68è jour : Skiptvet - Svartskog

26 mai 2011

58,5 km, 3348 km au total

L'entrée dans un nouveau pays est synonyme de... découverte de nouveaux supermarchés :-) C'est probablement très bas étage comme réflexion, mais ma diététicienne préférée est toujours aux anges quand on a la possibilité de découvrir de nouveaux produits. Rema 1000 (on en avait vu au Danemark sans les fréquenter) assouvira sa passion pour la nourriture. Bon on l'avait lu hier sur l'iphone (je recommande aux voyageurs l'application "GlobeMaster", pas aussi détaillée qu'un guide de voyage mais qui donne pas mal d'infos sur un pays, population, religion, pratiques courantes, infos sur les grandes villes...), donc je disais on l'avait lu mais on le constate ce matin, on a encore pris un bon cran dans les prix. La Norvège s'annonce un pays au niveau de vie très élevé. D'après ce qu'on a lu c'est assez global : taxes très fortes, revenus assez élevés même pour les emplois ne demandant que peu de qualifications, taux de chômage faible (2-3%), services de santé gratuits... bref le modèle scandinave par excellence. Par contre du point de vue de l'étranger en vacances, ça fait bizarre. Ces courses seront donc un peu sponsorisées par mon oncle et ma tante Claude et Catherine, on achète du Renne séché (pas trouvé de morue) qu'on mangera demain au pique-nique. On s'est renseignés, c'est bon c'est du Renne du sud de la Norvège, donc pas de risque que c'en soit un appartenant au père-noël, soyez rassurés.
Pour le moins rassurant : TVA sur la nourriture... 14%, sur le reste... accrochez-vous aux pinceaux je retire l'échelle... 25%. Aouch.

On entame par la suite un joli parcours du combattant. Ca ressemble probablement au lieu d'entrainement de Lance Amstrong ou l'un de ses collègues, nous niveau cardio on a du mal à tenir. Montée, descen... ah non ça remonte. Petit plateau, ça mouline... ah non ça mouline plus du tout, on force comme des bourrins, malgré la transmission 30x32 on peine, on souffle, on s'arrête en disant à l'unisson (encore une fois) la banalité la plus plate qu'on puisse servir dans ces circonstances : "ça monte hein ?"
Le temps ne nous aide pas, c'est gris genre "prépare tes vêtements de pluie" mais jusqu'à midi le nuage résistera à son envie pourtant pressante. On s'abrite pour déjeuner sous... un tremplin de saut à ski, pas banal. Malheureusement c'est loin d'être très fermé, Hélène est congelée et un peu naze car la nuit sur un matelas en pente n'a pas été vraiment reposante.
Allez une petite phrase pour aujourd'hui : "Erica s'installa sur la véranda et regarda l'archipel. Cette vue lui coupait toujours le souffle. Chaque saison apportait sa mise en scène spectaculaire et cette journée proposait un soleil éblouissant jetant des cascades étincelantes de lumière sur la glace épaisse qui recouvrait l'eau" (Camilla Läckberg - la princesse de glace)
On ne sait pas trop si on est plutôt du côté de la glace après avoir été la veille du côté du soleil éblouissant, mais ce qu'on constate c'est que depuis la Suède, le climat change très rapidement, et passe allègrement de la soirée d'été agréable d'hier soir au froid humide pénétrant d'une toussaint dans un cimetière vendéen. La Scandinavie malgré son paysage bien différent a malgré tout des airs de Bretagne où les impressions changent radicalement selon la météo que l'on a eu et le coin qu'on a visité à quelques kilomètres près.
L'après-midi est pluvieuse, enfin plutôt crachineuse, on sent un manque de conviction déstabilisant dans l'énergie que les nuages mettent à se débarrasser du poids de leur passagère. Pour nous, associé au relief, c'est la certitude d'un bon sauna... et des pensées permanentes du type "alors si je calcule le taux d'évaporation de ma sueur avec le vent et que je retranche la quantité d'eau issue de la pluie le bilan est de quel ordre ?". On envie le cycliste "de course" qui nous double en maillot à manche courtes et cuissard du même ordre. Facile pour lui de tout jeter dans la machine à laver en arrivant pendant qu'il rejoindra la douche chaude et le grand drap de bain posé sur le radiateur. On ne roule pas dans la même catégorie.
Profitons d'une pause pour évoquer un sujet de la plus haute importance. Ca fait donc plus de deux mois que nous sommes partis et là encore il est temps pour moi de vous faire part d'un ressenti. J'ai attendu un peu pour voir si ça se confirmait et je peux donc vous faire part de l'information avec un peu de recul sur la situation : avec autant d'heures perdus dans nos pensées (même si on ne sait jamais le soir à quoi on a pensé dans la journée) on constate que certaines choses enfouies au plus profond de nos mémoires ressortent au grand jour. Le truc le plus évident ce sont les chansons de quand on était gamins. Ah non pas le générique de dessin animé, non beaucoup plus bateau, genre "un éléphant, qui se balançait..." ça remonte à très loin. Alors du coup on joue à chercher quel autre animal pourrait se balancer, si possible qui commence par "é", donc hop, un écureuil qui se balançait, ... un étourneau... un aiglefin... ouais bon, ba da boum. Enfin vous voyez l'idée. Le cerveau se met à ressortir de ces trucs, c'est impressionnant. Bon pas spécialement utile mais assez étrange.
Du côté de l'utile, je commence ma première leçon d'Espagnol. Ca va pas être simple, parce qu'en fait sur le tandem pour suivre une conversation un peu longue, pour bien comprendre si c'était "i ou ei" et ainsi de suite c'est un peu coton. On verra bien, il faut déjà que ma prof se décrasse elle aussi un peu le cerveau histoire de ne pas m'apprendre de conneries :)

