiques de mes photos prises à 1600 iso et plus mais le résultat n’est finalement pas totalement pertinent, je vous en reparle plus bas.
Quelles focales pour quel usage ?
Ca mériterait presque un article entier, mais on n’aura pas besoin des mêmes focales en fonction du type de voyage qu’on envisage.
Par exemple pour une traversée des Pyrénées en rando pédestre (HRP), je privilégierai un ultra grand angle (UGA). La montagne se prête bien au « remplissage des plans » : en bas au sol on a des rochers intéressants, des vallées qui s’étendent au loin… En haut on a différents plans de pics. En plaine (pour simplifier), on a le tiers bas de l’image en route ou chemin et le tiers haut en ciel vide… pas super utile, donc des photos à partir de 28 voire même 35mm c’est suffisant. En ville on manque souvent de recul, l’ultra grand angle redevient appréciable, 24mm strict minimum pour espérer faire rentrer la cathédrale machin chose dans l’image sans passer sont temps à multiplier les vues pour faire du panoramique par assemblage.
Donc si je pars marcher en montage pendant des semaines en autonomie il me faut du très léger et très grand angle, pourquoi pas un Sony A6700 + 10-20 f/4.0 ?
Pour un voyage à vélo sur plusieurs mois et plusieurs pays, il faut quelque chose de plus polyvalent, car les 20mm maxi du 10-20 évoqué (APS-C donc équivalent 30mm FF) ça sera trop court, donc soit on couple un UGA sur un boitier fullframe qui permet de recadrer très sévèrement : Sony A7RIV + 16-35 f/2.8 ou f/4.0 par exemple, soit il faut un zoom qui va naturellement plus loin : Sony A7III + 24-105 f/4.0 ou Fuji X-T30 (APS-C) + 16-80 f/4.0 par exemple.
Dans tous les cas avoir un 24mm ou moins en grand angle est vraiment appréciable pour saisir l’ensemble d’un paysage qui s’offre devant nos yeux.
Et les grandes ouvertures, entre f/1.8 f/1.4 ou même f/1.2 ça à son importance ?
Dans l’absolu bien sûr, un peu de lecture sur le sujet ici. Mais en photo de voyage, je dirais qu’on s’en fiche un peu. Entre 1.4 et 1.8 il n’y a moins d’un diaphragme d’écart (2/3 exactement), alors on peut gagner un peu en luminosité mais le plus gros du saut a été fait en passant d’un zoom moyen (genre qui ouvre à f/5.6 à un équivalent 50mm) à son pendant fixe qui ouvre par exemple à f/1.8 (plus de 3 diaphragmes d’écart). Le reste n’est que détail en comparaison. Dans le monde des boitiers APS-C/fullframe, ce qui change généralement c’est que les très très grandes ouvertures (f/1.2 par exemple) sont intégrées dans des objectifs de très bonne qualité optique, avec une construction aux petits oignons, un autofocus de compétition pour satisfaire les professionnels… et que tout ça vient avec un prix, un poids et un encombrement très élevés. Dans notre recherche des meilleurs compromis ça n’a pas trop sa place à mon avis.
Le choix de la plus grande ouverture possible prend son sens lorsqu’on s’oriente vers des capteurs très petits (micro 4/3 par exemple), car cela permet de limiter la montée en iso en intérieur ou le soir, car ces petits capteurs montrent très vite beaucoup de bruit (grain) et généralement il vaut mieux éviter de dépasser 3200 iso. En comparaison en fullframe, on sort des photos tout à fait correctes à 12800 iso ! Donc là où par exemple vous êtes à 1/60è de seconde f/2.0 12800 ISO en fullframe, pour assurer une photo correcte en micro 4/3 il faudrait un objectif ouvrant à f/1.0 pour pouvoir redescendre à 3200 ISO sans augmenter le temps de pose (sinon risque de flou de bougé du sujet et/ou du photographe). Ça existe, il existe par exemple un Nokton 42.5 f/0.95. Mais ça n’est ni bon marché ni léger, ce qui va à l’encontre de l’intérêt du micro 4/3.
En vidéo la 4K ça sert vraiment à quelque chose ?
Même si les écrans 4K se démocratisent, l’idée derrière le fait de filmer en 4K ça n’est pas de forcément de fournir un montage final en 4K, mais surtout d’avoir la possibilité de :
1/ stabiliser logiciellement les vidéos sans perte de qualité lors de l’export final du montage en 1080p (full HD)
2/ pouvoir recadrer sérieusement dans l’image sans perte de qualité (notamment si on a un zoom un peu court). Soit en post traitement, soit certains appareils (Sony notamment) ont carrément des modes pour filmer en full HD (1080p) en permettant de choisir entre utiliser l’intégralité du capteur ou seulement le centre de l’image. C’est pratique car on peut ainsi « zoomer » quasiment sans perte de qualité et ce même avec une focale fixe. Un 85mm peut devenir un 170mm par exemple en quelques clics.
3/ pouvoir effectuer des mouvements fluides logiciellement, par exemple un panoramique (pivoter horizontalement) de la partie de gauche vers la partie de droite de la vidéo, tout ça à partir d’un plan fixe large, en quelques clics dans un logiciel de montage.
