251è jour : Athènes (jour off)

19 décembre 2011

0 km, 10529 km au total

Réveil tardif et trainage pour Hélène pendant que moi j'ai du mal à dormir. On s'est couchés à 1h du matin après avoir regardé 2 petits épisodes de The Amazing Race... Je n'ai plus l'habitude du rythme "coucher tard lever tard"... il faut se réhabituer.
On prend notre temps, Hélène cuisine pendant que je me débats avec le wifi anémique pour sauvegarder un peu nos photos, répondre à quelques emails et prendre aussi quelques infos sur les musées à Athènes.
Mathieu, Katy et Camille arrivent finalement un peu après 14h, ça nous fait super plaisir de les voir même s'ils débarquent un peu trempés étant donné la météo pourrie du jour.
On discute, déjeune tranquillement, ne fait pas grand chose. La petite famille est un peu décalquée du décalage horaire, ou plutôt du fait d'avoir du se réveiller à 4h du matin alors qu'à 1h Camille ne dormait toujours pas et que visiblement c'est un peu comme ça depuis 2 jours.
On sort quand même un peu en fin d'après-midi, notamment (en bons français) pour aller acheter de quoi préparer un bon diner. On se ravitaille notamment en pâtisseries, il ne faudrait pas tomber en manque.
On découvre aussi toutes les petites choses que notre famille nous a transmis via Mat&Kti, c'est noël avant l'heure. On a plein de nourriture de rando type soupes déshydratées, nouilles chinoises, barres de céréales, le tout avec des petits messages dessus. Pas mal aussi de choses qu'on avait demandées pour remplacer ce qui casse un peu depuis quelques temps ou est bien fatigué après 9 mois de voyage (sacs plastiques particuliers, éponge à l'unité,...). On récupère aussi notre pack de batterie revenu du SAV, une batterie pour l'appareil photo... et encore plein d'autres choses qui nous font bien plaisir.
Soirée toute aussi tranquille, et couchage presque de bonne heure. Il est minuit, allez, pour une fois je ne traine pas.

252è jour : Athènes (jour off)

20 décembre 2011

0 km, 10529 km au total

Mode rapide aujourd'hui car de nouveau il est très tard, après une journée bien complète...

Petit dej "grec" en mode tranquille. On fait découvrir à Mathieu et Katy les olives grecques, la feta, le jambon... le petit déjeuner salé quoi.
Nous quittons ensuite l'appartement pour une balade dans et autour du quartier nommé Plaka, nous passons devant la grande arène (construite en 1896, c'est récent), impressionnant. On voit déjà au loin l'acropole que nous irons visiter un peu plus tard.
Après quelques errances dans les petites rues de Plaka nous nous rendons dans un petit resto trouvé dans le guide du petit futé. Ouvert depuis 1932... il l'est encore aujourd'hui : ouf ! On déjeune traditionnel avec des mezzés et quelques plats type moussaka, agneau aux aubergines, feuilles de vignes farcies... et en dessert... des baklavas !
Nous nous dirigeons ensuite tranquillement vers l'Acropole. Acropole qui est fermée... ça ferme à 14h30 !!! On se balade malgré tout autour. Il y a un point de vue sympa sur toute la ville au nord, puis en redescendant puis remontant dans un autre parc plus au sud on a une vue dégagée sur le sud de la ville ainsi que la mer. C'est superbe avec le soleil couchant.
Retour ensuite via le parlement où on assiste à la relève de la garde, un peu surréaliste mais sympa. Avec la nuit tombée il fait bien frais et voir ces hommes en collants ne nous réchauffe pas beaucoup.
Après quelques courses, on rentre à l'appart pour diner non sans avoir fait un peu de soudure pour réparer quelques bidules électroniques et préparer un défi à venir...

C'est court, mais c'est dur d'être sur tous les fronts en même temps...

253è jour : Athènes (jour off)

21 décembre 2011

0 km, 10529 km au total

Réveil programmé mais départ toujours très tardif pour rejoindre l'acropole. On continue les petits déjeuners "afrançais" (comprendre "non sucrés"), ce matin en plus des mets grecs évoqués hier, on ajoute des œufs brouillés et du bacon grillé.
Sur la route, on s'achète de nouveau des "Melkomakarona", les petits gâteaux de noël parce que ceux des jours précédents n'étaient pas à la hauteur de nos espérances. Petite pause aussi pour qu'Hélène s'offre son cadeau de noël : un tube de crème pour le visage Aven, oui on fait sobre.
Nous remontons la pente inclinée pour retomber sur l'entrée de l'acropole sans avoir à prendre d'escaliers. C'est fou comme avec une poussette tout se complique. C'est aussi une prise de conscience pour les handicapés en fauteuils roulants qui ne doivent pas tous les jours rigoler. On se plaint des aménagements cyclables mais pour la poussette ça n'est pas triste non plus.
On profite de cette vue splendide sur Athènes ainsi bien sûr que des "vieilles pierres". C'est dingue de se dire que tout ça c'est du marbre, il y en a quelques centaines de tonnes. On parcourt tranquillement les allées, tourne autour du Parthénon, redescend voir le théâtre de Dyonisos, remonte, et ainsi de suite. Après 2h30 de déambulations on est cuits mais pas vaincus. On fait une courte pause pour donner à manger à Camille, on descend quelques petits gâteaux, notamment ceux de la boulangerie de ce matin. Le verdict est enfin positif, c'est vraiment terrible ces patisseries !
On redescend puis traverse le parc de Filopappou afin d'aller en 2 étapes vers Peiraias, le port, au sud de la ville. La première étape à pied consiste à rejoindre une boutique d'électronique repérée ce matin pour y acheter 2 petits coupleurs de piles pour poursuivre les bidouilles électroniques car hier soir ça ne s'est pas terminé par un franc succès...
On visite, s'achète un petit complément de déjeuner à base de feuilletés à la feta, un peu comme ceux qui nous ont été offerts à Almyros, ainsi que d'autres aux épinards.
Arrivés à la boutique, on découvre qu'ils ont bien nos composants, mais par carton de 1 000. Il s'agit d'un grossiste. Pourquoi donc ça me rappelle quelque chose... On obtient néanmoins une adresse d'un revendeur au détail, nous nous y rendons en métro, c'est sur notre route. On débarque 5 minutes avant la fermeture mais on obtient ce qu'il nous faut. Ouf, un côté de réglé.
Les filles font un peu la gueule parce qu'avec Mathieu on a géré notre truc dans notre coin sans trop leur demander leur avis. Elles rêvent depuis 2 jours sur les boutiques de bijoux et de cuir de Plaka sans être trop décidées, donc désormais c'est clair, il faudra y retourner faire du shopping :)
Le jour descend doucement et on essaye de se rapprocher du port mais on se trouve confrontés à plusieurs barrages successifs qui nous ralentissent :
- on visite un genre de Galeries Lafayette mais qui - il faut l'avouer - font un peu pitié en comparaison. Elles sont sur 9 niveau, ça impressionne au premier abord, mais en fait chaque étage doit faire 100 mètres carrés à tout casser, pas la place de mettre grand chose. Même les filles sont bien déçues.
- on visite le magasin "Public", un genre de FNAC pour essayer de trouver des cartes d'Italie, hormis une au 1:800 000è, rien à se mettre sous la dent
- on visite Carrefour pour faire quelques courses pour le diner
Quand on ressort il fait vraiment nuit et la ballade sur le port commence à être un peu trop tardive pour la prolonger longtemps. Camille commence à être très fatigué et bien grognon vu la dent qui est en train de lui percer la gencive. On a également les jambes bien en compote, il est temps de rejoindre le métro, la pluie annoncée se pointe, avec un peu de retard ce qui nous arrange et après une journée magnifique.
Nous rentrons donc à l'appartement, non sans un nouvel arrêt à la boulangerie de ce matin pour ravitailler en petites douceurs pour le dessert.
De retour c'est le gros coup de barre, on prépare rapidement le diner, ce soir c'est surgelés à la poêle et au four, on fait simple et rapide.
On papote un moment avant d'aller s'écrouler dans le lit qui grince. Zzzzz

254è jour : Athènes (jour off)