Enfin bref, ce soit on cherche surtout à se rapprocher le plus possible d'Oslo afin d'avoir le moins de kilomètres à faire demain pour rejoindre Nesoya (je ne cherche pas à faire un o barré sur le mac hein...) où une maison nous attend. Patricia nous reçoit chez elle et Jean-Paul, Christine et leur fils Lucas prennent l'avion pour Oslo (et nous rejoindre) samedi si les aéroports restent ouverts. On est impatients. Comme on sait que traverser une grande ville (une capitale d'ailleurs) est toujours complexe et prend toujours beaucoup plus de temps que prévu, on préfère avoir 45 km à faire que 60. Le GPS est un peu perdu dans ses estimations. Mettez-le en mode "voiture" et il ne prend que les grands axes dont certains interdits aux vélo et en mode vélo il devient un peu délirant à vous faire faire 20 bornes de détours juste pour éviter un morceau de nationale tout à fait autorisé au vélos. On verra bien ce qui nous attend demain.
Le coin bivouac est difficile à trouver et un peu étrange mais au moins on est pile poil là où on voulait être. On passera sous le silence le détour fait parce qu'Hélène ne sentait pas le petit bout de route nationale qui semblait à 2X2 de loin mais qui était bien une simple voie sur la carte et dans les faits, l'important c'est qu'on soit sous la tente, presque au chaud, à écouter crépiter la pluie en grignotant des trucs sympa.

69è jour : Svartskog - Nesoya (le o est censé être barré mais bon vous savez...)