A la prise de vue les fichiers en 4K sont énormes ce qui n’est pas très pratique en voyage, mais on a désormais des disques durs 2,5 pouces usb de 3,4 et même 5 To, on peut vider ses cartes mémoires en cours de route sans souci. Par ailleurs l’idée n’est pas forcément de shooter tout en 4K mais seulement les plans où vous vous dites que ça aura probablement un intérêt au montage.
Si vous n’avez aucune envie de faire un montage à votre retour et que votre meilleur écran est simplement fullHD, alors clairement la 4K n’a pas trop d’intérêt pour vous !
Et toi si tu devais choisir tu prendrais lequel ?
Sincèrement mes attentes ne sont pas forcément les vôtres. Je fais partie des ultra exigeants, comme je l’ai évoqué plus haut, j’utilise à titre professionnel à peu près ce qui se fait de plus qualitatif en terme de rendu photographique. Donc à côté, tout est terne et les compromis sont très difficiles. Le G7X est parmi ce qui se fait de mieux en terme d’appareil vraiment compact (super objectif à grande ouverture, quasiment le plus grand capteur du marché pour un compact…) mais quand je vois les sorties que j’ai pu faire avec d’un côté le compact et de l’autre le réflex et une focale fixe haut de gamme, les images du compact sont molles, les couleurs fadasses dès qu’on dépasse 1600 iso, les rendus dans les angles minables… mais traitées correctement et vues sur un écran d’ordinateur portable la différence disparait quasi totalement. Tout dépend de ce qu’on veut faire de ces images. Je ne ferais pas un tirage 60x90cm avec des photos du G7X !
J’ai aussi beaucoup d’exigences en terme de vidéo. Certains reviennent de voyage avec une trentaine de petits .MP4 dans un dossier et les laissent dans un coin, moi je fais plus partie de ceux qui passeront des dizaines d’heures à peaufiner un montage vidéo. Donc la qualité des vidéos à toute son importance : stabilité, qualité du son, choix du nombre d’images par seconde pour faire de beaux ralentis… tout ça à son importance.
Mon choix c’est donc clairement un boitier fullframe compact avec des mégapixels à revendre, donc un Sony A7RIV ou A7RV (Pour l’instant j’utilise un A7RIII). Côté objectifs, pour repartir à vélo où le changement d’objectif est compliqué, ça serait probablement le 20-70 f/4.0 et rien d’autre. 70mm + recadrer dans 61 mégapixels, ça permet d’aller loin.
Pour la rando à pied en montagne ou pour un voyage intégrant beaucoup de paysages et de passages en zones urbaines, j’ai le 16-35 f/4.0 et pour le compléter, selon la situation je m’orienterai vers le Samyang 75mm f/1.8 ou Sigma 90mm f/2.8 ou probablement un petit télé comme le 50-300 Tamron si je peux me permettre ses 665 grammes.
Le 16-35 est parfait pour tout ce qui est paysage, la possibilité d’en faire un 24-52 APS-C très passe partout est appréciable. La version f/2.8 (surtout la version II plus légère) serait sympa pour une utilisation aussi bien en intérieur qu’en extérieur mais en pratique le f/4.0 serait suffisant pour la majeure partie des situations. A côté le 75mm ou 90 serait en quelque sorte mon petit télé-zoom. Les 2 sont des objectifs qui piquent vraiment très fort, donc on peut recadrer sévèrement dans les 61 mégapixels tout en conservant une qualité exemplaire. Le 50-300 est plus polyvalent, mais nettement plus encombrant.
Mais par simplicité, la solution à base de 20-70 f/4.0 serait probablement – là encore – plus pertinente.
Si vraiment on veut faire léger : en montagne : Samyang 18mm f/2.8 + 75mm f/1.8 même si j’avoue (pour l’avoir testé sur une rando) que le 18mm seul est un peu limitant et que le 24mm f/1.8 de la même marque serait plus pertinent, quitte à faire plus de panoramiques par assemblage pour compenser le manque d’ultra grand angle. L’arrivée du boitier A7CR va également permettre de gagner du poids par rapport à l’A7RV sans compromettre le plus important (qualité du capteur, autonomie, ergonomie globale, …)
Si mon budget ne me permettait pas de m’offrir du fullframe, j’irai probablement sur un Sony A6700 + Sigma 18-50 f/2.8 pour le vélo/tout venant ou le Sony 10-20 pour la rando pédestre. Le micro 4/3 me laisse trop sur ma faim en terme de rendu photo pur et dur et l’APS-C me parait le plus pertinent, surtout quand on arrive à se procurer ce combo pour autour de 1000 euros. 18mm ça fait un équivalent 27mm, ce qui est un peu long pour mon goût personnel en grand-angle, mais c’est un compromis qui peut être acceptable si en contrepartie on a un gros gain en terme de poids et d’encombrement, ce qu’on cherche en général en voyage. Là encore, ça signifierait probablement plus de panoramiques par assemblages (3-4 photos verticales assemblées au retour dans Lightroom). Le 16-55 f/2.8 sur un A6700 serait également probablement un choix que j’envisagerai, mais en terme de prix et de poids on retombe trop sur ce qu’on a en plein format donc ça perd pas mal d’intérêt. En rando en montagne typiquement je préfère mettre un petit objectif fixe qualitatif et peu cher (par exemple un Samyang 24 f/1.8 sur un Sony A7RIV) que de partir avec le même poids/prix en APS-C.
