Archives mensuelles : mai 2012

10 jours après

Mardi, sur le siège passager d’une… voiture, quelque part sur l’autoroute entre Nantes et Bordeaux ça y est, je sens l’heure venue d’un premier bilan.
Une dizaine de jours donc que nous avons passé la ligne symbolique de l’avant et l’après voyage. 10 jours très bizarres, très étranges à définir et sur lesquels je vais essayer de communiquer un peu.
Quelques jours avant d’arriver j’évoquais cet espèce de tiraillement, de cisaillement entre deux sentiments opposés : envie de rentrer, de retrouver la famille, les amis, un peu de confort… et 180° plus loin l’envie de poursuivre parce qu’après 14 mois on se définit au travers du voyage plutôt qu’au travers de sa personnalité.
Désormais arrivés qu’en est-il ? Mêmes sentiments mais décalés vers l’avenir. Je crois que le voyage est derrière. Pour être transparents, sachez que le tandem n’a pas fait un tour de roue de la semaine et qu’enfin arrivés nous ne ressentons aucune envie de repartir. C’était génial, on en a profité à fond, on a passé des moments exceptionnels, d’une rare qualité mais on aspire désormais à se poser, ne serait-ce que pour recharger nos batteries qui ont bien morflé pendant le périple. On est rassurés que vous sembliez comprendre notre besoin de « vacances », on avait un peu peur de se faire rire au nez, mais je crois qu’on a su vous transmettre le côté « difficulté psychologique » du voyage, le manque de sécurité, de cocon, de repères, ce qui explique désormais notre envie de coocoon, de confort et de petits plaisirs aussi simples que le pyjama, que d’aller faire pipi la nuit sans avoir à mettre une doudoune et des chaussures, le fait de consulter le net sans se préoccuper de la facture salée, de prendre une douche « pour le plaisir »… ces petits riens reprennent une nouvelle valeur pour nous qu’on savoure doucement et délicatement.
A l’opposé donc, il y a ce nouveau tiraillement entre le besoin de se poser, d’assimiler et celui d’enchaîner, de se lancer dans les projets qui nous ont préoccupés durant le voyage, ce fameux « après » qu’il nous tarde de lancer.
Mais comment faire coïncider ces oppositions ? On cherche donc une voiture, mais d’un côté on est déjà gavés de la recherche alors qu’on n’a même pas été en voir une seule. On réfléchit « travail », on a des pistes, mais il est tentant d’y aller franco, allez zou on se lance… mais est-ce bien raisonnable ? Faut-il attendre un peu, attendre de reprendre doucement contact avec la réalité plutôt que de foncer tête baissée pour « éviter le coup de blues de la fin du voyage » ?
L’équilibre est dur à trouver. Penser au futur c’est déjà occulter les 14 mois précédents. Ne pas y penser c’est occulter le fait qu’on est quand même dans une situation relativement précaire et qu’il va falloir se bouger quand même…
Pour l’instant on s’impose donc un peu de calme, de détente, on s’empêche de se lancer trop vite dans les projets. On réfléchit aux voitures mais sans encore avoir contacté de vendeurs. On planche sur les pistes boulots, on « évalue le champ des possibles » sans pour autant concrétiser ça immédiatement. On s’impose des vacances. Ca a l’air con comme ça, probablement surtout pour ceux qui bossent qui aimeraient avoir ce petit plaisir aussi « si tu veux m’imposer des vacances n’hésite pas je suis partant 🙂 » mais c’est plus complexe qu’il n’y parait.
Il y a d’autres approches aussi, pour moi ça va être de me plonger dans les photos et vidéos du voyage afin de trier, retoucher, monter… histoire de prolonger l’instant, de rester en contact avec les mois précédents et d’adoucir la transition.
Il y a le nettoyage et rangement du matériel, ça fait un peu mal (et fondamentalement c’est plutôt chiant) mais ça aide à assimiler.

Et puis au milieu de tout ça il y a le bonheur et le plaisir de retrouver la famille et les amis. De se raccrocher à des choses qu’on connait, des lieux qu’on aime bien, qui nous aident à profiter du moment présent, à faire la transition et à ne pas se sentir dans le besoin impérieux de rusher vers la prochaine étape. Chaque chose en son temps, prenons le temps de construire un futur qui nous ressemble et non pas de réagir et subir une situation non désirée…

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Tenue de civils

La photo se passe de commentaires…

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Un peu de beauté

5 jours après notre arrivée nous peinons à prendre nos marques mais apprécions grandement le confort. La douche, la prise électrique, Internet, les vêtements différents… mais il fallait également donner un peu de confort à… nos duvets et doudounes… pas lavés pendant… 14 mois. Même programme pour les vestes de pluie qu’on réimperméabilise avec des vrais produits « compétents », à la hauteur de ce que notre matériel mérite après toutes les contraintes qu’il a subi 🙂

Mais le chemin est encore long : laver la tente, le vélo, … bref avant que tout le monde ait profité du grand nettoyage de printemps on va faire quelques poses entre temps 🙂 Des poses par exemple pour chercher une voiture… phase déprimante à souhait dont on se passerait bien. On a acheté l’argus, on croise les infos avec les annonces, d’autres sites… et comme dit Dominique : « plus on en sait moins on en fait »… Entre les modèles qui nous plaisent, ceux qui sont trop chers, ceux qui ont des problèmes à répétition, ceux qui sont fiables mais ont des pièces ultra chères, ceux qui… bref au moins quand on a acheté le tandem il y avait 5 modèles tous très bien… c’était plus facile… Hélène, ça te dirait pas plutôt qu’on reparte ?