27 mai 2011

48,0 km, 3396 km au total

Ah la pluie, celle d'hier soir nous accompagne de nouveau ce matin. L'approche de la baie d'Oslo est assez particulière, on n'y voit pas à 500 mètres et il est difficile de distinguer la mer du ciel, un même joli gris...
C'est donc de nouveau en habits de cosmonautes que nous rentrons dans la ville. L'accès est finalement assez facile, il y a un trottoir cyclable qui longe l'autoroute E18, c'est un peu étrange car elle est côté gauche, donc à contre-sens et c'est une simple bordure en granit qui nous sépare des camions qui essayent en permanence de rouler dans les flaques pour nous tremper un peu plus que nous ne le sommes déjà. Nous tenons néanmoins le choc, il n'y a pas à dire, on est quand même mieux équipés que les années précédentes. Alors comment ça va du côté des sandales ? ben elles prennent bien l'eau comme il faut mais les chaussettes étanches font leur office plutôt correctement. Le côté "respirant" n'est pas probant et donc au final j'ai bien les pieds humides, mais ils restent plutôt au chaud... enfin disons pas trop au froid. L'humidité de dehors n'est pas la même que dedans, c'est un peu comme comparer la douce pluie tropicale de Tahiti avec cette fameuse toussaint vendéenne... choisissez votre camp :)
Hélène de son côté est également plutôt à l'aise dans ses baskets recouverte des surchaussures en gore-tex.
La visite d'Oslo est assez rapide, globalement vu le temps pourri, on navigue au GPS et on va au plus court. Il est toujours difficile de savoir combien de kilomètres on aura en réalité. Le GPS n'inclut pas les pistes cyclables et à première vue elles semblent longer l'autoroute. Finalement après quelques détours un peu étranges, nous arrivons à Sandvika et repérons un grand centre commercial. Parfait pour un pique-nique abrité et au chaud. Le centre commercial est immense. On profite d'un banc certes pour déjeuner mais également pour une occupation nettement plus importante : regarder les gens. Alors comment s'habillent les norvégiens et norvégiennes ? Il faut l'avouer étant donné la météo les filles et femmes de tout âge n'hésitent pas à arborer des bottes en caoutchouc. Certaines plus sophistiquées que d'autres mais la bonne vieille botte verte à de beaux jours devant elle. Associée avec un legging, une jupe ou une robe, ça le fait. Ca me rappelle des conseils sur la rando (pas forcément à vélo) où plutôt que de chercher les super chaussures en gore-tex hyper chères la meilleure solution pour se protéger de la pluie et du froid c'était la grosse chaussette de laine dans la botte en caoutchouc.
On traine et bouquine sur notre banc en levant régulièrement les yeux, on est au spectacle. On enchaîne avec un café avant de tomber de sommeil et on (re)découvre le niveau de la vie Norvégienne. Quasiment 10 euros pour 2 cafés, aouch. Bon on profite d'un wifi non sécurisé, pas dans le café car il n'y en a pas, mais un ami de dlink/linksys : "speedtouch", nous on les aime bien ceux-là.
Tiens en parlant de speed, il se trouve que notre compteur est rentré en interférences avec on ne sait quoi pendant notre balade dans le centre commercial. Pourtant loin du tandem (immobilisé par un antivol en U) il a pris 8 km entre notre entrée et notre sortie de la galerie. A certains moments je regardai le compteur, il captait un signal et les mètres s'ajoutaient lentement mais sûrement... incompréhensible.
En fin d'après-midi nous reprenons le tandem pour les quelques 3/4 derniers kilomètres qui nous séparent de Nesoya, c'est assez vite plié et vers 16h30 nous sommes devant la porte de chez Patricia qui nous accueille quelques jours chez elle. C'est l'occasion de mettre en corrélation (ou non) ce qu'on a pu apprendre de la Norvège ces derniers jours via nos constats et nos lectures. C'est autour d'un Lussac-Saint-Emilion (héhé, du vin français, ça me manquait) que nous partageons nos expériences. Patricia est française mais vit depuis 20 ans en Norvège, elle connait bien les deux systèmes et c'est donc idéal pour comparer un peu le système éducatif, le système de santé (pas gratuit du tout contrairement à ce que disait notre guide), ...
Nous nous couchons donc repus et bien fatigués malgré nos 40 km réellement parcourus aujourd'hui. La pluie et le froid de ce matin nous ont un peu vannés, surtout après les dernières nuit peu reposantes en raison de la pluie et de zoziaux.
Ah je me rend compte que je ne vous ai pas parlé de ce phénomène lié à ces jours qui s'allongent.
Tiens, prenez aujourd'hui par exemple, ma montre Suunto Core indique un lever de soleil à 4h21 et un coucher à 22h07. Pour nous c'est plutôt cool, notamment le soir où on n'est plus obligés de tout faire à la lampe frontale comme la première semaine de notre expédition. Bon, psychologiquement notre rythme se décale et il est difficile de se coucher avant 21h30/22h alors qu'on devrait déjà écraser les plumes à cette heure-là mais on s'en sort plutôt bien. Là où c'est moins drôle c'est ce 4h21. Ok le soleil dépasse l'horizon à cette heure là, mais dans les faits il fait jour bien avant, pas tout à fait une heure mais pas loin. Et les oiseaux, ils chantent dès que le ciel passe de noir total à un peu plus clair. Bref, dès 3h30 il n'est pas rare qu'on se fasse réveiller par toute une petite famille de piafs qui piaffent d'un désir impressionnant de nous embêter. Donc en ce moment les nuits se passent avec un loup sur les yeux (mais pas un avec des grandes dents) et des bouchons dans les oreilles, ah moi je vous dis, vive la nature !

70è jour : Nesoya - Oslo - Nesoya (jour off)