Enfin pour me faire réfléchir j’ai souvent cette photos sous les yeux, elle m’aide à me rappeler que les boitiers compacts du type micro 4/3 et APS-C ont quand même de sérieux avantages en voyage !
Un site sympa pour comparer les tailles des appareils photo : https://camerasize.com/compact/
Comment transporter son appareil photo ?
Bien entendu cela dépend fortement du type (poids/encombrement) de l’appareil et du type de voyage (vélo, rando en montagne, voyage en zone urbaine…).
Ma préférence malgré tout reste un sac « non photo » pour le côté discrétion en ville ou la praticité en randonné pédestre associé à un système de clip pour accrocher l’appareil de manière sécurisée tout en gardant l’appareil accessible en permanence.
J’adore le clip Peak Design Capture :
Le petit carré est vissé sous l’appareil, sur le pas de vis prévu pour les trépieds et l’autre partie se fixe sur la bretelle d’un sac à dos. Ensuite il suffit de glisser les 2 parties ensemble et un clic confirme le bon attachement. Pour détacher l’appareil il faut appuyer sur un petit bouton (qu’on peut également verrouiller pour encore plus de sécurité) et l’appareil à disponible en 1 seconde ! A l’usage c’est vraiment super confortable.
S’il pleut, un peu, on peut recouvrir l’appareil d’un simple bonnet de douche qu’on aura récupéré dans un hôtel quelconque. S’il pleut vraiment ou pour le rangement à plus long terme, j’utilise en général un petit sac étanche à enroulement du type Sea2Summit. Si on veut ajouter une protection contre les chocs, alors utiliser ses vêtements de rechange, une polaire, … à l’intérieur du sac. On ne va pas transporter autre chose rien que pour ça !
A vélo c’est un peu plus compliqué, disons que selon le type d’appareil, la problématique n’est pas la même.
Pour les petits appareils, je recommande une petite sacoche de « top tube » (tube supérieur), un peu sur ce principe. Pour les appareils un peu plus gros, le petit « sursac » de sac étanche de guidon, n’est pas une mauvaise idée. Pour les appareils type mirrorless/reflex, il faut s’en remettre aux bonnes vieilles sacoches du guidon du type Vaude/Ortlieb étanches.
Je suis assez peu fan de sangles et autres lanières, j’ai tendance à ne jamais en mettre sur mes appareils, soit je les ai à la main, bien fermement, soit ils sont accrochés ou rangés. Néanmoins à vélo certains aiment bien porter l’appareil dans le dos, mais pour ça in faut une sangle un peu spéciale, avec un système anti-glisse (une seconde sangle) qui passe sous le bras. Un peu sur ce principe. Ainsi l’appareil ne glisse pas, ni vers l’avant ou l’arrière, ni de l’épaule. Je ne connais pas le modèle du lien, mais toute sangle sur ce principe devrait offrir un confort d’utilisation assez proche.
Et le son dans tout ça ?
Dans mon premier billet de 2010, j’évoquais qu’un des éléments cruciaux en vidéo c’est la qualité sonore. Honnêtement, sortis de la boîte tous les appareils photos qui font de la vidéo ont une qualité sonore très moyenne. Faut-il pour autant envisager le micro dédié, sur la griffe flash ? Sincèrement pour le voyage je pense que l’encombrement n’en vaut pas la peine (le système ne tiendra jamais monté dans une sacoche de guidon par exemple) et qu’il faut avant tout chercher à protéger le ou les micro existants. Le plus simple est d’acheter des mini bonnettes comme celles-ci proposées par Rycote. Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez jeter votre dévolu sur un petit enregistreur audio du type Zoom H1. Prenez impérativement une bonnette anti-vent adaptée, par exemple celle là et vous aurez alors un outil parfait pour enregistrer des petits bouts de son pour enrichir votre montage au retour. Ca va de la discussion tranquille aux concerts et autres musiques de rue en passant par tous les petits bruits que vous pourrez capter pendant le voyage (ambiance dans la rue, animaux, mer, …). Les autres approches sont d’utiliser un smartphone avec un micro branché dessus, par exemple un Rode Videomic Me, mais il est mono et pour le coup au même prix je préfère un Rode Videomicro qui pourra aussi bien se brancher sur votre appareil photo de temps en temps (s’il est muni d’une prise micro) ou sur votre smartphone avec un petit câble adaptateur. Disons que l’enregistreur séparé (type Zoom H1) a l’avantage de pouvoir trainer dans un coin de sacoche ou de poche et d’être sorti en une seconde pour enregistrer discrètement et à l’improviste, là où toute installation plus compliquée risque de ne jamais être utilisée.
Pourquoi ne pas parler de l’appareil X de la marque Y ?
Je n’ai pas étudié en détail 100% du marché (mais honnêtement, probablement pas loin), mais je pense avoir fait un tour d’horizon de ce qui est pertinent par rapport au besoin initial. De toute façon les bons appareils photo/vidéo on en entend rapidement parler, les autres ne percent pas, non pas parce que la marque n’a pas le budget communication, mais parce que généralement ils ont au moins un énorme défaut rédhibitoire (qui peut simplement être le fait qu’un concurrent fait déjà mieux pour moins cher) qui fait que rapidement après leur annonce on n’en entend plus parler.