22 décembre 2011

0 km, 10529 km au total

Après le programme chargé d'hier on a prévu de faire plus cool aujourd'hui. Notre programme principal : faire quelques courses "de noël". Un peu pour nous, mais surtout pour envoyer en France... On retourne donc chez AB, supermarché bio dans l'esprit mais avec toutes sortes de produits. On ravitaille en petits gâteaux à la boulangerie où on commence à être connus. On fait aussi tirer quelques photos.
On pique-nique dans l'appartement et après une nouvelle bidouille électronique on est de nouveau face au mur : ça ne fonctionne pas comme prévu. Décidément cet iphone est bien capricieux pour se charger autrement que sur son chargeur officiel !
Nous ressortons Hélène et moi pour rejoindre la poste près de la place Syntagma histoire de ne pas arriver alors qu'elle vient juste de fermer à un horaire "de crise" comme c'est le cas pour l'Acropole. Une fois de plus c'est compliqué de gérer l'envoi de colis, il faut faire 2 fois la queue, payer ses boîtes puis l'expédition... mais on s'en sort plutôt bien. Nous allons ensuite de nouveau chez Public pour acheter un bout d'adaptateur allume cigare vers USB pour poursuivre nos essais électroniques... on va bien finir par réussir à charger l'iphone directement en roulant !
La pluie est copieusement de la mise pour la suite de la balade avec le reste de l'équipe qui nous a rejoint après la sieste de Camille. On arpente les rues un peu commerçantes autour de la fameuse place, on retourne voir des boutiques que les filles avaient repérées mais malheureusement beaucoup sont fermées. Hélène trouvera néanmoins un second cadeau de noël : un sac à main, dont elle pourra profiter dans 6 mois car il va retourner en France par avion dès demain pour hiberner à Rennes... compliqué noël à l'étranger :)
Mathieu et Katy font également quelques courses de noël mais je ne détaillerai pas histoire de ne pas griller de cadeaux si jamais on était lu...
Lorsqu'on est bien tous trempés et que les magasins commencent à être tous fermés, nous retournons finalement à l'appartement. Nouvelle bricole soudure et enfin ça semble fonctionner comme ça aurait du le faire dès le départ... On règle aussi via une courte conversation Skype les infos de notre hébergement de demain. Nous avons rendez-vous à 16h30 chez Nota et Vassilis, qu'on ne connait pas encore mais qui ont la gentillesse de nous accueillir chez eux pour noël. Forcément on est un peu intimidés et gênés, d'autant plus que si on a bien compris ça va obliger leur fils à dormir ailleurs, pas le genre de truc qui nous met très à l'aise, mais on reste sur notre lancée d'accepter toute proposition qui démontre de la gentillesse envers nous. On a donc hâte de faire leur connaissance.
Après le diner on enchaîne rapidement, l'équipe Rennoise prépare se bagages pour reprendre l'avion demain pendant que nous on commence à harnacher le tandem d'une ralonge USB (oui oui, le tandem s'informatise) avec des colliers en plastiques récalcitrants (je n'ai plus de mains) puis nos décos de noël pour respecter notre défi qui nous "impose" de décorer le vélo entre le 22 décembre et le 2 janvier.
Tout fonctionne, il faudra attendre demain pour les fixations définitives mais ça s'annonce plutôt bien.
Une nouvelle fois il est très tard (2h20 du mat), le réveil est avant 8h pour dire au revoir à Mathieu, Katy et Camille et à notre tour préparer nos affaires.
C'est un peu l'une des choses frustrantes du voyage, même quand on essaye de prendre notre temps, dans les villes c'est juste impossible de se reposer. Comment rester à glander dans l'appartement lorsqu'on débarque dans une capitale comme Athènes avec des milliers de choses à faire ? On en profite aussi souvent pour gérer la myriade de trucs qui nécessitent de l'être (matériel, poste, courses, emails...). On marche comme des dingues, on dort très peu et on repart complètement décalqués avec parfois l'impression d'avoir malgré tout oublié des choses, un peu expédié d'autres, ... trouver l'équilibre entre "profiter", "régler les trucs importants" et "s'écouter" n'est définitivement pas simple. On aime faire les choses bien, on a à cœur de gérer ce qui nous semble être les priorités, mais ça demande pas mal de discipline et ça n'est pas toujours des vacances et de l'insouciance... ça se mérite !
Sinon on a eu des nouvelles de notre réclamation pour l'appart : le manager est venu nous voir ce matin (à 24h du départ, ça commence à faire tard) avec une éponge et un torchon pour qu'on puisse faire la vaisselle vu qu'il n'y a pas de lave-vaisselle. Pour le wifi il nous propose un mot de passe pour un autre réseau qui marcherait mieux mais le mot de passe ne fonctionnera jamais. Il nous propose également de nous loger ailleurs... super la veille du départ... on a bien entendu envie de passer la journée à ranger, déménager et réenménager dans un autre appart on ne sait où ! Bref, on garde ce qu'il nous apporte, mais il repart sans qu'on ait vraiment eu satisfaction :-(
Voilà, je vais aller finir de traiter et uploader mes photos et aux plumes...

255è jour : Athènes (jour off)

23 décembre 2011

8,0 km, 10537 km au total

Ce matin réveil de bonne heure pour dire au revoir à la petite famille qui s'en va reprendre l'avion.
On finit de ranger nos affaires et remettre vaguement l'appartement dans un état présentable vu qu'on a un peu déménagé la moitié des meubles pour adapter l'espace à nos besoins.
On sort de l'appart vers midi et on installe sérieusement nos décorations. Jusqu'à présent on avait fait une "répétition" mais il fallait d'abord qu'on mette tous les bagages pour s'assurer de l'endroit où fixer chaque élément afin que tout ce petit monde s'entende au mieux.
Dehors la météo est pourrie, il pleut toujours à verses, sans discontinuer et on fait donc nos premiers tours de roue en mode sous-marin. On teste donc en conditions réelles la guirlande... et ça fonctionne super bien.
Les regards des passants sont amusants même si sur la route on rigole un peu moins. Les rues ne sont pas adaptées ni au vélo ni à la pluie. On continue de constater en se faisant éclabousser copieusement qu'ici les feux sont "indicatifs", pour reprendre une expression entendue plus tard dans la journée. Globalement quand le feu passe au rouge ça signifie qu'il faut éventuellement envisager de commencer à penser à débuter la possibilité de freiner... c'est pas fréquent, c'est systématique. Pas une seule fois depuis 5 jours nous avons vu un feu rouge respecté. Du coup forcément les voitures sont bloquées un peu plus loin, bouchent le carrefour, bref c'est n'importe quoi. Nous on clignote sous la pluie, on s'en fout, on a le sourire au lèvres, mais les pieds qui commencent à faire flic floc.
On a longtemps réfléchi au programme de ce morceau de journée qui débute un peu après midi et devra s'étendre jusqu'à 16h30, heure à laquelle nous sommes attendus chez Nota et Vassilis au sud d'Athènes, près du port. Musée ? Celui qui nous intéresse (archéologie) ferme à 15h (début du vidage des lieux 14h30)... oui c'est tous les jours comme ça en cette période de crise (sauf 1 jour dans la semaine je crois). Centre commercial ? ils sont en périphérie de la ville, il y a bien un grand mall mais il est très loin au nord. Il y a aussi un autre "grand magasin" mais bon on n'a pas grand chose à faire dans des "Galeries Lafayette like". Aller s'acheter une petite jupe ? un jean ? Comment dire... c'est pas trop dans nos plans, surtout que nos "transporteurs de fret" sont repartis.
On se met donc d'accord sur l'idée simple d'aller dans la direction de notre objectif et de s'arrêter si on voit un endroit accueillant ou passer 4 heures au chaud.
Comme on passe finalement plus devant des garagistes, grossistes de tout et n'importe quoi... on s'arrête finalement au paradis du wifi... un macdo. On fait sécher nos affaires qui sont déjà trempées en un peu plus de 6 km. Ca fait flic floc dans les chaussures. On prend tout notre temps, on commence à écrire quelques cartes postales, on répond à pas mal de mails en retard, on bouquine un peu. Et finalement le temps passe, ça fait du bien de reposer nos jambes bien douloureuses. Ces pauvres kilomètres se sont un peu faits dans le couinement des genoux, pas cool.
On rejoint ensuite notre famille d'accueil. On est de nouveau accueillis comme des rois, on a une vraie chambre pour nous c'est chouette. On partage un "lunch" et on en profite pour expliquer un peu notre voyage à toute la famille qui commence à se réunir pour noël. On discute également longuement avec Vassilis de la Grèce, de l'histoire du pays et des implications culturelles des millénaires précédents. On prend aussi des conseils sur l'Espagne, notamment le sud où la richesse de la culture arabe semble impressionnante. On avait déjà eu quelques échos mais ça renforce nos idées sur l'itinéraire à envisager.
On prend aussi quelques infos sur le programme des 2 jours à venir pour qu'on s'organise aussi de notre côté afin de profiter et de ne pas trop déranger. Les premiers contacts sont excellents, on se sent bien, c'est agréable d'être accueillis comme ça, surtout quand on arrive sous la pluie. On n'a fait que 8 km aujourd'hui mais avec la fatigue de ces derniers jours on ressent la même chose que lorsqu'on arrive enfin dans un endroit "en dur" après plusieurs jours à rouler et bivouaquer. La douche chaude est relaxante, on va être bien.
Côté internet par contre ça n'est pas gagné, le wifi est au sous sol, là où l'un des fils vit et on ne capte pas au 1er étage. Sinon ça marche par câble ethernet et pour la première fois depuis le départ on regrette que le macbook air n'ait pas de prise réseau...
Allez, il n'est pas trop tard ce soir, on va essayer de se faire un petit épisode de The Amazing Race avant d'aller se coucher tôt.