28 mai 2011

0 km, 3396 km au total

Après un petit déjeuner norvégien à base de pas mal de fromage, salade de crevettes..., nous profitons de la matinée pour, outre gérer quelques lessives, se balader sur l'île de Nesoya et sa voisine pour apprécier un peu plus la vue de cet endroit étrange, entre la baie et l'archipel. La météo est très moyenne donc les photo souffrent un peu de la platitude de la lumière mais l'endroit est quand même magnifique. Au retour nous tombons nez à nez avec une biche ou quelque chose comme ça qui n'est pas farouche et semble visiter les jardins des habitations en quête de junk food. Il y a une réserve naturelle à deux pas et visiblement certaines n'hésitent pas à aller un peu au delà de leur périmètre autorisé.
Nous accueillons ensuite Jean Paul, Christine et leur fils Lucas partis de la région parisienne le matin pour venir voir Patricia et profiter de notre présence au passage. Ce sont les premiers qui étaient au départ il y a 2 mois et qu'on retrouve ainsi, ça fait bizarre. Ils sont venus chargés, notamment de petites choses pour nous. Prenons par exemple du thé vert menthe pour lequel on avait passé commande. Après Internet, ma seconde drogue c'est cette boisson. Et depuis qu'on a passé la frontière française, impossible de trouver du thé vert menthe lors de nos courses, et ce dans aucun des pays que nous avons traversé. On trouve du thé vert, on trouve de l'infusion à la menthe mais pas le combo des deux. Alors oui on s'adapte, on fait des mélanges de plusieurs sachets dans un même bol, mais c'est quand même sympa de retrouver le tout en un seul sachet.
Nous récupérons également une carte de notre trajet neuve car celle qu'on avait imprimé une et elle a bien vécu, des petites cartes avec l'adresse du site web car on commence à en manquer vu qu'on en a donné pas mal aux gens croisés en cours de route. Pas mal d'autres petites choses, du vin français à boire ensemble par exemple, un drapeau européen tricoté par ma tante Rolande, ainsi qu'un petit colis de ma sœur et de son mari. A l'intérieur un vrai cadeau de noël avec des soupes lyophilisées, des petits gâteaux, un dessin de Sacha, une clé usb avec des photos de Zola, des petites vidéos et même carrément des films et séries pour qu'on se ravitaille en médias français :) sans oublier bien sûr une pince à linge avec leurs noms pour compléter notre série (qui nous servent bien il faut l'avouer). La caverne d'ali-baba, on est aux anges !
Nous profitons de l'après-midi qui est devenue pluvieuse pour faire une excursion dans Oslo. Nous visitons le port et prenons un peu d'altitude sur la partie forteresse qui jouxte la mer afin de profiter d'une vue sur la ville. Malgré la météo c'est superbe, au loin les îles et les bateaux se perdent dans la brume.
Avant de rentrer nous passons dans un petit supermarché acheter quelques petits trucs pour l'apéro et le diner. Pierre, l'ami de Patricia nous explique un peu les viandes séchées et nous découvrons que le renne que nous avons mangé hier au pique-nique était... du mouton !!! bon ben c'est pas grave, c'était aussi dans notre défi d'en manger. Etonnant, donc le mouton c'est bon et assez fort par rapport à un jambon sec de porc. Du coup on prend du renne pour l'apéro, sous forme de jambon et de saucisson.
Les 2 sont très bons, le jambon est bien sec, sans gras, mais également très salé, comme le mouton. ça ressemble un peu à de la viande des grisons, mais au goût différent, mais difficile à définir.
La soirée permet d'échanger encore pas mal sur la Norvège et ce n'est que très tard que nous retrouvons la couette de plumes.

71è jour : Nesoya - Oslo - Nesoya (jour off 2)

29 mai 2011

0 km, 3396 km au total

Ce matin direction le tremplin de saut à ski au nord d'Oslo. Il a été refait en 2011, c'est tout moderne et permet une superbe vue sur toute la baie. La météo est en notre faveur même si le soleil ne fait que percer les nuages de temps en temps. Il ne manque que la neige mais on est en réalité plutôt contents de ne pas avoir à l'affronter, de même que la montée qui nous a permis de rejoindre le lieu du tremplin.
Nous enchainons avec une montée encore un peu plus haut qui nous permet de découvrir un vieux resto et quelques maisons avec un toit végétal, marrant.
Nous redescendons visiter Frognerparken, un parc sympa avec plein de statues de personnages enlacés, très chouette.
L'estomac gargouillant nous regagnons la maison de Patricia prendre un encas norvégien, globalement c'est le même principe que le petit déjeuner. L'après-midi est plus calme puisque nous nous reposons à la maison, et regardons même... un film : "Erreur de la banque en votre faveur", en français (pas doublé en norvégien, de toute façon ils ne doublent quasiment pas les films).
On se repose et sort se balader pour inspecter une maison en construction pour voir un peu comment ils isolent les habitations par ici parce qu'à première vue les maisons en bois sont assez semblables à ce qu'on trouve en France.
Là il s'agit aussi d'une maison à ossature bois mais avec une couche d'isolation en polystyrène à l'intérieur et la même chose (10-15 cm) à l'extérieur. Elle sera également probablement revêtue d'un bardage... il faudra qu'on revienne voir car elle semble pas mal à première vue (toit plat).
Le soleil finit par percer et les rayons de lumière qui rentrent dans la maison sont très agréables derrière les vitres. Le temps reste très menaçant et noir mais c'est superbe.

72è jour : Nesoya - Oslo - Nesoya (jour off 3)

30 mai 2011

0 km, 3396 km au total

Balades dans le musée des "maisons" anciennes sur l'île de Bygdoy, c'est sympa de voir et visiter plein de maisons traditionnelles entre 1200 et nos jours. Beaucoup de maisons en bois... ah non pas comme vous imaginez, mais en troncs d'arbres entiers, façon David Crockett. Beaucoup de toits végétaux, posés en surcouche sur des tuiles en... simples écorces de bouleau superposées, intéressant.
Après un resto pas traditionnel du tout nous visitons quelques artères principales d'Oslo et regardons de loin le château du roi Kong Harald, pas vraiment exceptionnel mais autant profiter de nos présence à quelques centaines de mètres pour le voir. Nous terminons l'après-midi dans un supermarché pour faire quelques courses de spécialités.
Retour à Nesøya (oui j'ai été chercher un o barré au fin fond du mac pour vous faire plaisir) en bus avec Patricia après avoir quitté JP/C/L qui reprennent l'avion ce soir pour la région parisienne.
Nous profitons d'un peu de temps libre pour nous occuper des traditionnels petits impératifs : emails pro, vidage de photos, couture, ... et plutôt que d'écrire ça serait bien que je cherche un peu par où on va repartir demain. Comme nous avons décidé de ne pas faire "la boucle" entre la Suède et la Finlande nous gagnons un paquet de kilomètres et du coup nous allons être très en avance sur notre rendez-vous de mi-septembre à Cracovie... on risque plutôt d'y être début août... Que faire ? Annuler le rendez-vous ? modifier le parcours pour le rallonger ? On est en pleine réflexion et elle va probablement encore se poursuivre. Allez je vous laisse, je profite de Google maps pendant qu'il y a du wifi de qualité sous la main.