J’ai donc exclu tous les compacts qui n’ont pas un capteur d’au moins 1 pouce (qualité d’image trop faible et proche des smartphones) et reflex full-frame « old school » (trop lourds/encombrants). Pas d’Olympus (vient de vendre sa division photo donc… et par ailleurs globalement toujours en retard sur Panasonic en vidéo. Par rapport à nos besoins, à budget égal c’est toujours mieux chez Pana, seul le OM-D E-M1 mark II et l’OM-1 ont des specs intéressantes mais un boitier plus gros qu’un fullframe et à plus de 2000€ pour du micro 4/3 heu…) ou d’autres marques exotiques (il faut aussi penser qu’en voyage vous pouvez tomber sur un os, et devoir remplacer un objectif Samsung dans une petite ville d’Europe de l’est ou à l’autre bout du monde sera probablement un peu plus compliqué qu’un Panasonic ou un Canon).
J’ai exclu tous les appareils à objectif fixe et focale fixe (Sony RX1, Fuji X-100F ou X100V, Ricoh GR III…) : jolis mais je les trouve un peu inadaptés au voyage et à la vidéo. Beaucoup ayant un équivalent 35mm, ce qui est à mon sens une focale trop longue pour le paysage, la visite des villes… Seul les Leica Q2/Q3 me parlent car ils ont un objectif de 28mm + un excellent capteur dans lequel on peut recadrer massivement, ce qui les rendent nettement plus polyvalent pour le voyage. En comparaison, le Ricoh GRIII a un capteur APS-C de 24 mégapixels. Ca peut devenir un 35mm correct, mais ensuite on va vite manquer de pixels dès qu’on veut s’approche d’un équivalent 50mm. On ajoute à ça l’absence de viseur, de protection contre les intempéries et une batterie anémique… bof. Éventuellement deux Ricoh GRIII, un normal et un second « GRIIIx » qui dispose d’un objectif équivalent 40mm ? Honnêtement, pourquoi pas. Ça fait un peu de redondance, le tarif est nettement inférieur à 1 seul Leica, et on double l’autonomie (en ayant deux batteries quoi, une dans chaque appareil). Un appareil dans chaque poche ? Après ça reste un (enfin 2) ultra compacts, toujours sans viseurs, et inutilisables en vidéo. Les GRIII sont d’excellents appareils, mais pour un long voyage, avec des contraintes d’autonomie, ça me semble moyennement pertinent.
Exclu aussi tous les smartphones : franchement ils remplacent désormais tous les compacts à capteur inférieur à 1 pouce, et certaines fonctions logicielles corrigent efficacement les problèmes des compacts. Certains modèles (Huawei P50 Pro et P60 Pro par ex) commencent même à avoir un zoom et un ultra grand angle dignes de ce nom. En vidéo ils sont généralement meilleurs que tous les compacts (stabilisation très performante). Mais ne partir qu’avec un smartphone pour un projet du type « une fois dans sa vie » et risquer de louper une partie de ses photos en intérieur ou le soir (faible sensibilité, grain, lissage très moche) ou s’empêcher la réalisation d’un tirage d’un mètre de large pour mettre au dessus du canapé faute de piqué suffisant, c’est un peu idiot. N’empêche que les derniers appareils haut de gamme Samsung S21-24, Apple iPhone 14/15 Pro, Xiaomi Mi 11 Ultra, Huawei P50 Pro et P60 Pro, Pura 70.., correctement utilisés (photo au format RAW notamment) sont un excellent plan B en cas de pépin sur l’appareil principal, voir second appareil photo/vidéo (étanche, discret, …). Si vous êtes peu intéressés par la vidéo de manière générale, les faire avec un smartphone peut être un choix pertinent pour vous focaliser sur du matériel photo uniquement dédié à la photo (pas forcément besoin de stabilisation, possibilité d’utiliser certains appareils plus anciens/moins chers peu taillés pour la vidéo…).
J’ai fait un petit comparatif entre un smartphone récent et un appareil fullframe pour vous donner une idée de l’écart entre les deux.
Pour avoir une petite idée des meilleurs smartphones en terme de photo, les tests faits par DXOMark sont généralement assez intéressants. Attention, les tests portent sur l’aspect photo (et vidéo), pas sur la qualité du smartphone en général.
Vous l’aurez compris, comme j’ai exclu tout compact à capteur < 1″ ça exclut donc les modèles « tought » (solides/étanches) qui pourraient sembler intéressants dans l’approche rando/voyage/… mais qui sont qualitativement insuffisants à mon sens. En 2nd appareil pourquoi pas.
Sinon de manière spécifique :
Panasonic GH5/GH5s/GH6/GH7 : trop cher, trop gros. Apport limité par rapport par exemple au G80 pour le voyage. 805 grammes le GH7, c’est 150g de plus qu’un Sony fullframe !!!
Panasonic GX80 : je ne me souviens plus des détails mais le G80 est mieux (l’écran orientable, les molettes, la protection contre les intempéries notamment). Mais le GX80 est un peu plus petit c’est sûr.