256è jour : Athènes (jour off)

24 décembre 2011

0 km, 10537 km au total

Après une bonne nuit on prend un bon petit dej avant de partir en tramway vers le musée de l'acropole. On avait initialement envisagé le musée d'archéologie qui est probablement plus complet vis à vis de l'histoire d'Athènes et de la Grèce en général mais voyez-vous la crise a bien des marques visibles sur le pays puisque le musée est fermé alors qu'il ne devrait pas. Et quand il est ouvert, c'est comme pour l'acropole ça ferme à des heures hallucinantes genre 14 ou 15h.
On tente notre chance auprès du musée "plus neuf" de l'acropole qui est visiblement géré de manière différente donc on a un chouilla plus de chances de le trouver ouvert... et en effet c'est ouvert. Ok aujourd'hui ça ferme à 15h, probablement en raison de Noël mais sinon ça ouvre jusqu'à 20h, genre un vrai musée quoi :-)
Le musée c'est globalement 2 œuvres l'unes dans l'autre (en tout cas pour moi).
La première c'est tout simplement la bâtiment, très moderne (le musée à ouvert en 2009), béton brut et verre (comme on aime) avec une idée directrice, celle de s'intégrer à l'esprit de l'Acropole. Ca me fait penser à mon endroit préféré de Paris : la pyramide de Pei au milieu de l'ancien bâtiment du Louvre, sauf qu'ici les bâtiments ne sont pas interconnectés physiquement mais visuellement. Le rez de chaussée du musée est dans l'alignement de la rue qui l'abrite, mais le dernier étage, qui abrite les fragments des frontons et bas-reliefs du Parthénon est parallèle à ce dernier. Il est entièrement vitré et permet donc le contact visuel entre les vestiges qu'on a sous les yeux et le bâtiment d'où ils proviennent à 400 mètres de là à vol d'oiseau. Pour nous c'est vraiment un bâtiment réussi où la lumière pénètre à flot, où les œuvres sont plutôt bien mises en valeur et où le volume d'objets mis en avant est suffisant sans être étouffant comme peut l'être le Louvre. En plus avec la faible affluence de ce 24 décembre c'est un plaisir à visiter. On respire, les hauteurs sous plafond et les espaces sont appréciables, bref c'est un endroit où on se sent bien.
Le second point est donc le contenu. Beaucoup d'objets trouvés lors des recherches et fouilles du secteur de l'acropole, des vases, amphores, instruments de cuisine, de bataille aussi. Beaucoup de sculptures également. Le petit regret c'est que l'histoire n'a pas été tendre avec le Parthénon et que du coup les vestiges sont avant tout des morceaux de vestiges. Bien souvent la présentation consiste en 10% de marbre d'origine, 50% de plâtre pour reconstituer les parties manquantes et 40% de rien du tout vu qu'on ne sait pas exactement ce qu'il y avait là. Bref parfois il faut beaucoup d'imagination pour voir la déesse Athéna dans un bout de marbre informe (ah c'est sa hanche droite et un bout de drapé de sa robe... ok). Le dernier étage qui est donc une reproduction à l'échelle de la partie haute (frontons et côtés) du Parthénon est finalement composé de plus de plâtre que de marbre d'origine, c'est un peu frustrant.
Néanmoins l'ensemble vaut le détour, notamment en raison de 2 petits points :
- un film qui explique un peu l'histoire de l'Acropole (son évolution et sa destruction progressive lors des différentes invasions), des statues (qui est qui et pourquoi il est là)
- au rez-de chaussée (même pas besoin de rentrer et de payer), il y a plusieurs maquettes représentant le site aux différentes dates clés.
Désolé pas de photos à l'intérieur, c'est interdit.

Après le musée, nous partons trouver un endroit où manger. On va vers l'un des petits restos conseillés par Reingard, le Thanasis. C'est blindé, et malgré la rue qui fait très touristique la plupart des clients sont des locaux qui s'arrêtent faire une pause dans leur shopping de noël. Le repas est basique : souflaki de poulet et kebab. Les 2 sont très ressemblants (hormis le style de viande). C'est correct mais sans plus. Le service est un peu expédié, ça n'est pas très raffiné ni spécialement bon marché mais ça nous convient pour emmagasiner quelques calories pour la suite.
Hélène est fatiguée et on discute un moment de ce que j'évoquais il y a quelques jours. On cherche beaucoup à profiter, optimiser, rentabiliser... et ça peut aussi avoir un côté usant. 13 capitales (auquel on pourrait ajouter Paris, Varna, Istanbul...) en 9 mois multiplié par le nombre de kilomètres à pied à arpenter ces villes dans tous les sens ça fait beaucoup de choses en peu de temps. On réfléchit donc à comment faire par la suite pour limiter ce côté surcharge d'informations et de dépense énergétique physique et surtout psychique. Bon on n'a plus que 3 pays (hors France) mais il y a quand même quelques grosses villes à venir sur notre route.
La suite est de trouver le hammam proposé par notre beau-frère comme cadeau de noël. On prend peur en arrivant car ça semble fermé : fenêtres peintes en blanc et tags un peu partout mais visiblement il y a une partie ouverte. Malheureusement tout est booké pour la journée donc on laisse tomber. On va réfléchir à une autre approche "bien être", on a déjà une petite idée.
On rejoint ensuite une grande rue au nord-ouest de la place Syntagma où il y a 3 superbes bâtiments. A priori l'université. Sur le chemin on traverse un quartier "chinois" assez étrange, on est contents qu'il fasse jour :)
On rejoint la station de métro de la place Syntagma que l'on visite également puisqu'à l'intérieur les sous-sols sont mis en avants, on découvre donc les différentes strates révélant les différentes périodes de la culture grecque. Quelques tombes, tuyaux, amphores... c'est sympa. Vassilis nous expliquait hier qu'à Athènes la création du moindre bâtiment nécessitant des fondations profondes nécessite au préalable souvent des années de fouilles avant de pouvoir commencer la construction à proprement parler puisque dès qu'on creuse on trouve systématiquement des choses intéressantes. C'est donc aussi la raison pour laquelle construire un métro demande de la ténacité... et qu'il ne faut pas être trop pressé :-)
Après des recherches infructueuses de lacets pour les chaussures d'Hélène (décidément le matériel ces temps-ci...) nous nous séparons quelques minutes parce qu'Hélène avait trouve des boucles d'oreilles qui lui plaisaient (je ne les ai pas vues) dans une boutique de Plaka mais sans avoir craqué. Ca ferait un chouette cadeau de noël. Après un premier détour dans une boutique dans laquelle moi j'avais repéré quelque chose de sympa je dois finalement aller beaucoup plus loin puisque la boutique est fermée. Merci le GPS de l'iphone et mon sens inouï de l'orientation :-) puisque je tombe presque directement sur la boutique en question. Après un peu de marchandage je repars avec - j'en suis sûr - les boucles qu'Hélène avait préférées.
On se retrouve au café de la terrasse du magasin Public de Syntagma pour se poser un peu et s'offrir nos cadeaux respectifs puisqu'entre temps Hélène a aussi craqué. J'aurai donc la chance de découvrir en avant première et en anglais le 5è tome des aventures de la suédoise Erika Falk... je vous en avais déjà parlé. Les grecs sont comme ces pays à faible population : on y trouve avant tout des livres en anglais et c'est la même chose pour les films, ils ne doublent pas mais sous-titrent simplement.
Après un bon café (un jour je trouverai comment demander un expresso long parce que mon "expresso lungo" tentait dans une petite tasse à expresso) nous repartons par le tram pour rejoindre notre famille d'accueil.
A 20h30 c'est très calme, il n'y a visiblement pas encore grand monde dans la maison, c'est la grosse différence avec la France. Ici les grands magasins étaient encore ouverts après 19h et à priori on ne commence pas "le réveillon" de bonne heure. En France j'ai souvenir des toutes les boutiques qui ferment plus tôt que d'habitude pour permettre aux employés de rentrer dans leur famille.
Nous nous posons un peu et la suite... ben on verra plus tard. Hélène a retrouvé son kindle qui lui a manqué aujourd'hui et moi mon clavier préféré.
La soirée se passe très tranquillement et ce noël grec, s'il n'est pas forcément typique (ici on n'est pas très croyant contrairement à pas mal de familles) est très appréciable pour nous. Il y a un buffet ou chacun se sert ce qu'il veut dans les quantités qu'il désire. Ca nous change de Stavros où les quantités étaient en quelque sorte imposées. On discute longuement avec tout le monde, en anglais, et on aborde de nouveau les détails de la crise. Une fois de plus on prend conscience que ça n'est pas que du blabla médiatique, il y a un réel fond qui affecte la vie des gens : corruption, perte d'emploi...
On montre également quelques photos du voyage, de la Roumanie, de la Grèce... avant de constater qu'il est presque 3h du matin et qu'il faudrait peut-être envisager de dormir.