73è jour : Nesoya - Lovenstad

30 mai 2011

46,1 km, 3442 km au total

Ah que c'est difficile ce matin, de sortir de la maison bien chaude et confortable pour aller se tremper sous la pluie qui tombe dru. Ca n'est pas une surprise c'était prévu mais c'est toujours un moment délicat, celui de sortir de son nid douillet. On se surprend à trainer, à transformer l'heure de départ prévue (9h) en 10h large, très large.
Dès le départ c'est assez fun : le tandem freine comme une savonnette, ça fait quelques jours que j'hésite à changer les patins, j'ai l'impression qu'on freine un peu sur le métal du porte patin, mais c'est difficile de distinguer le bruit du petit caillou (quand il y a de la pluie les jantes et les patins sont très cracra) de celui du métal.
On profite aussi des joies de la piscine, c'est étrange à Oslo il y a plein d'endroits où dès qu'il pleut tu as 20 centimètres de flotte qui stagne. On apprécie aussi les camions qui roulent dans les flaques, un vrai bonheur. On est tous les deux un peu ronchons et les indications des pistes cyclables ne nous aident pas à sourire. On commence par se perdre un peu dans Sandvika et on s'éloigne pas mal de notre E18 qui longe la côte. Quand on la retrouve Hélène décide que c'est mieux de suivre la E1, une autre piste qui rejoint Oslo, histoire de ne pas prendre le même chemin qu'à l'aller. Alors oui c'est joli, la piste oscille au plus près des petites îles et on a l'occasion de passer dans des petits lotissements très sympa, par contre qu'est-ce qu'on morfle côté relief. Les montagnes russes. On n'a même pas 10 km dans les jambes on est déjà sur les rotules !
On finit par retrouver le centre d'Oslo, il est déjà midi. Nous cruel dilemme (très français on vous l'accorde) : comment gérer le déjeuner ? Hier lors des courses, Hélène avait envie qu'on prévoit un repas chaud (c'est plus sympa quand il fait froid). Le souci c'est que ça complique un peu la logistique : pas vraiment possible d'aller utiliser le réchaud dans une galerie commerciale. Premier arrêt près de la gare, on s'arrête 3 minutes, c'est un peu tout pourri. Le parc n'a pas le moindre banc et est totalement sous des arbres qui goutent en permanence. Il y a bien une petite passerelle qui nous fournit un abri dessous, mais c'est très passager dans le coin (normal pour une gare vous me direz) et s'asseoir par terre sur le bitume n'est pas franchement attirant. On s'enfile quelques cacahuètes et on repart, la mort dans l'âme et le loup dans l'estomac.
Quand on a faim tout se complique, le moindre loupé dans les directions devient une catastrophe et revenir sur ses pas pour reprendre la bonne route est encore plus frustrant que d'habitude. On joue à un jeu un peu pénible qui consiste en une jolie chasse au trésor : trouver le panneau suivant qui indique qu'on est sur la bonne route pour les vélos. On a déjà fait ça toute la matinée et ça ne semble pas vouloir s'arrêter. Encore un de ces moments où on ne sait pas si on doit s'estimer chanceux d'avoir une piste cyclable et des panneaux de temps en temps ou s'indigner contre le manque de panneaux par endroits et l'absence totale de panneaux "pour aller vers la piste cyclable X c'est par là". Car globalement une piste cyclable peut être bien signalée quand on est dessus, mais loupez une direction une fois et vous ne la retrouverez plus jamais et rien ne vous dira comment la rattraper.
Un peu avant 13 heures, on est claqués, l'estomac gronde et on repère un parc. Pas super accueillant, surtout avec la météo toujours aussi peu favorable. On repère un petit abri à vélo, ça fera l'affaire. C'est tout pourri car pas de banc (on va finalement devoir accepter l'idée de s'asseoir sur du bitume), pas très grand ni très fermé mais l'estomac à ses raisons que la raison n'a pas.
Alors qu'on s'apprête à déguster nos nouilles chinoises on se mare de voir une mamie un peu en peine pour se faire respecter de son petit chien. Elle s'approche de nous et vient discuter. Elle habite le coin et occupe l'étage de l'appartement de sa fille (ou l'inverse vu que son anglais est assez moyen, pourtant elle est née au nord de l'Angleterre). Elle fait s'asseoir son chien, puis coucher, puis faire un tour complet sur le dos, là on est bluffés, on retire nos rires de tout à l'heure, elle le maitrise bien le cabot. En récompense il aura droit à un petit biscuit... alors qu'elle vient de nous dire qu'il a des problèmes parce qu'il mange trop... ma diététicienne sourit intérieurement. On papote quelques minutes sur notre voyage et sur la météo (dans nos guides ils nous disent régulièrement "éviter de parler d'argent, de politique... car les NOM-DES-HABITANTS-DU-PAYS sont plutôt réservés sur le sujet, par contre la météo est toujours un excellent sujet de conversation"). Elle s'en va finalement car elle et son chien on "des trucs à faire".
On déguste enfin nos nouilles chinoises qui sont plutôt bonnes. Tiens ça fait un moment que je voulais aussi vous parler de ça, les nouilles chinoises. Depuis le départ on a testé un paquet de marques, de goûts et il en ressort 2 choses :
- il est toujours aussi impossible d'avoir la moindre idée du goût des nouilles qu'on mange.
- un paquet sur trois est immangeable car super méga archi beaucoup trop épicé. Hélène a abandonné il y a quelques temps un bol de nouilles même après un égouttage/rinçage de la "soupe". Hallucinant
- aucune chance de savoir à l'avance si ça sera épicé ou non