Série des Panasonic GM, GF, G… : pas de viseur, trop incomplet, trop vieux, trop peu autonome… ce genre de choses qui font qu’il y a d’autres meilleurs options plus cohérentes.
Panasonic S1. Même chose : c’est un magnifique boitier fullframe, mais trop gros, trop cher, trop peu d’optiques. On cherche du compact et léger en voyage ! le boîtier fait plus d’un kilo !
Canon 7D : trop lourd, trop cher par rapport à un 70/80/90D. Les apports sont sans intérêt pour la photo de voyage.
Canon 100D : conception trop ancienne, trop à la ramasse sur tout (notamment la vidéo), confort d’utilisation très moyen (correcteur d’exposition…).
Toute la gamme reflex fullframe Canon et Nikon : trop lourd et/ou trop cher (pour le voyage) par rapport au matos Sony.
Les Sony fullframe à monture A (bons pour le cimetière).
Tu ne parles pas de tel ou tel point hyper important, pourquoi ?
Il y a des dizaines de points importants pour le choix d’un appareil, mais certains sont importants pour vous là où d’autres s’en fichent. L’écran orientable, la 4K, la prise micro, la protection contre les intempéries … ça sera des points à prendre en compte en fonction de vos attentes. Parfois on accepte un compromis (tant pis pour l’écran pas orientable, tant qu’il y a un viseur) parfois un point est critique (autonomie par exemple). A partir des fiches techniques à vous d’orienter un choix dans une direction plus qu’une autre.
Si votre priorité est la photo, l’autonomie et le prix, ce n’est pas vers le Sony A6500 que vous vous tournerez, par contre un bon vieux Canon 70D d’occasion sera probablement plus adapté. A l’inverse si vous voulez impérativement tourner vos vidéos en 4K pour pouvoir les stabiliser et recadrer massivement lors du montage, oubliez tout le matériel Canon et regardez le A6600 par exemple.
Tu parles souvent de prendre au moins une focale fixe à grande ouverture pour compléter un zoom à ouverture moyenne, mais quelle focale choisir ?
En voyage, les problèmes de faible luminosité se posent généralement de 2 manières : dans les lieux sombres qu’on visite et le soir si l’on passe de bons moments avec des gens, va au resto,… . Pour les lieux sombres (de jour ou le soir d’ailleurs), on dispose de pas mal de solutions pour contourner le problème. Un monument ne bouge pas, donc pas de souci pour faire une photo dans une église à un équivalent de 24mm f/4.5 et un temps de pose de l’ordre de 1/8è de seconde avec un zoom et/ou appareil stabilisé. On peut également trouver un endroit pour s’appuyer ou sortir un petit trépied, bref il y a des solutions. Et si les passants (ou autres touristes) sont flous car ils bougent durant le long temps de pose, ça n’en est que mieux. Donc du côté grand angle/ plan très général le besoin de grande ouverture est finalement assez limité. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. C’est toujours appréciable de pouvoir faire une photo au 24mm f/1.4 lorsqu’il fait sombre, mais en voyage ça ne me semble pas forcément le point le plus important sur lequel focaliser.
Par contre pour l’ambiance en soirée, à 1/8è de seconde le moindre de ses amis qui n’est pas parfaitement immobile devient flou. Et ça n’est pas la stabilisation de l’objectif qui y pourra quoi que ce soit ! A l’opposé, on a rarement besoin de faire un portrait serré « typé studio » le soir, donc les focales de 85mm et plus ne me semblent pas à privilégier. Pour des portraits (de jour) avec une profondeur de champ réduite, on peut généralement s’en sortir avec une focale beaucoup plus longue (200mm). Même à f/5.6 sur capteur micro 4/3, si le sujet est assez proche et l’arrière plan pas trop collé derrière, ça fera une jolie photo avec un fond agréable.
Par contre c’est aussi ces focales un poil plus longues (> 50 mm) qu’on utilise pour saisir des détails. Et c’est à partir de ces focales que le flou (du photographe ou du sujet) devient vite un souci.
Il faut trouver un compromis, mon préféré sans équivoque étant un équivalent 50mm qui permet de photographier les gens un peu plus individuellement (en évitant de trop s’approcher) ou de saisir des détails accessibles. Il m’arrive régulièrement de faire des photos en soirée avec des amis avec un simple 50mm sur mon appareil full frame. On compense l’impossibilité de faire un plan général en multipliant les photos de petits détails qui retranscrivent tout aussi bien l’ambiance et donnent un aspect plus intime. Et si on veut cadrer plus serré, on recadre la photo par la suite, en ayant une photo nette et moins granuleuse grâce à la grande ouverture (donc iso plus faibles), on peut se permettre de recadrer sans souci. Certains préfèreront pourvoir cadrer un peu plus large pour intégrer plus d’ambiance dans l’image, dans ce cas, un 35mm est une bonne idée.
