Dormir au chaud… dehors !

Les expéditions précédentes nous ont démontré une chose : il est important de dormir au chaud pour bien récupérer et remonter avec plaisir sur le vélo le lendemain.

Nous utilisions jusqu’à présent des duvets avec une limite de confort autour de 11°C (tout habillés) et autant c’est parfait l’été en France, autant quand on en sort par le nord et qu’on envisage d’autres saisons ça commence à cailler.

Nous sommes donc partis à la recherche d’informations sur les meilleurs moyens de se tenir au chaud, et comme d’habitude sans transporter 15 kilos de matériel (non le poêle à bois en fonte n’est pas toléré dans la remorque 🙂

Alors globalement quand on creuse on trouve les infos suivantes :
– à première vue avec notre périple, la majeure partie des nuits devraient être entre 5 et 15°C
– dans le nord de la Suède l’été et surtout l’hiver en Italie/Sud de la France on peut s’attendre à parfois subir des températures en dessous de 0°C
– Bref notre idée était de trouver des sacs de couchage permettant un confort jusqu’à -5°c histoire d’avoir de la marge dans la plupart des cas et de pouvoir encaisser des imprévus au niveau température (grand froid, montée en altitude…) et « perte de pouvoir isolant » du sac (humidité par exemple).
– 2 écoles s’affrontent : la plume contre le synthétique…
* le synthétique : pas trop cher, peu sensible à l’humidité, plus lourd et moins compactable que le duvet, moins utilisable sur une large plage de température.
* le duvet : meilleure isolation, plus léger, plus compactable, plus facile à jauger (j’y reviens plus tard), plus cher, sensible à l’humidité (l’inverse du synthétique quoi), qualité des plumes variables selon les marques/modèles.
– toujours dans l’optique du poids, comme pour le reste, ne pas sous-estimer le concept de couches : la polaire + doudoune du bivouac servent aussi de couche isolante dans le duvet pour pouvoir dormir à des températures plus basses si besoin.
– le principe de jumeler les sacs n’est pas aussi répandu qu’on pourrait le croire. Ca restreint énormément le choix 🙁

Alors notre choix ?

Notre choix c’est finalement 600 grammes de duvet d’oie dans une enveloppe en Toray (encore un nouveau nom de tissu à apprendre, après le silnylon et le « cuben fiber » pour les audacieux).
– Même si le synthétique a des avantages, notamment la résistance à l’humidité nous avons privilégié la compactabilité, le poids et également le fait de pouvoir dormir dedans à -5°C … ou à +20°C (les plumes sont plus adaptées à réguler la température de l’oie que nous sommes que la fibre synthétique). Le choix est également facilité (mon histoire de jaugeage) par des règles toutes simples de calcul : le gonflant des plumes (il y a une norme, on appelle ça le FP [Fill Power] dont l’unité est le CUIN [pouces cubes par par once de duvet, une unité comme on les aime]) multiplié par le poids de plumes du duvet = une température jusqu’à laquelle on peut dormir. Bien sûr la construction du sac importe également un peu, mais dans l’ensemble c’est assez facile de comparer des sacs de tous horizons en se basant sur ces simples paramètres et ne plus trop porter d’attention aux tests flatteurs et non reproductibles de chaque fabricant. Du côté du synthétique c’est beaucoup plus la foire d’empoigne, à qui annoncera un -25°C (vous serez vivant mais probablement en hypothermie) dans un sac de 1.5 kilos. Il y a bien une norme européenne de tests mais beaucoup de marques ne l’utilisent pas (ça coûte cher, ils ont déjà leur propre méthode de tests plus flatteuse…). Plein de lecture sur le sujet sur Randonner-leger.
– Pour l’humidité nous dormons sous une tente double parois et transportons les duvets dans un sac étanche ce qui limite énormément les risques de tremper le duvet. Ca ne règle pas le problème de l’humidité résiduelle due à l’évaporation corporelle durant la nuit qui peuvent réduire les performances, mais à priori on n’aura pas de sac totalement inutilisable à cause de la pluie.

On a choisi quel modèle concrètement ?