Finalement ça se rapproche un peu de la boîte de chocolat de Tom Hanks, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
Alors qu'on sort notre yaourt de 500 grammes et nos petits gâteaux, la mamie de tout à l'heure revient nous voir. Elle a un sac en plastique à la main et vient nous offrir des nouveaux paquets de nouilles chinoises pour les prochains repas ! On est sur le c*l. Mais alors qu'on n'a pas encore finit d'halluciner elle nous donne 180 couronnes (environ 23 euros !!!) en liquide pour nous acheter d'autres aliments qui nous plairont. Elle s'excuse de ne pas donner beaucoup parce qu'elle n'a pas de gros revenus, mais nous on est sous le choc. Que dire à part un très grand merci ? Elle repart rapidement nous laissant perdus dans nos réflexions. Hier en garant la voiture (oui voiture) sur un parking du centre d'Oslo un chauffeur qui s'en allait nous klaxonne pour nous filer son ticket de parking qui est encore valable 2 heures...
Faut-il en tirer des conclusions sur la gentillesse des norvégiens ? On ne sait pas trop mais pour l'instant on a quand même des bonnes surprises !
Avant de repartir je me décide à changer les patins de frein arrière qui font quand même un bruit étrange un peu trop persistant pour un caillou. En effet les patins sont bien fatigués et un a atteint le métal du porte-patin. 8300 km pour les patins d'origine !!! très beau score quand même. Ca se voit qu'on n'aime pas les montées, donc qu'on ne descend pas beaucoup non plus... donc qu'on n'a pas beaucoup à freiner.
Hélène m'avait demandé combien de temps il fallait pour l'opération, je lui ait dit un quart d'heure donc probablement une demi-heure. Il me faudra finalement une heure pour me dépêtrer de la galère. C'est dingue comme c'est toujours pareil, le petit truc tout bête : sortir le patin, mettre le neuf, remonter et ajuster la tension du câble... ben en fait ça n'est pas du tout comme ça.
Première chose, démonter le porte patin... ouf miracle il peut sortir sans avoir à sortir la roue, bonne nouvelle.
Après il y a une petite barrette en métal qui empêche le patin de sortir, il suffit de la retirer et ensuite de faire coulisser le patin vers l'arrière. Dans les faits la petite barrette est coincée, et quand on tente de la sortir elle se tord, vrille... je regrette un peu de ne pas avoir de pinces... ô leatherman wave qui attend en France dans un carton, quand je serai riche je te remplacerai par ton homologue en titane et je t'emmènerai avec nous ! Finalement le bestiau lâche, on peut passer à l'étape suivante.
Faire coulisser le patin vers l'arrière pour le sortir, la bonne blague. Ca ne bouge pas d'un millimètre. Mode burin bourrin et en explosant le caoutchouc ça finit par sortir.
Haha, glisser le patin neuf... glisser... ouais, les 2 premiers centimètres pas de souci, mais il y en 6 ou 7 encore... (no comment). Ah le plaisir. Ca force, c'est bien entendu aussi crade que ça peut l'être (la poudre de patin c'est dingue comment ça noircit les mains). Je sors le liquide vaisselle pour diminuer la friction... au bout d'un temps beaucoup trop long pour être raisonnable enfin la patin est en place, je peux glisser ma petite barrette neuve et refixer le tout sur le vélo. Ouf j'ai gagné.
Enfin presque puisqu'il faut faire pareil avec le second :-(((((
Epuisé j'en resterai aux freins arrière pour aujourd'hui, on verra un peu plus tard pour l'avant, je n'ai pas le courage ni l'envie de perdre une nouvelle heure car on est toujours en plein dans Oslo et si on veut se trouver un endroit correct pour le bivouac il va encore falloir jouer à la chasse au trésor un bon moment.
Après-midi morne et grise, déjà il ne pleut pas on devrait s'avérer contents mais le relief est hallucinant et les indications pas géniales. A plusieurs reprises on s'égare loin de notre route. A un moment c'est le ponton, on crache nos poumons de non-fumeurs pour prendre 50 mètres d'altitude sur quelques centaines de mètres de long pour se rendre compte en haut que non la piste ne rejoint finalement pas la route qu'on espérait. On redescend tout, revient en arrière et on trouve un petit panneau caché dans un coin qui indique la route qu'on est censée prendre. Ils auraient du le planquer un peu mieux ! Grrr.
Hélène est naze, on n'avance pas (13 km/h de moyenne en fin de journée) et on est toujours loin d'être dans une belle zone boisée pour planter la tente. Ce n'este que vers Lovenstad que nous pouvons sortir un peu de la route principale et prendre quelques petits chemins qui passent dans des zones un peu plus boisées. Malheureusement, kilomètre après kilomètre toujours rien d'acceptable pour bivouaquer. En toute extrémité de chemin on s'arrête, passe en mode "à pied" pour aller s'enfoncer dans des petits chemins et on finit par trouver un arbre qui devrait nous accepter sous ses branches. C'est plutôt bosselé avec racines et cailloux mais nous n'avons plus le courage de faire un kilomètre de plus. Les 46 paraissent 70, le relief - dès les premiers kilomètres ce matin - nous a tué à petit feu.
La tente est vite montée et on s'effondre à l'intérieur. On retrouve notre petite guitoune délaissée depuis quelques jours. Heureux d'être de nouveau sur les routes mais nostalgiques du confort de la maison de Patricia. D'ailleurs Patricia, un GRAND merci pour ton accueil, pour ta chambre (qui t'a obligé à dormir sur le sofa), les repas et toutes les discussions qui nous permettent de mieux connaître et comprendre la Norvège.