J’ai sorti les statistiques de mes photos à iso élevés (>= 1600 dans mon cas) pensant pouvoir aboutir à la focale fixe à grande ouverture à privilégier, mais en fait on se retrouve exactement dans la problématique évoquée plus haut : au grand angle (ce qui représente la majorité de mes photos à iso élevés) avoir un équivalent 28mm f/1.8 n’aurait pas sensiblement amélioré la photo (juste un peu moins de grain). Par contre sur les photos à focale plus longue (équivalents 50mm et même un peu plus, le second pic) du graphe, l’apport aurait été important (moins de flous de bougés du photographe ou des sujets). Le pic à équivalent 280mm (140 sur le graphe) n’a pas grand intérêt, vous ne pourrez pas voyager avec un 300mm f/2.0 dans une sacoche !
Donc 1 focale fixe (en plus d’un zoom) : je choisis un équivalent 50mm sans hésiter (entre 35 et 55mm en gros). Le 35 a l’avantage d’intégrer un peu plus les gens « en situation », c’est donc à voir selon votre manière de photographier.
Si on en envisage 2, là ça se corse, un équivalent 80-90mm serait un gros plus, mais je ne suis pas convaincu se sa réelle utilisé. Je pencherai plutôt pour conserver quelque chose autour de 50mm et de le compléter par du plus grand angle, du genre 24 ou 28mm.
Un appareil avec un GPS c’est pas mieux ?
En voyage type rando vélo, on cherche souvent à limiter la déperdition énergétique. Les GPS sont des gouffres à batterie. Vous aurez en pratique rarement besoin de savoir que telle photo a été exactement prise ici et pas là. Si vous tenez un journal de bord et que vous réglez la date de votre appareil correctement avant de partir (et lors d’éventuels changements de fuseaux horaires) je vous garantis que vous retrouverez toujours sans souci où a été pris chaque photo. Le GPS ne me semble absolument pas indispensable. Si vraiment vous y tenez, vous pouvez utiliser celui de votre smartphone : avec la majorité des appareils photo récents, vous pouvez installer sur votre smartphone une app de la marque de l’appareil photo et vous pouvez loguer votre position. Ensuite en connectant l’appareil photo au smartphone (généralement en wifi), l’application peut mettre à jour les information de localisation des photos grâce au journal enregistré par le smartphone. Sachez que ça existe, mais peu s’en servent car ça consomme de la batterie (du smartphone) par rapport à l’intérêt… et en voyage on n’est rarement avec trop de batterie !
Et le flash ?
Pour une fois je peux faire court : non jamais !
Zéro photo au flash durant notre tour d’Europe. Le flash tel qu’il est généralement intégré sur les appareils (le petit machin qui se déplie) ne sert généralement qu’à une chose : transformer un chouette moment en photo figée moche et peu agréable. Je préfère largement du grain de montée en iso que l’écrasement d’une scène par le flash.
La présence ou absence de flash intégré n’est donc pas du tout (pour moi) un critère de choix.
Flash séparé ? Ca pourrait être parfois utile, mais totalement sans pertinence pour du voyage : encombrant, encore des piles à charger… la photo en voyage c’est avant tout capturer une réalité, pas fabriquer une scène. Il fait sombre à un endroit, alors c’est normal que la photo soit sombre et granuleuse !
Tu ne parles pas de GoPro ?
Un excellent complément si vous en avez les moyens. Pour filmer par tout temps, faire des timelapses (de jour), filmer dans l’eau… c’est nickel. Mais en aucun cas un appareil principal. D’un point de vue photo un smartphone récent fait aussi bien et est souvent plus pratique à utiliser… En vidéo l’angle de champ est franchement trop large et pour le modifier (crop de l’image, donc perte de qualité) ça demande quelques manipulations qui ralentissent un peu la prise de vue. Néanmoins si votre budget le permet une Gopro Hero 11 ou 12 black est une caméra sympa pour sa discrétion, son excellente stabilisation permet des plans difficiles autrement (en roulant à vélo par exemple), ou – fixée sur un petit harnais – en allant à la rencontre des gens sans qu’ils soient intimidés parce que vous tenez à la main un énorme appareil. Bref, en complément d’un appareil dédié déjà très capable c’est une bonne idée.
Un drone ?
A l’heure où les smartphones deviennent étanches (Samsung, Apple, Sony…) l’intérêt de la gopro est limité par rapport à celui… du drone ! Là encore tout est question de budget et de poids, mais c’est clair qu’un petit DJI Mavic Mini 3 Pro (249g, 4K, photos de 48 megapixels, recharge via USB…) et vos vidéos feront un bon qualitatif phénoménal en montrant le contexte, les lieux sous des angles différents, et en vous prenant en train de randonner (à vélo, à pied…) sans devoir jouer au jeu du : j’arrête le vélo, je fais 50 mètres à pied, j’installe le trépied, je lance la vidéo, je retourne au vélo, je roule, je m’arrête 50 mètres plus loin, je descend de vélo, je vais chercher l’appareil sur son trépied, je replie le trépied, je retourne au vélo… Même chose en photo : une petite photo, même imparfaite du lieu vu d’un peu loin (vallée, bivouac… par ex) peut être un grand plus pour le souvenir du lieu.
Par contre ça consomme de la batterie, il faut en prévoir au moins une en rab et c’est un nouveau problème pour les charger en voyage itinérant quand on n’a pas toujours une prise électrique sous la main.