257è jour : Athènes (jour off)

25 décembre 2011

0 km, 10537 km au total

Noël, ce matin, contrairement à d'habitude on ne se réveille pas aux aurores pour aller découvrir sous le sapin une montagne de cadeaux mais on se lève très tranquillement...
On part ensuite pour une ballade en voiture près de la mer et des ports de Pireus. De jour c'est quand même mieux. On profite de la météo superbe avant de rentrer pour le déjeuner... vers 16h30 :-)
Nouveau repas sous forme de buffet, toujours aussi bon.
On consacre la fin d'après-midi et une bonne partie de la soirée à discuter avec nos familles respectives via skype. C'est toujours difficile de ne pas être proche, mais on fait avec, de toute façon il n'y a pas trop d'autre solution.
Je n'écris pas beaucoup aujourd'hui parce qu'il est 22h45, je viens de raccrocher avec Reingard et Anestis qui nous ont donné les derniers conseils pour sortir d'Athènes et que si on veut avoir une chance de partir demain avant la nuit il faudra quand même qu'on essaye de se coucher avant 3 heures du matin.

Joyeux noël à tous et la prochaine fois qu'on mettra le récit en ligne ça sera probablement à Patra... ou en Italie...

258è jour : Athènes - Nea Perames

26 décembre 2011

37,7 km, 10575 km au total

Réveil difficile pour ce redépart. On traine bien comme il faut autour de la table du petit déjeuner. On poursuit nos discussions avec Vassilis sur la mythologie, la religion, l'archéologie... ce sont des sujets qui le passionnent on le sent bien, et nous on en profite pour apprendre beaucoup de choses au passage. Notre projet de partir vers 11h se révèle vite caduc mais on prévoit d'adapter la journée à nos envies et besoins car Nota nous fait des sandwiches pour plus tard, on zappera les courses vu que de toute façon le 26 est également férié en Grèce ce qui veut dire pas de supermarché. On décide donc de rouler jusqu'à une "heure de déjeuner grec" et de se poser pour la nuit à ce moment.
Après avoir rassemblé et descendu nos affaires, chargé le vélo nous découvrons que nos guirlandes ne fonctionnent plus. Après quelques essais avec des piles on fait l'amer constat que c'est plutôt notre convertisseur alternatif/continu (e-werk) pour la dynamo qui semble HS. On pense qu'il a du prendre l'eau (il est étanche normalement) l'autre jour mais c'est quand même étrange.
On partira donc avec une seule guirlande, non clignotante alimentée sur 2 piles. Moins drôle.
Une nouvelle fois c'est très difficile de partir. Une nouvelle fois on a passé de super moments, on a été excellemment bien accueillis, on a très bien mangé, et on a été acceptés dans la famille comme les propres enfants de Vassilis et Nota. Ca nous touche beaucoup et rend délicat le départ. On est bien ici, pourquoi partir ?
On fait néanmoins tourner les roues du tandem pour rejoindre la mer puis on oblique plein ouest pour le port de Pireus où nous étions hier mais en coupant un peu au plus court. On se fait une petite montée pour chauffer les jambes et passer dans des rues plus commerçantes où malheureusement aucune pharmacie n'est ouverte. Il ne faut pas être malade un 25 ou 26 décembre ici. On nous a dit que les autres années le 26 il pouvait y avoir des trucs d'ouverts, mais clairement en cette période de crise il ne faut pas compter sur grand chose... on le constate en effet. Hélène n'aura donc pas de pastilles pour la gorge.
On attaque ensuite la montée planifiée qui nous permet de changer de "baie" et rejoindre celle d'Elefsina. On redescend de l'autre côté et on longe un peu la mer pour découvrir quelques gros bateaux plus industriels. Pireus est le premier port "de passagers" de la Méditerranée mais c'est plus loin que se passe le trafic marchand. On longe la baie en s'arrêtant de temps en temps pour boire et manger une barre de céréales. Je déguste la barre "lundi" issue du colis envoyé par notre famille (ma sœur Sandrine en l'occurrence). Pour ceux qui se demandent sur les photos d'où sortent ces soupes annotées au marqueur ou ces dragibus en sachet congélation, c'est elle qui nous fournit.
On roule donc sans pose longue, et vers 15h15, après une trentaine de kilomètres, on commence à cherche un lieu pour planter la tente. Ca s'annonce sport car bien que nous soyons sortis de la capitale ça reste encore très peuplé. Quand nous arrivons sur des zones plus vierges, c'est juste parce qu'elles sont impossibles à construire par leur relief. Donc mettre une tente sur une pente à 45° composée essentiellement de rochers de de buissons ça parait mal barré.
On tente l'accès derrière quelques maisons inachevées sans trouver notre bonheur. On atterrit donc un peu plus tard dans... heu aucune idée comment décrire ça... l'arrière d'un parking arbordé à l'abandon entre un petit immeuble et une maison un peu plus loin. Il y a quelques oliviers qui nous cachent un peu, ça devrait faire l'affaire.
Il fait bien frais car il y a beaucoup de vent. Après avoir monté la tente, on se pose donc pour pique-niquer et déguster les sandwiches préparés ce matin. C'est appréciable... Il faut aussi que je vous dise que nous sommes repartis avec un plein sac d'olives (ramenées par le père de Nota du village d'où il est originaire si on a bien compris), une petite bouteille remplie d'huile d'olive, des parts de gâteau, des œufs durs, des clémentines, ... avec la collection de nouilles chinoises, de soupes et de petits gâteaux qu'on a eu dans notre colis on a finalement quasiment tout ce qu'il faut pour nos repas à venir.
Comme ça me turlupine j'ouvre l'e-werk. Le boitier plastique est ce genre de vraie merde à ouvrir, avec des clips impossibles à atteindre une fois le boitier fermé, le genre de truc qui vous bousillerait la lame d'un couteau et vous envoie à l'hôpital au moment où le clip en plastique rend l'âme brutalement. Une fois ouvert le constat est simple, presque rassurant mais TRES frustrant. Non il n'a pas pris l'eau, non (enfin à priori) ça n'est pas un composant impossible à changer qui a cramé, c'est un câble dont la gaine s'est cassée et qui du coup fait court-jus entre le + et le -. C'est le genre de chose qui prend à peu près 10 minutes à régler avec un fer à souder et 5 centimètres de fil de rechange. Trop bête, tout ça est reparti en France avec Mathieu. Je suis dégouté, vraiment dégouté. Ca fait plus de 12 000 km (on l'utilisait déjà l'an dernier) qu'on se trimbale avec ce convertisseur et il nous a lâché 8 km après avoir approché un fer à souder de très près. Déjà c'est rassurant que ça ne soit pas plus "grave" car sinon on repartait encore pour un tour de commande sur le net, pas d'adresse où faire livrer, ... mais ça n'est néanmoins pas si simple que ça à régler. Trouver quelqu'un ou une boutique où on pourra nous ressouder ça j'avoue que je ne vois pas bien. Déjà trouver une boutique de composants à Athènes ça n'a pas été simple, mais là quelqu'un qui fait en plus de la soudure sur place, il va probablement falloir ruser (un réparateur de téléphone mobile qui ne renvoie pas systématiquement au pays d'origine peut-être...) Affaire à suivre.
On découvre aussi que notre pack de batterie tout neuf revenu des USA après l'envoi de celui qui déconnait... déconne aussi. Mais cette fois c'est l'interrupteur ON/OFF qui fonctionne un peu quand il veut. On enchaine décidément les problèmes côté matériel.
Je sens aussi venir un petit souci de pneus qui vont nous faire la même chose que celui qu'on avait changé à Bialystok en Pologne... flancs qui lâchent alors que la bande de roulement est nickel ou presque. J'ai vu ça ce matin en les regonflant et bien sûr même problème que pour la pharmacie : tout était fermé aujourd'hui à Athènes. Grrr. Il y a des moments comme ça. Et je ne crois pas vous avoir parlé de la poche à eau qui finalement refuit...