74è jour : Lovenstad - Arnes

1er juin 2011

50,4 km, 3492 km au total

Etant donné la fatigue de l'étape d'hier et l'heure du coucher c'est seulement à 8h que nous nous lèverons... enfin comme toujours, que JE me lèverai. Il faut toujours bien 20 minutes à Hélène pour émerger le matin. Au réveil comme prévu la météo a bien évoluée et le soleil est présent. Le bleu a remplacé le gris, pour notre plus grand plaisir.
On sort donc de notre petit bout de forêt pour se mettre au soleil, mais ça ne dure pas longtemps... non pas que la météo évolue, mais tout simplement parce qu'un supermarché se jette sous nos yeux, parfait pour ravitailler. Nous avions fait avant-hier juste une journée de courses dans Oslo pour hier car le petit supermarché "ICA gourmet" était très cher et qu'on n'avait pas grand chose non plus pour transporter les courses pour les ramener. Malgré tout dans ce "Coop prix", probablement une version "discount" de Coop reste au niveau norvégien, toujours hors de prix pour un français. On a appris que les norvégiens (d'Oslo) se faisaient de temps en temps des petites excursions en ferry pour le Danemark et revenaient les voitures ou les bras chargés de courses. Donc quand on pensait le Danemark cher, force est de constater que ça n'est rien comparé à la Norvège.
C'est d'ailleurs un peu tout le dilemme du moment, on est tentés de rallonger un peu le trajet en Scandinavie mais le coût de la vie est un sérieux frein.
Enfin bref, à midi on n'a même pas fait 15 km et on poursuit un peu histoire de se faire une pause déjeuner un peu justifiée vis à vis du compteur. Malgré nos tentatives de longer les fleuves, la route oscille verticalement, doucement mais sûrement. Les pointes à plus de 58 km/h se soldent en quelques secondes en escargot à 8 km/h. L'avantage c'est qu'avec le soleil on profite pleinement du paysage qui redevient petit à petit de plus en plus sauvage.
L'après-midi poursuit sur la lancée de la matinée, c'est très sympa, ensoleillé (on roule en cuissard+t-shirt) et on décide à Sorumsand de continuer à longer la Glomma. Ca nous rallonge mais ça semble plus plat que de chercher à couper. Notre but est de rejoindre la Suède du côté de Charlottenberg mais en ligne droite c'est très montagneux. Il y a quelques routes qui semblent contourner des massifs sans trop se rallonger mais on choisit la sécurité (et puis il faut bien choisir une route de toute façon) en longeant le fleuve... même si comme on l'a déjà constaté et dit, ça n'est pas forcément synonyme de plat. Disons que ça maximise nos chances.
On croise des petites maisons du même style que celles du musée d'Oslo : toit végétal et même des greniers à céréales dont certains semblent convertis en habitations mais pour lesquels on retrouve la même construction sur pilotis soigneusement taillés pour empêcher les rats et autres vermines de grimper.
On découvre aussi le pourquoi des taxes énormes et du faible taux de chômage en Norvège : un segment de route en travaux, ils sont en train de refaire le bitume. Au lieu des traditionnels feux pour le passage alterné et cônes de chantier pour indiquer où passer nous avons : à chaque bout un mec qui tient son petit panneau rouge/vert mais surtout une voiture genre "pace-car" (2 personnes à l'intérieur fait l'aller-retour entre les deux et qu'il faut suivre pour bien rouler sur la portion de bitume qui va bien. Au dessus de la voiture un panneau "Ledebil" on sourit (et notre dico norvégien n'a pas de traduction à proposer..).
En fin d'après-midi on se pose le long de la rivière. C'est calme même si pas du tout planqué, c'est un genre de prairie publique avec quelques tables de pique-nique, on verra bien mais c'est très accueillant. L'honneur est sauf au niveau du compteur, il est temps de se reposer.