Sincèrement, seuls peu drones méritent de s’y intéresser : déjà la marque DJI est clairement devant tout le monde, tout le reste c’est du bricolage. la gamme Mavic PRO est trop lourde/encombrante pour son intérêt à mon avis. Le Mavic Air 2s apporte une amélioration de la qualité du mode photo (capteur 1 pouce) en contrepartie d’un poids plus important (600g).
Tout le reste est soit trop encombrant (reste de la gamme dji par exemple), soit horriblement trop cher, soit la qualité de l’image produite ne permet pas de l’intégrer dans un montage vidéo un tantinet sérieux. Les autres marques sont totalement à la ramasse en terme de qualité du matériel (que ça soit en terme de photo ou par exemple de capteurs intégrés pour éviter les arbres & autres obstacles) et du logiciel (facilité de pilotage, retour automatique au point de départ en cas de perte de connexion…)
Et les accessoires ?
Trépied, filtres, … je crois que ça sort du cadre de ce post, ça fera peut-être l’objet d’un autre message fleuve par la suite si vous êtes demandeurs., mais pour faire simple : pas besoin de grand chose.
RAW ou jpeg ?
Comme pour le point au dessus, ça sort un peu du cadre de ce déjà très long article, mais cette fois j’ai écrit un billet de blog séparé sur le sujet.
Nan mais franchement tu n’es pas un peu élitiste avec tes appareils à 3000€ et tes objectifs à peine moins cher ?
Déjà si vous êtes là c’est que pour vous la photo a une assez grande importance, donc vous n’êtes pas vraiment à la recherche de n’importe quel appareil photo. Pour ma part je cherche à proposer mon interprétation du marché et à la croiser avec les réalités et les besoins liés à la photo en voyage. Par exemple, partir faire un tour du monde à vélo avec juste un zoom ne dépassant pas 70mm sur un ultra compact me semble inadapté. De même compter sur un compact à 200€, petit capteur et gros zoom me semble très dommage si vous cherchez à ramener des photos mémorables. En extérieur, pleine journée, votre zoom « 720mm » fera un malheur pour montrer un oiseau au loin, mais dès que la soleil sera couché votre appareil deviendra un cauchemar à utiliser. Si votre budget est très limité, regardez les versions n-1 ou n-2 des appareils que vous auriez convoité. Par exemple le Canon G7X première version est déjà très bien pour un tarif inférieur au modèle actuel. Il y a une multitude des RX 100, dont les versions précédentes sont déjà excellentes. Les reflex APS-C et fullframe étant désormais abandonnés, on les trouve d’occase à d’excellents tarifs. Un 5D mark III se trouvera largement sous les 1000 euros par exemple, les 70-80D ne coutent plus grand chose. Regardez ce que vous pouvez trouver sur le marché de l’occasion, notamment les objectifs qui vieillissent généralement bien. Un Tamron 24-70 f/2.8 stabilisé sur un 5D est lourd, encombrant, mais extra qualitatif pour un tarif défiant toute concurrence. Même chose pour un 70D+17-55 f/2.8, encore un gros cran moins cher. En micro 4/3 il y a également de quoi faire. Et même sur les mirrorless fullframe il y a maintenant de belles affaires (Sony A7III par exemple, autour de 1000€ en occasion)
Par contre à chaque fois que vous remontez en arrière dans le temps, vous choisissez un appareil moins bon, avec parfois des problèmes parfois pénibles qui sont souvent corrigés par le nouveau modèle (autonomie, stabilisation, qualité vidéo, …) Une fois de plus le curseur est complexe à positionner. N’oubliez pas que les photos et les vidéos sont souvent les éléments les plus importants pour vous aider à vous souvenir de tous les bons moments de ce voyage. Un chouette portrait d’une personne rencontrée, un magnifique paysage d’un lieu de bivouac, sont des éléments qu’on chérit au retour. A mon sens ça mérite d’y consacrer un budget cohérent, bien plus que de ramener des petits souvenirs qui prendront la poussière chez vous ou incommoderont les personnes à qui vous les offrez… mais chacun ses trucs bien sûr.
Conclusion
J’ai fait long, très long, mais c’est vraiment parce que c’est un sujet qui me tient à cœur, que j’ai beaucoup investigué et pour lequel il est TRÈS difficile de trancher.
Si comme moi vous vous êtes du genre à vous interroger pendant des heures sur les meilleurs rapports qualité/prix, les avantages et les inconvénients, les « plus raisonnable de »… n’oubliez pas que la photographie est avant tout une passion, et parfois choisir du matériel pour lequel « on craque » et qu’on aura plaisir à utiliser est tout aussi important que de choisir le meilleur rapport qualité/prix. Si vous voulez partir avec du matériel ultra qualitatif, vous trouverez toujours les ressources pour le financer et le transporter.
Enfin, pour finir sur une note positive je conclurai quand même avec une vision plus proche de Ken Rockwell : Aujourd’hui tous les appareils et objectifs permettent la réalisation d’excellentes photos, et la limite sera bien souvent le photographe plutôt que le matériel. Un bon cadrage d’une photo prise au bon moment avec les bons réglages sera meilleure sur un appareil photo quelconque qu’un néophyte qui fait n’importe quoi avec un appareil de pro à 5 000 euros. N’oubliez pas non plus la partie traitement : un RAW, même issu d’un compact à capteur 1″, bien travaillé (débouchage des ombres, récupération des hautes lumières…) sera souvent une bien meilleure image finale qu’un jpeg brut en contre-jour mal géré issu d’un boitier fullframe à 4000 euros coiffé d’un objectif haut de gamme à 2000.