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Pyjama

Après 2 jours à planer un peu, toujours à utiliser nos fringues de bivouac pour nous réintégrer dans le monde « civil », ce soir (enfin ce matin) après des fouilles archéologiques dans nos cartons, nous dormons tous les deux avec un… oui vous vous en doutez… un pyjama.

Après 14 mois avec un seul t-shirt en laine… (on l’a lavé entre temps on vous rassure), forcément c’est le genre de luxe qui nous surprend. Je crois qu’on n’a pas fini de tilter sur des petits détails plutôt que de voir « la grande image », le fait qu’on est rentrés, qu’on ne reprend pas le tandem demain pour aller découvrir de nouvelles contrées et planter la tente (qui a bien du mal à sécher sous le préau de la maison qui nous accueille)…

Pyjama c’est aussi une manière de dire qu’on reprend doucement le rythme des larves, lever tard (par rapport à nos habitudes), coucher ultra tard (il est plus de 2h), décalage façon vacances… mais malgré tout une activité intense. On joue au tétris avec nos cartons dans les chais : mais il est où ce fichu téléphone portable ? et mon écran 20 pouces ?

On a aussi une masse de pâtisseries, de fraises, de chocolat à assimiler, ça change de notre rythme alimentaire pâtes, on est un peu perdus.

Finalement on reçoit encore une quantité pharaonique de petits messages qui nous font super plaisir et qui nous feraient presque culpabiliser de ne pas avoir encore suffisamment l’énergie pour y répondre correctement et individuellement. En tout cas une fois de plus toutes ces attentions nous touchent beaucoup. Merci à vous.

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M E R C I

Après 14859 km nous voilà arrivés à destination, un peu perdus mais très joyeux, très contents de retrouver ceux qui nous ont manqué, ceux qu’on n’a pu qu’apercevoir via Skype ou carrément pas du tout pendant 14 mois, ceux qui se sont fait (du souci) et on fait (des pâtisseries), ceux qu’on ne connaissaient pas il y a une semaine mais avec qui on a passé des moments rares, ceux qui… enfin vous voyez l’idée.

Merci pour ceux qui se sont déplacés de loin, ça nous touche beaucoup.

Merci pour le temps passé à nous préparer des petites énigmes, des nouveaux défis, mais aussi pour le temps passé à nous concocter la quasi intégrale des pâtisseries dégustées durant le voyage (des kanelbullar suédois aux pastéis de nata portugaises en passant par les baklavas turcs), merci pour les cadeaux, pour le lit dans lequel on dort ce soir… pour tout en fait.

Mais il y avait aussi ceux qui n’étaient pas là, parce qu’un peu trop loin, bien occupés mais qui nous ont envoyé des petits (ou grands) messages, qui ont fait passer des sourires via des lettres, des mots, des attentions,…

Il y a ceux qui… « oui bon ben c’est bon on a compris là Olivier, faut ptet aller dormir là maintenant ».

Non mais j’insiste, parce qu’aujourd’hui, sur la ligne d’arrivée Hélène et moi on s’est regardés, et même si là elle dort je sais qu’elle a pensé au même moment que moi à Helmut. Vous ne le connaissez probablement pas, parce que comme j’avais un doute sur l’orthographe de son prénom je ne l’ai pas employé dans le récit. Pourtant c’est simple : Helmut le mari de Pascale que nous avons rencontré à Mohrkirch au nord de l’Allemagne. Helmut fait partie des « ceux qui », de ces personnes avec qui on s’est sentis bien lorsque nos chemins se sont croisés. Et quelques semaines après notre passage chez eux on a appris qu’il était malade. Et fin décembre, un peu après noël, à 53 ans, Helmut est parti, beaucoup trop tôt. Et sur la ligne d’arrivée c’est à lui que nous avons envie de dédicacer ce voyage parce qu’on a envie de dire « pour vivre les expériences magiques que nous avons vécues ces 14 derniers mois il n’y a pas grand chose à faire, ça tient en deux lignes : juste décider de le faire et se lancer, le reste ça se fait tout seul. Ça serait dommage de regretter plus tard. Une petite citation que j’aime beaucoup : Le plus grand risque ça serait de ne rien faire ».

Bon ben il n’y a plus qu’à se lancer dans le prochain projet alors… « Heu t’es sûr que tu veux pas te reposer un peu avant ? Nan mais Olivier, va dormir là, j’insiste… »

OK

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Vu à la télé

Voici notre interview sur CYL TV (Castilla y Leon, une chaîne régionale espagnole)

Et l’article qui va avec sur le site de la chaîne

Le même traduit (automatiquement donc très bof) en français

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