259è jour : Nea Perames - Agios Charalampos

27 décembre 2011

42,0 km, 10617 km au total

Nuit difficile : Hélène tient une bonne crève. On s'octroie donc une petite grasse matinée pour repartir sous le soleil vaguement plus reposés. Aujourd'hui on trouve successivement :
- une boutique de vélos... où il n'y a pas de pneu 700x35c
- une pharmacie pour des pastilles pour la gorge et trucs pour le rhume. Le pharmacien sort nous rejoindre pour rapporter le 2 pastilles qu'Hélène a oublié sur le comptoir (c'était pour montrer ce qu'elle voulait en cas de pharmacien non anglophone)... et ce jeune pharmacien discute quelques minutes avec nous. Il fait du VTT mais pas de randonnée longue avec.
- une boulangerie pour un énorme "morceau" de pain (1kg, issu d'un pain qui doit en faire 4 ou 5) et bien sûr... vous savez quoi :)
On profite aussi du fait qu'on n'avance pas pour faire quelques vidéos du tandem de Noël avec les guirlandes qui clignotent car branchées sur le pack de batteries.
Du coup pour le déjeuner avec vue sur la mer le compteur indique 16,6 km... pas mal. Le soleil nous chauffe le dos, c'est pas mal car le vent est vraiment glacé. On profite de la pause pour réfléchir à notre parcours en Italie. On compte un peu les kilomètres jusqu'à une nouvelle adresse d'amis d'amis de la famille qui pourraient nous héberger au sud du pays. Comme pour l'instant on n'a pas trop d'idée du trajet à envisager on se dit que se point de chute va un peu le définir pour nous. On se dit aussi qu'on pourrait essayer de profiter d'une adresse postale et se faire livrer une poche à eau, des pneus, pourquoi pas un fer à souder... ce qui pourrait être pratique ! Bref on va voir.
L'après-midi est une succession de petites montées descentes à ras de la côte. Le paysage est vraiment superbe, la mer d'un bleu magnifique, c'est agréable.
On ne roulera finalement qu'une grosse quarantaine de kilomètres aujourd'hui mais on préfère s'arrêter un peu avant une série de petites villes histoire de s'assurer du coin bivouac. Hélène a mal aux fesses et pas beaucoup d'énergie dans les jambes, il fait donc bon se poser. Ce soir on dort à côté d'une agave qui doit bien faire dans les 4 mètres carré d'emprise au sol mais avant de se coucher et de diner on déguste quelques petits nounours Haribo de notre colis de noël.

260è jour : Agios Charalampos - un peu après Vélo (oui oui)

28 décembre 2011

38,8 km, 10656 km au total

Ce matin on reprend les bonnes habitudes avec un lever à 5h50. Hélène a encore passé une nuit terrible, le réveil est donc très difficile (même si pour elle il se fait une bonne demi-heure plus tard). Ce matin nouveauté : au petit déjeuner il y a du pain et du beurre salé. En effet on est reparti de notre petit appart d'Athènes avec le reste du beurre (à peine entamé en fait) et du coup il faut qu'on trouve des trucs pour le consommer. L'avantage c'est qu'avec les températures actuelles on peut le conserver sans trop de souci. En tout cas ça nous change des céréales.
On prend donc la direction de Corinthe. Un peu avant d'arriver dans la ville on traverse ce qu'ils appellent l'isthme, avec un canal impressionnant. Un genre de mini Suez ou Panama (enfin j'imagine). Un canal artificiel taillé dans la roche. C'est vertigineux de profondeur. On suit ensuite bêtement la route principale qui mène à Corinthe mais on se rend compte que la ville est en train de passer à notre droite sans qu'on puisse sortir de la route pour aller dans le centre. Point GPS, on est dégoutés, il faut faire demi tour et 3 bornes en sens inverse. Une fois dans le centre on se focalise sur la recherche d'une solution pour réparer notre e-werk. Premier magasin, un genre d'entreprise de réparation mais qui ne fait au final que dans le très gros matériel. Pompes, machins de tracteurs, ... le proprio m'aiderait avec plaisir mais il n'a pas le matériel. Il m'oriente vers une boutique d'électronique, cool, au moins on sait qu'il y en a une et si jamais ils ne peuvent pas réparer j'achèterai un fer à souder, une petite paire de pinces et je règlerais le truc moi-même. Il m'indique l'adresse, on s'y rend : que dalle. Je rentre dans une boutique de chaussures pour demander et ô miracle la fille connait... sauf que ça n'est pas vraiment là où on m'a dit que c'était. C'est rigolo de voir une vendeuse de chaussure s'insurger "mais qui vous a donné cette adresse ? Ca n'est pas là du tout !". On reprend le tandem et on trouve finalement la boutique quelques rues plus loin. L'accueil est un peu déplorable, je montre mon bidule à réparer le mec se met à discuter avec une de ses collègues pour finalement me dire que non ils ne font pas de réparations mais qu'il y a une boutique un peu plus loin... je demande le nom et l'adresse... et on me laisse en plan sans réelle réponse. J'opte donc pour la solution évoquée plus haut et commence à embarquer le matériel de soudure. Je demande un peu de fil (il m'en faut 10 cm à tout casser) et là c'est le drame. A se demander dans quelle boutique on est. La nana me trouve 1 mètre d'énorme fil pour enceintes et rien d'autre. Il y a pourtant des composants à souder en vente, des fers à souder, mais pas de fil !!! Finalement après un dernier conciliabule ils m'indiquent là où "à priori" est le magasin de réparation. C'est un petit croquis à la noix avec des grosses hésitations si c'est "la 2è ou 3è à droite" ainsi de suite. Je me dis que je vais aller voir mais que si ça ne le fait pas je reviendrai acheter le matériel de soudure et me débrouillerai pour trouver un fil ailleurs ou en raccourcir un dans ceux qu'on a déjà ...
On reprend donc le tandem, suit au mieux les instructions et finalement je tombe sur un réparateur de télé, magnétoscopes & co. Je ne sais pas si c'est vraiment l'adresse indiquée car le nom ne correspond pas mais après discussion avec le propriétaire (enfin il ne parle pas un mot d'anglais) il est ok pour me réparer mon précieux. Il me demande juste de revenir dans une heure.
On profite de ce battement pour faire notre ravitaillement en nourriture et retirer du cash (c'est dingue ici on dirait l'Allemagne, même les supermarchés ne prennent pas la CB). Hélène s'offre des lacets pour ses chaussures. Il n'y a pas beaucoup de choix et elle ressort avec des trucs plus pour des chaussures de clown qu'autre chose (jaune et noir), c'est impressionnant la différence entre les lacets neufs au couleurs pétantes et les chaussures poussiéreuses, mais comme pour notre cassette de pignons ultra brillante à Constanta, ça ne va pas durer, dans 15 jours les lacets auront l'air d'avoir toujours été là...
Je retourne à la boutique de réparation, teste l'e-werk qui fonctionne. La réparation est un peu cracra mais ça ira. Je sors mon porte-monnaie pour payer (le prix n'a pas été évoqué avant) et demande c'est combien. Il réfléchit une seconde et arbitrairement me montre un billet de 10 euros. Je demande si c'est 10 euros il me dit oui. J'aurai été près à payer 20 ou même 40 pour que ce bidule essentiel à notre survie fonctionne :) mais bon quand même... je fais la moue, hoche la tête en montrant que bof quand même 10 euros c'est cher. Il me dit ok pour 5. La Grèce c'est pire que le Maroc niveau marchandage :) Bon en même temps payé en liquide sans ticket de caisse ou facture en effet j'imagine que côté compta et charges sociales ça va passer au travers...
On repart, il est déjà 12h20. Encore une journée qui s'annonce courte en vélo.
On rejoint la mer, la longe un peu à la recherche d'un endroit où pique-niquer. Ca sera finalement sur la plage de galets. Le soleil est réchauffant, on est biens malgré le vent et on en profite pour se faire un sandwich mode "dédicace à Guilhem et Eglantine", c'est-à-dire qu'on prend nos 500 grammes de pain restant d'hier et ce matin, on le coupe en 2 parce qu'on est 2 et ensuite on ouvre chaque morceau dans la longueur pour le beurrer et y glisser du jambon et du fromage. On a donc en main un sandwich unique mais énorme, c'est visiblement comme ça que nos collègues de voyage l'aiment. On pense bien à eux mais on aura bien du mal à terminer notre "étouffe chrétien".
Vers 14h alors qu'il est normalement l'heure de repartir c'est un peu dur pour Hélène qui n'a d'ailleurs pas fini de faire sécher ses mouchoirs au soleil. Ah la bonne crève... On constate qu'on a du wifi sur la plage, probablement issu du café pas très loin. On en profite pour chercher les articles qu'on va essayer de commander : poche à eau et pneus robustes. On attend la réponse de notre hébergement en Italie avant de valider la commande mais au moins on a quelques idées de où commander. Il est 15h30 et on se force à repartir même si on n'a pas encore trouvé le système de fixation de la sacoche avant. Il faut qu'on bouge et qu'on se trouve un lieu de bivouac.
Pendant le déjeuner j'ai refermé la boîte de l'e-werk (plus compliqué qu'il n'y semble) et cet après-midi, enfin ce qu'il en reste, étant donné l'utilisation massive du téléphone pour consulter les sites web de vente en ligne, je teste ENFIN la recharge directe de l'iphone sur la dynamo. Enfin directe c'est un bien grand mot, mais disons que l'énergie produite par la dynamo va - après conversion et adaptation aux caprices du téléphone - directement charger sa batterie. Le bilan est double :
- il faut brancher la prise en roulant (si on démarre avec l'iphone branché il n'aime pas quand on avance à 1 km/h, détecte un truc bizarre et refuse ensuite de se charger même si on roule à 20 km/h). Bon ça n'est pas trop grave car j'ai la prise à portée de mains à l'avant dans la sacoche de guidon. Si j'avais su j'aurai demandé à Mathieu de plancher sur une bidouille électronique du type "interrupteur qui se déclenche quand certaines conditions de voltage et ampérage sont atteintes" mais ça ne devrait pas être trop dérangeant en raison du second bilan.
- ça charge super bien ! C'est la bonne surprise, en un peu moins d'une heure de vélo la batterie est passée de 68% à 90% chargée. Il y a donc un bon espoir de pouvoir utiliser l'iphone comme d'habitude, notamment dans la journée pour le GPS, le soir pour réviser l'espagnol et lire, et dans la journée d'avoir le téléphone rechargé à bloc. Affaire à suivre, on va attendre le prochain truc qui pète, mais ça s'annonce plutôt bien. Et puis avoir une rallonge USB de 3m fixée sur le vélo ça a un de ces côtés geek que j'adore.
Ce soir en se posant dans un champ d'orangers, citronniers et clémentiniers (ça se dit ?) on est tous les deux ravis. Hélène pour les arbres magnifiques qui nous entourent, pleins de fruits et moi pour mon iphone que je devrais pouvoir utiliser un peu plus librement sans systématiquement craindre pour la recharge de sa batterie.
Alors qu'on commence à monter la tente et qu'Hélène est en train de se choisir une clémentine dans un arbre, le proprio débarque. Je ne crois pas qu'il l'ait vu et on attaque direct bille en tête notre attitude de "gentils voyageurs qui viennent du bout du monde". Le monsieur ne parle pas un mot d'anglais ou de français mais je lui montre la carte (vraiment vital cette carte plastifiée, elle nous sert tous les jours, merci encore Jean-Paul pour son impression/plastification), je lui fais comprendre qu'on veut juste dormir 1 nuit ici. Il est plutôt neutre mais comprend notre demande et accepte de nous laisser dormir là dans son champ. Il nous dit finalement avant de repartir aussi rapidement qu'il est arrivé qu'on peut cueillir des fruits pour les manger. Cool.
Hélène cueille donc quelques clémentines pendant que je m'émerveille devant la complexité de la nature. Certains arbres ont l'air d'orancitronniers vu les fruits légèrement orangés, plutôt ronds mais avec les pointes caractéristiques des citrons. D'autres plus vicieux ont 1 tronc mais des branches avec des clémentines et d'autres avec des citrons. La magie des greffes et des rameaux qui poussent au dessus ou au dessous. En tout cas c'est bien marrant.
J'en profite pour faire une petite parenthèse sur les tout aussi magnifiques clémentiniers qu'on trouve partout dans les centres des villes. A Athènes notamment, juste à la hauteur de la fenêtre de l'appartement que nous avons loué on pouvait atteindre les fruits. J'ai donc testé pour vous ces clémentines parce que j'imagine que ça vous démangeait en voyant les photos "mais alors elles sont commestibles ou pas ?". Ma raison et mon petit doigt me disaient qu'en cette période de crise, si elles étaient bonnes elles auraient déjà toutes été cueillies pour être revendues quelque part... mais parfois il faut tester par soi-même pour en être sur, car qui sait, peut-être simplement les grecs sont tellement gavés de clémentines qui coûtent trois fois rien qu'ils n'ont pas envie de se fatiguer à aller en cueillir dans la rue. Le bilan est donc impressionnant : elles sont archi dégeulasses. C'est pas juste une histoire de pollution ou de pas mur, non non, on a appris plus tard qu'il s'agit d'une variété particulière, choisie pour sa résistance à à peu près tout. Côté saveur, c'est un mélange d'acidité et surtout d'amertume. Infect. Il paraît qu'on peut éventuellement faire confire les zests verts ou faire bouillir longuement les fruits complets pour les compoter mais cru non, c'est juste pas possible.