Nous hésitions entre 2 modèles : un Petit Astazou 600 de chez Triple Zéro un petit fabricant français très réputé et un Pipedream 600 de l’inconnu Alpkit (anglais).
Tous les 2 sont des sacs de 600 grammes de plumes, un peu moins « chaudes » chez Alpkit que chez « 000 » et qui font au total entre 950g (Alpkit) et 1070g (000).

Les avis récupérés un peu partout sur le net ne font pas ressortir de grand vainqueur. La qualité de fabrication de 000 est exemplaire, leurs plumes parfaites… et leur prix un peu trop aussi. A l’opposé chez Alpkit on sent plus la petite boîte qui a des bonnes idées, qui démarche en direct (difficilement) des gros fabricants à l’autre bout du monde et propose un produit de qualité à un prix exceptionnel.

C’est donc vers Alpkit que nous nous sommes finalement tournés.

Alpkit Pipedream 600

Notez que cette fois on voit Hélène (!)

Le choix draconien a été guidé par 2 facteurs :
– le prix, car le frenchy coûte le double de l’anglais fabriqué en Chine… l’écart de qualité est probable, mais justifie difficilement celui du prix.
– le timing parfait de la disponibilité du modèle Alpkit. Pour info je regarde ces sacs depuis le printemps dernier, j’avais envisagé de les offrir à Hélène pour nos vacances en Angleterre/Ecosse et ait finalement reporté l’achat car Alpkit galérait pour se faire approvisionner en Toray (vous savez ce que c’est maintenant). Leurs péripéties et galères de fabrication se sont poursuivies jusqu’à fin novembre où leur container a enfin été livré en Angleterre (ils sont très sympa et communiquent facilement sur leurs histoires hallucinantes de marchés avec les chinois qui n’honorent pas leur contrat et vendent plus cher à une grande marque le tissu qu’ils ont déjà prévendu à Alpkit). Bref gros stock qui arrive fin novembre et qui fond comme neige au soleil durant décembre.

Je commande en catastrophe début janvier, le lendemain il n’y en avait plus. Sur leur site à l’heure actuelle : ils n’ont aucune idée du prochain réassort et prévoient des galères jusqu’en 2012 à cause de ce tissu magique que tous les grands fabricants s’arrachent désormais (a 29 g par m² c’est l’un des tissus techniques les plus légers).

Bon, et ils sont bien a moins ?

Premiers tests sur le canapé pour essayer, c’est plutôt agréable, les plumes gonflent super bien, c’est bien chaud, la construction est bonne, il faudra voir sur la durée mais à première vue c’est quand même très sérieux (un conseil rapide, regardez les fermetures éclairs, si c’est la marque YKK ça vous oriente rapidement sur la qualité d’un produit. YKK c’est LE fabricant fiable de fermetures éclairs). La légèreté est impressionnante, 950 grammes pour dormir au chaud jusqu’à environ -5°C. Le tissu extérieur est très fin, donc à réserver aux utilisateurs soigneux… ça globalement, c’est valable pour tout matériel ultra léger.

Hélène est ravie de la couleur qui lui va très bien au teint 🙂 et de la collerette anti « rhaa ya de l’air froid qui rentre quand je me tourne » en plus de la capuche.

Bref on est très contents car c’est un achat qui matérialise vraiment le bivouac et notre voyage. Ca sera quand même notre lit pendant plus d’un an, on a intérêt à y être bien !

Est-ce qu’on va ouvrir les fenêtres de l’appart et dormir par terre devant pour les tester avant ? Allez savoir…

Un énorme merci et des bisous aux parents d’Hélène qui ont avancé les dates de nos anniversaires pour qu’on finance cet achat. Juste une précision importante : c’est pas pour autant qu’on a 30 ans, on reste à 29 encore un petit moment !

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Une réponse à Dormir au chaud… dehors !

  1. Lucas dit :

    Si je puis me permettre d’étaler ma maigrichoune science en la matière, YKK domine tellement le marché de la fermeture dite Éclair qu’ils fabriquent également les machines qui permettent de fabriquer les fermetures. Et les dites machines peuvent « frapper » la tirette avec les lettres YKK. (je me demande même si ce n’est pas par défaut)
    Une usine qui n’est pas YKK mais qui possède les machines YKK peut tout à fait produire des zips estampillés YKK, sans que ce soit de la contrefaçon, et sans que vous soyez assurés que l’alliage utilisé soit de bonne qualité.

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