75è jour : Arnes - Magnor

2 juin 2011

74,4 km, 3567 km au total

Malgré le lieu de bivouac moyennement approprié aux préparatifs matinaux (vous aurez compris) on part en 2 heures, ce qui reste un minimum toujours aussi immuable. C'est rentré dans les habitudes mais quand même... bon en même temps désormais on n'a plutôt intérêt à ralentir qu'a speeder.
Pour notre plus grand plaisir la route s'est aplanie durant la nuit et on file, vent dans le dos à plus de 20 km/h de moyenne. On enchaîne les kilomètres à un rythme inhabituel si bien qu'a midi on a fait sans forcer plus que dans notre journée galère de sortie d'Oslo, c'est dingue comme un kilomètre n'est pas un kilomètre...
Justement un peu avant de se poser pour déjeuner, un piéton nous interpelle, on s'arrête, il veut juste savoir si on va vers la frontière suédoise et si oui il nous propose un itinéraire alternatif car en cette journée fériée (ascension oblige) il se produit une drôle de chose sur notre petite route numéro 2. Il s'agit en effet de la route la plus courte pour aller de Norvège en Suède et aujourd'hui en Suède tous les magasins sont ouverts (vous vous souvenez des suédois en majorité non croyants...). Du coup les gens vont de Norvège vers la Suède, régulièrement même aussi loin que Oslo pour rejoindre Charlottenberg pour ravitailler copieusement car les prix sont bien moins élevés en Suède ! impressionnant.
On suit donc ses conseils et on prend les petites routes parallèles (on avait un peu prévu de le faire mais c'est sympa d'avoir la confirmation que le relief reste clément sur cet itinéraire alternatif).
Le déjeuner est compliqué. On a trouvé un endroit sympa mais c'est infesté de moustiques. Heureusement on est à l'ombre, ce qui nous permet de supporter une double épaisseur de vêtements sur la majeure parie du corps. Etonnant de porter le pantalon de pluie alors qu'il n'y a pas un nuage dans le ciel. Pour ceux qui auraient un doute, oui les moustiques piquent à travers une épaisseur de vêtements. A travers un fin cuissard c'est évident, mais Hélène se fait piquer au travers les épaisses chaussette en laine qu'elle porte. Ca fait bien 3mm !
à partir de 16 heures on cherche à bivouaquer, mais malgré les forêts assez présentes trouver un coin n'est pas aisé. Quand on se pose une demi-heure plus tard le compteur affiche presque 75 km, impressionnant. C'était une bonne idée de longer la Glomma plutôt que de couper.
Avec le soleil de fou qu'il fait on n'a aucune envie de monter la tente, on se croirait à 14h en France. On en profite donc pour s'installer sur le paréo et répondre à quelques emails, Hélène s'épiler, se couper les ongles, brefs les petits trucs de la vie. On finit quad même par monter la tente, regrettant pour la première fois de ne pas avoir 2 vélos séparés pour qu'un des deux aille acheter des bières fraîches. Tant pis. On monte la tente et Hélène bouquine tranquillement pendant que j'écris, transpirant dans la tente mais un peu obligé pour y voir quelque chose sur l'écran sans consommer la batterie de l'ordi à vitesse grand V. 19h et le soleil est encore très très haut, c'est vraiment très troublant. C'est exactement comme quand on passe à l'heure d'été en France et qu'on se dit qu'il est difficile d'aller se coucher car il fait encore jour sauf que là c'est avec encore 2 ou 3 heures de décalage et avec à l'esprit que demain matin ça va piailler dès 3h du matin. Etrange mais tellement dépaysant.
A plusieurs reprises on s'est un peu entendu avec Hélène pour ne pas parler de "vacances" à propos de notre voyage parce que malgré tout on a pas mal de contraintes : toujours la gestion de la fin de son activité, la gestion de la mienne à distance, les quelques obligations qu'on s'impose vis-à-vis de vous (récit, photos, défis...), la réflexion pour "l'après-voyage", les rendez-vous à essayer de calculer et concrétiser... on est donc justement plus sur un "voyage", un "périple" que des vacances.
Mais ce soir au soleil on se sent tous les deux vraiment en vacances, avec une très grande liberté. Le monde nous attend... et demain nous quittons la Norvège pour retourner en Suède.