On rentre rapidement dans la tente car malgré une nouvelle fois notre kilométrage un peu ridicule il est déjà bien tard et le soleil ne va pas tarder à se coucher. Malgré ce kilométrage je suis quand même hyper content et soulagé pour cette histoire de recharge d'iphone. On a perdu beaucoup de temps ce matin, notre visite de Corinthe en a un peu souffert, mais au moins c'est réglé. Pas besoin de chercher de prise pour faire la soudure moi-même on gagnera du temps par la suite :)
Ce soir au diner, nouilles chinoises "du colis de noël", quand je vous disais qu'il y en avait des choses dans ce paquet !

261è jour : Vélo - Krathio

29 décembre 2011

47,1 km, 10703 km au total

Le programme de la journée c'est de bien rouler car on n'a rien de particulier à faire à part ça : pas de courses, pas de réparations... Hélène a toujours autant la crève et dort toujours aussi mal, on part donc très doucement. L'iphone se charge... bon je retire ce que j'ai dit c'est un peu pénible de devoir débrancher/rebrancher à chaque arrêt, mais en 1h15 il récupère les 25% de charge nécessaire à le remplir. Cool.
Le paysage est toujours aussi beau. On continue à longer la côté et malgré le temps très grisouille la mer est superbement bleue et transparente. Au loin de l'autre côté on aperçoit des sommets enneigés. La carte nous indique qu'ils culminent au dessus de 2500 mètres, donc il y a encore de la marge, on ne risque pas de se retrouver à rouler dans la neige.
On traverse une quantité phénoménale de petites stations balnéaires. C'est plat mais sans grand intérêt : beaucoup de choses sont fermées et les petits immeubles et résidences secondaires ne sont pas passionnantes. Il vaut mieux conserver son regard sur la mer et les montagnes des 2 côtés.
Un peu avant midi on trouve un petit abri avec banc et table, et vue imprenable sur la Méditerranée. On déguste nos sandwiches, écrit quelques cartes postales et de vœux. On appelle aussi Marie-Violaine, une française qui réside en Italie, une amie d'amie des parents d'Hélène et dont on a obtenu l'adresse. Elle est ok pour nous accueillir et on va profiter du fait qu'on passera là-bas d'ici une ou deux semaines pour utiliser le "luxe" d'avoir une adresse postale. Ca serait cool si on pouvait régler quelques soucis de matériel !
Un peu avant de repartir on voit passer deux cyclo-touristes. On fait des grands bonjours et signes de bras en espérant qu'ils s'arrêteront, ce qu'ils font. Ce sont 2 Suisses qui sont partis pour 6 mois mais qui terminent leur voyage d'ici quelques jours. Un ferry de Patra à Venise et ensuite retour en Suisse à vélo. Ils sont moins effrayés par les montagnes que nous mais on se retrouve sur beaucoup de points. Ils aiment beaucoup notre tandem de noël et nous on aime bien leur idée d'être partis avec des cartes postales du village où ils habitent en Suisse et d'en donner aux gens qu'ils rencontrent. On a donc désormais un point de chute près de Zurich si on veut aller faire un tour là-bas...
On discute un bon moment avant de les laisser repartir car ils veulent être à Patra demain pour leur ferry. Nous aussi probablement mais comme on n'a encore aucune idée des horaires ni de planning arrêté on n'est pas forcément pressés.
On obtient l'adresse exacte où on va pouvoir se faire livrer en Italie et peu après on trouve du wifi pour passer nos commandes. Comme c'est la période "entre noël et le premier de l'an" certains sites ont tendance à fonctionner au ralenti on préfère donc s'y prendre le plus tôt possible pour assurer nos arrières.
On commande donc, sur un wifi anémique et depuis l'iphone :
- une poche à eau de 6 litres MSR Dromedary
- une poignée avec fixations pour la sacoche avant Vaude
- 2 pneus Schwalbe Marathon Supreme (qu'on se fait livrer en France car le site sur lequel on a un super prix et un bon de réduction n'expédie pas ailleurs, et ailleurs c'est beaucoup plus cher). Il faudra qu'on se fasse réexpédier ça en Italie par la suite... où qu'on trouve une autre solution si les délais font que ça n'est pas possible de les recevoir en Italie.
On a eu beau speeder et utiliser des bookmarks de sites déjà préselectionnés hier on passe quasiment une heure debout au pied d'un immeuble à voir le soleil passer derrière les montagnes.
Du coup il se met à faire très frais d'un seul coup et malgré un roulage à vive allure on a du mal à se réchauffer. Il ne nous reste plus qu'à trouver un lieu pour bivouaquer. On prévoit de galérer un peu car la côte n'est pas large entre la mer et la montagne et bien occupée par les stations balnéaires. Quand on voit donc quelques grands champs de citronniers ont ne fait pas les difficiles et on va planter la tente.