Nota : les liens vers Amazon contiennent un paramètre d’affiliation. C’est à dire que si vous achetez un produit en ayant cliqué sur un lien de ce post, ça ne change rien pour vous (c’est le même prix) mais moi je percevrais une petite commission sur la vente, ce qui permet de maintenir ce site vivant et actif. Libre à vous d’acheter où vous voulez, mais c’est un geste appréciable si vous avez trouvé cet article utile 😉
Merci pour cet article extrêmement complet et enrichissant !
Je recherche justement l’apn que j’emmènerai pour mon prochain voyage (road trip sac à dos en autonomie au Kirghizistan) et je cherche, change d’avis, hésite… mon Fuji x-t3 + 16-80 (que j’adore) sera malheureusement trop encombrant, donc j’imaginais un compact type canon g5x mII, lumix lx200II ou Fuji x100f mais focale fixe). Mon seul impératif serait d’avoir un viseur. Ceux-ci seront-ils vraiment limités en qualité photo, sachant que j’apprecie d’imprimer quelques photos en 30*45 par exemple ? Je n’ai jamais acheté de compact hormis un Fuji x10 qui m’avait un peu déçu.
Bonjour
Si le X-T3 + 16-80 est trop encombrant, le premier compact auquel je pense est le Canon G1X mark III car il préserve le capteur APS-C de 24 mégapixels, dispose d’un 24mm (la série des Fuji X100 me rebute à cause de ça) et est plutôt bien construit. Un cran en dessous le LX100 II, qui peut éventuellement reprendre l’avantage en faible luminosité (capteur un peu plus petit mais objectif bien plus ouvert).
Pour envisager des tirages grands formats, les 24 mégapixels du G1x mark III seront quand même appréciables.
En dessous le saut qualitatif depuis le X-T3 commencera à se faire sérieusement sentir, surtout si vos shootez en JPEG (lissage pour masquer le bruit sur les capteurs 1″).
Bref si vous pouvez vous offrir l’un de ces 2 compacts, privilégiez-les. Ils sont un peu courts en longueur de zoom, mais on peut toujours recadrer.
En alternative, légèrement plus encombrant : Fuji X-T30 + le 15-45 du kit. c’est pas génial dans les coins même à f/5.6 ou f/8.0 mais pour un poids de moins de 450g c’est pas mal !
Bonjour,
suite à la lecture super intéressante de votre article, je viens vers vous pour une petite question.
je suis actuellement en plein questionnement pour étoffer/changer mon matériel.
Je possède actuellement un canon 650D+18/35 sigma art+50 mm 1.8+100 mm macro.
Le sigma est vraiment super mais pèse très lourd pour l’emmener sur un vélo (je débute en cyclotourisme avec mes enfants).
Je me demande si aujourd’hui je ne devrais pas changer d’objectif pour un transtandard moins lourd mais peut-être moins qualitatif. Ce sigma se revend encore 400/500 euros en occasion.
Du coup quel objectif pourriez-vous me conseillez en remplacement de ce sigma et pourquoi pas le compléter avec un autre objectif?
Je pensais sinon compléter mon matériel avec un compact que je pourrai trainer partout, et prêter à mes enfants. Merci de votre réponse.
Bonjour,
merci pour cet article très très complet 😉
J’ai vu que vous avez une sacoche ortieb de guidon avec la mousse pour protection d’appareil photo.
Je serai intéressé pour savoir si un 5D Mark iii avec un 24-70 2.8 peut tenir dedans ?
C’est pour une semaine de vélo entre amis dans les cévennes.
D’avance merci pour votre retour.
Merci pour cet article super qui résume bien l’enjeu.
Après des (dizaines) d’heures à rechercher ce qui convient le mieux pour mes 3 critères (poids compacité discrétion, prix et qualité des photos), j’en ai déduit 2 choix possibles :
Sony A7RIII avec le 28-60 f4
Nikon Z5 avec son 24-50 f4.
Avec le Sony, meilleure qualité et plus léger, avec le Nikon bonne qualité quand même mais moins cher. Ma décision va se porter sur les objectifs. Pour toi lequel est le meilleur en situation de rando nature mais aussi urbaine ?
Merci à toi
2 approches en effet assez différentes.
Pour résumer tes 2 choix dont je comprends la volonté de compacité :
– Sony : range 28-60 et plus long en croppant (à 60mm au centre le 28-60 reste suffisamment correct pour le permettre)
– Nikon : range 24-50 et pas beaucoup plus. L’écart 24-28mm est non négligeable…
Donc la direction dépend de « tu veux plutôt cadrer large ou plutôt t’autoriser de cadrer plus serré que ce que permet nativement le zoom ? »
Il n’y a pas de mauvais choix. Dans le pire des cas il y a d’autres optiques par la suite pour compléter, si besoin, côté ultra grand-angle (un petit 20mm f/1.8 ou 18mm f/2.8 Samyang par exemple) chez Sony / un petit télé (fixe ou zoom) chez Nikon.