262è jour : Krathio - Patra

30 décembre 2011

69,5 km, 10772 km au total

Ce matin on essaye de ne pas trop trainer car on a une bonne journée de vélo. On espère rejoindre Patra (ou Patras selon les cartes) ce soir et prendre le ferry de 18h pour Bari. La route continue le long de la côté, c'est un poil plus sauvage qu'hier, il y a moins de stations balnéaires. On fait quelques courses rapides dans un Lidl, ça fait du bien de ressortir avec un ticket de caisse qui nous parait cohérent, Carrefour en Grèce c'est génial pour les produits proposés mais côté tarifs on a bien morflé. C'est marrant car nos Suisses d'hier faisaient le même constat que la Grèce était très chère, avec les mêmes niveaux de prix que leur pays... mais des salaires bien différents. On s'arrête quand même ensuite dans un Carrefour pour acheter une dernière fois du gaz "facilement". Cette fois je prends une bouteille "bleue des mers du sud", après la vert pomme et la rose bonbon on enchaine :)
La météo n'est pas exceptionnelle mais on arrivera quand même à pique-niquer dans un champ d'oliviers pas trop humide. On attend la pluie à tout moment, donc en repartant on s'harnache en conséquence. En effet la pluie ne tarde pas et nos derniers kilomètres pour arriver à Patra sont bien humides.
On s'arrête devant une boutique de vente de billets de ferry, Hélène tient le vélo et je vais me renseigner. Hier on a demandé à mes parents par emails des infos sur les horaires et compagnies, on sait donc qu'on va prendre le Superfast de 18h. Je déchante vite : pas de ferry pour Bari avant le 2 janvier, à priori en raison "de la période" (comprendre la fin de l'année). Pour Brindisi c'est carrément ... le 8 janvier !!! Seule solution si on veut partir ce soir : aller à Ancona, http://maps.google.fr/maps?q=Anc%C3%B4ne,+Italie&hl=fr&ie=UTF8&ll=41.294317,17.29248&spn=8.829025,20.67627&sll=41.869561,12.568359&sspn=8.751016,20.67627&vpsrc=6&hnear=Anc%C3%B4ne,+Marches,+Italie&t=m&z=6 c'est carrément au milieu de la côté est, au nord de Rome, donc pas du tout ce qu'on a prévu. Je ressors dépité et explique la situation à Hélène. On a pris des engagements du côté de la Calabre, la région la plus au sud, rencontrer des gens et également nous faire livrer du matériel là-bas, donc le plan Ancona ça le fait pas du tout. On aurait pu adapter le trajet mais là c'est trop tard. On est bien dégoutés.
Malgré tout ça n'est pas super grave car on avait prévu de se poser quelques jours à Bari pour ne rien faire du tout, des vacances, des vraies, on va faire un peu différemment et commencer dès ce soir mais à Patra.
On rejoint un peu le centre pour trouver un centre d'informations... il est fermé. On trouve néanmoins du wifi et part en quête d'un petit appartement à louer. Nos recherches sont malheureusement infructueuses : soit c'est au mois (et vide), soit pas de réservation immédiate (simplement "contacter le propriétaire par email") ce qui ne nous convient pas vraiment à 1h de la tombée de la nuit.
On part donc en quête d'hôtels plus traditionnels, rien de bien fameux à se mettre sous la dent, on se dirige donc vers le "El Greco" un petit hôtel sans grand intérêt mais au tarif pas totalement délirant comme d'autres qu'on a pu approcher. Il y a du wifi, on négocie une chambre avec un grand balcon pour mettre le tandem (vu que les chambres sont minuscules). On monte le tandem au 5è via les escaliers et nos bagages arrivent eux par l'ascenseur riquiqui. C'est très spartiate et il faut mettre la clim réversible à fond tellement il caille mais on apprécie quand même le confort de la prise électrique, de la douche, du lit...
Ce soir l'ordi ne veut pas se charger... un truc probablement lié au câble qui va du pack de batterie (qui a son interrupteur qui déconne à fond). Au bord du désespoir et après 239 tentatives de branchement/débranchement pouf la petite diode s'allume... ouf... n'empêche que du côté des problèmes techniques il n'y a pas à dire, depuis notre remorque en Roumanie on en bave sévèrement !
Au programme ce soir : pique-nique dans la chambre, dire qu'on s'était préparé des sandwiches pour le bateau, qu'on avait optimisé nos sacoches pour prendre uniquement le nécessaire avec nous sur le ferry... m'enfin, on se regarde le début d'une nouvelle (précédente) saison de TAR (The Amazing Race), notamment un petit "extra" composé de rushes quasiment pas montés, sans musique, sans effets, sans speed, c'est impressionnant la différence. Comme dit l'un des commentaires de la vidéo sur Youtube ; pas étonnant qu'ils aient gagné un jesaisplusquoi Award pour le meilleur montage. Cette émission c'est speed en permanence, jamais un plan fixe, toujours un coup de zoom, une accélération, 3 plans à la seconde, ... peut-être qu'il faudrait que je m'en inspire pour le futur montage des vidéos qu'on tourne au fil de ce voyage... je n'ose toujours pas imaginer comment je vais pouvoir traiter 12 ou 15 mois de vidéos pour en faire un "documentaire" regardable... m'enfin chaque chose en son temps, pour l'instant on emmagasine, on verra plus tard...

263è jour : Patra (jour off)

31 décembre 2011

0 km, 10772 km au total

L'hôtel est calme mais côté chauffage c'est pas la joie, le chauffage central ne fonctionne pas et il faut utiliser la clim réversible. A première vue ça semble bien sympa : on définit la température qu'on veut et hop on l'obtient... dans les faits c'est surtout bruyant, ça souffle un air chaud dans la tronche alors qu'il fait 16°C dans le reste de la pièce, et dans la salle de bains c'est simple, c'est le pôle nord. Ce matin après une nuit "chaud sous la couette, froid dehors" j'ai un mal de crâne carabiné, mal aux yeux,... parfait pour commencer un réveillon. Hélène va un peu mieux de son côté.
On prend un petit dej dans la chambre, ah non pas le service d'étage étouétou, toujours les céréales dans le ziploc et le thé sur le réchaud à gaz (strictement interdit d'ailleurs).
On passe la matinée à chercher un futur point de chute à Bari sans succès. On avait repéré 2 petits studios mais ils sont pris. Peut-être qu'on poursuivra sur le principe de l'hôtel, peut-être qu'on sortira un peu de la ville pour se trouver une chambre d'hôte, peut-être un couchsurfeur, ou tout simplement qu'on reprendra la route tel que... on va poursuivre nos investigations...
Je suis trop mal en point pour sortir et me repose donc pendant qu'Hélène prend l'air pour aller acheter nos billets de ferry. On nous avait conseillé d'aller dans n'importe quelle agence de voyage et en effet c'est le plus simple. Il n'y a pas forcément de guichet officiel de la compagnie de ferry et en agence de voyage ce sont les mêmes tarifs, pas de commission supplémentaire, donc au moins on a des billets imprimés et on est sûrs de ne pas avoir de plan compliqué du genre réservation sur le net mais qui demande ensuite d'imprimer son billet (on ne voyage pas avec une imprimante et on n'a pas trop envie de courir les boutiques de reprographie un 31 décembre).
Hélène fait également quelques courses pour notre réveillon. Après discussions sur nos désirs rien qu'à nous hors de toute convention on se rend compte qu'on n'a pas forcément envie de "fêter" ce jour, ni vraiment d'être dans un resto guindé trop bruyant (aïe la tête) à la nourriture moyenne mais au tarif gonflé. Bref ce soir ça sera mezzés dans la chambre : caviar d'aubergine, tarama, tzatziki, poulpe à la tomate, olives, pitas, baklavas et bien sûr melomakaronas !
On se repose, prend un petit thé, bref c'est comme ça qu'on voulait passer ces quelques jours, à ne rien faire. Peut-être que si demain il fait beau on ira faire 500 mètres à pied, allez peut-être un peu plus, mais en gros l'idée c'est repos, glandouille, discussions avec la famille et les amis, quelques emails, ... mais avant tout prendre le temps.

Joyeux réveillon à toutes et à tous.

264è jour : Patra (jour off)

1er janvier 2012

0 km, 10772 km au total

ET hop on change d'année... mais ce matin le réveil est à peu près le même qu'hier : sinus bouchés, tête comme une pastèque et yeux exorbités... bilan je ne me lève pas. Hélène est bien contente d'en profiter pour bouquiner.
Le programme de la journée se poursuit sur le même rythme, lecture, téléchargement de cartes d'Italie dans l'iphone, grignotage, bref un parfait premier janvier repos.
Il est 18h quand j'écris et on n'est pas sortis de la chambre, peut-être qu'on fera les 500 mètres évoqués hier un peu plus tard... ou pas du tout !
Ah oui et les bonnes résolutions ? Oulala ça ne se prend jamais un premier janvier, c'est le meilleur moyen de ne pas les tenir... on en reparlera... plus tard... oui beaucoup plus tard...


265è jour : Patra - quelque part en mer

2 janvier 2012

5,8 km, 10778 km au total

Ce matin on a un horaire à respecter vu qu'il faut quitter la chambre avant midi... et ce matin le réveil de l'iphone a buggé. Etrange mais il n'a pas sonné, sérieux. Bon le réveil naturel nous permet quand même d'être largement dans les temps.
On a vu que l'hôtel proposait une pièce pour garder les bagages donc on espère pouvoir y laisser le tandem et nos affaires pour profiter de la journée pour se balader à pied dans Patra avant de revenir pour prendre ensuite le ferry. Comme souvent il y a la théorie et la pratique... pas de pièce à disposition mais on peut laisser nos affaires dans le hall de l'hôtel. Il y a un petit recoin et le bureau de l'accueil juste à côté donc on a relativement confiance.
On part donc à pied déambuler dans les petites rues piétonnes et prendre un peu d'altitude pour avoir une jolie vue sur le port et les montagnes toutes proches.
On passe les fontaines de la place principales puis après quelques escaliers et rues escarpées on atteint la forteresse. C'est ouvert et on peut donc observer d'un peu plus près les vieilles pierres (autour des années 800) mais surtout la vue. On aperçoit le nouveau port (port sud) où sont amarrés les ferry "superfast", peut-être l'un d'eux est celui qu'on prendra ce soir. En effet selon les compagnies et les trajets il ne faut pas se tromper de port... et comme le nouveau n'est pas encore sur les cartes... bref ça nous rassure.
On profite de la météo fabuleuse, on retire les couches chaudes les unes après les autres, c'est très agréable.
On redescend dans le centre, en ce 2 janvier tout est fermé, à priori c'est également férié en Grèce. On se trouve néanmoins un petit endroit ou manger. Un genre de chaîne spécialisée dans le poulet, ça ne paye pas de mine mais le tandem (rallongé) décoré en guise d'enseigne et le "chicken" (qui est le nom du nouveau petit chat gris de Sandrine et Sacha) nous imposent d'aller manger là :-)
Contre toute attente c'est plutôt fameux. Le poulet est excellent et la sauce raffinée. On mange également des tomates et courgettes farcies très bonnes. On ressort ensuite pour aller squatter un café et profiter tranquillement d'un peu de repos.
Vers 15h30 on rejoint notre hôtel en on récupère nos affaires et harnache le tandem.
Direction donc le port "sud", c'est assez étrange car on passe devant notre ferry mais on doit encore descendre plusieurs grosses centaines de mètres avant de pouvoir rentrer dans le terminal. Ensuite il faut tout remonter pour rejoindre les guichets pour l'embarquement. Malgré nos billets il faut qu'on nous délivre des carte d'embarquement, notamment une pour le vélo. Etrange mais il n'y a pas foule donc ça va plutôt vite. On passe ensuite directement sur les quais avec le vélo via le terminal passager (et non pas celui avec les voitures et camions), cool car c'est rapide.
Avant d'embarquer on fait une petite pause sur le parking pour... faire bouillir de l'eau et remplir notre thermos. Un petit thé demain matin sera bien appréciable. On a toujours un peu peur des tarifs des consommations sur les ferrys/avions & co donc vu qu'on a tout ce qu'il faut on anticipe. On a aussi dans nos sacoches de quoi pique-niquer ce soir et petit-déjeuner demain.
Ensuite direction le pont inférieur pour poser notre monture. On est obligés de la confier aux mains du personnel qui va l'attacher, on n'aime pas trop ça mais au moins il est dans un endroit où on ne gênera personne, car il nous arrive souvent que la longueur de notre tandem empêche tout le monde de sortir (motos, autres vélos...) et quand nous arrivons juste à l'ouverture des portes à l'arrivée alors que tout le monde est là depuis 15 minutes on ne se sent pas toujours très bien regardés :)
Ensuite direction le cœur du navire via escalators, moquette épaisse et membre du personnel tous les 10 mètres, ça fait un peu bizarre. On commence notre inspection minutieuse du ferry pour définir le meilleur endroit où dormir. On nous a dit qu'il y avait des endroits tranquilles où il était possible de s'allonger sans trop déranger, et en effet on repère quelques spots. Notre billet "deck" (pont) n'est pas censé nous donner accès ni aux cabines (bien sûr) ni aux fauteuils inclinables. Mais là encore on nous a dit qu'on pouvait aller squatter sans souci si on voulait car il n'y a pas de vérification.
On sort ensuite à l'extérieur pour profiter du soleil qui se couche et des couleurs magnifiques sur les montagnes aux loin. Hélène s'aperçoit alors qu'il lui manque une boucle d'oreille (celles de noël). Rhaaaaa. Je sors l'appareil photo, regarde les dernières images prises et découvre ainsi qu'elle avait encore les deux quand nous étions en train de préparer notre thé sur le parking. Ca limite donc le champ de recherche. On a un peu de temps avant le départ du ferry donc les chances de la retrouver sont quand même plutôt bonnes.
Je garde les sacs pendait qu'Hélène part rameuter tout le personnel et parcourt en sens inverse le trajet effectué.
Je la vois ressortir sur le parking alors qu'entre temps j'ai réussi à extraire une photo tirée d'une vidéo faite lors de l'entrée dans le ferry où elle a encore les 2 boucles. J'essaye de crier pour attirer son attention mais c'est trop loin.
Hélène revient à bord dépitée (enfin de ce que je perçois à 200 mètres). Pour ma part je suis rassuré en me disant que les chances de la retrouver est encore meilleure désormais.
Hélène réapparait quelques minutes plus tard avec le sourire. Sur le chemin du retour elle a retrouvé la Précieuse. Ouf.
On s'assoit donc sur 2 chaises (les 2 seules) trouvées sur le pont pour profiter des derniers rayons du soleil puis on rentre au chaud car avec la disparition des infrarouges de notre astre préféré la température tombe en flèche.
Première tentative, se poser dans les fauteuils de "la réception". Au bout de quelques minutes un serveur débarque en demandant ce qu'on veut boire et fait une remarque sur nos gros sacs qui doivent être "là-bas" en montrant la zone des fauteuils inclinables.
Du coup on se dirige vers l'endroit en question. Aucun souci pour rentrer dans la salle et il y a plein de place. On reste quelques minutes à regarder les pubs pour la compagnie de ferrys qui passent en boucle puis on se dit qu'en fait on sera mieux dans les endroits repérés auparavant. Direction donc le pont numéro 8, sur la plateforme tout en haut d'un escalier moquetté dont la seule sortie donne sur une zone extérieure dont l'accès est réservé au personnel, autant dire qu'il ne devrait pas y avoir beaucoup de passage.
On choisit également l'endroit car on a repéré une prise électrique, ça va être très bien pour l'ordinateur, on en profite d'ailleurs même pour se regarder quelques nouveaux épisodes de notre série du moment. Royal.
Il est 19h45, un asiatique nous a rejoint et s'est assis à côté de nous et nous avons eu la visite (sans souci) d'une nana du personnel qui est venue passer un coup de téléphone. RAS pour l'instant.
On dine tranquille sur notre paréo, regarde quelques autres épisodes et installe notre campement pour la nuit...