Pourquoi l’Europe et pas le tour du monde ?

Une question complexe en apparence et pourtant sur laquelle nous n’avons eu aucune difficulté à choisir Hélène et moi tant nous étions d’accord sur le fond.

On a lu depuis quelques années différents récits de voyages, dans différents pays, sur à peu près toute la surface du globe et ça nous a amené commencer par nous poser cette question très simple mais pourtant parfois un peu oubliée :

Où est-ce qu’on a envie d’aller ?

En effet on pourrait partir dans l’idée de chercher à maximiser le périple, à rentabiliser l’année pour voir le maximum de choses différentes, de cultures, de vivre sous le soleil, les tropiques puis dormir dans un igloo… ça paraitrait logique de vouloir aller le plus loin possible, de penser Australie, Thaïlande ou Terre de feu… mais finalement est-ce que nous on a vraiment envie de ça ?

La réponse est non pour plusieurs raisons :

– tout d’abord la durée. Un tour du monde à vélo en 12 mois, c’est avant tout une multitude de sauts de puces. Quelques semaines sur un continent, quelques heures d’avion, un mois dans tel pays, re-avion… donc ok à la fin on a fait un tour du monde, c’est un beau symbole que de partir soleil dans le dos et de rentrer avec le même astre dans son champ de vision… mais c’est aussi le risque de passer à côté de beaucoup de choses, d’assimiler 1 pays avec un continent entier, genre « on a traversé l’Algérie donc on connaît l’Afrique »…  Bref consacrer 12 mois (c’est long) pour survoler quelque chose c’est un peu frustrant… et puis ça laisse une opportunité pour repartir une prochaine fois dans quelques années 🙂 peut-être plus longtemps.

– une envie commune de continuité. C’est quelque chose qu’on retrouve dans pas mal de récits : les chocs violents dus aux sauts d’un pays/continent à l’autre sont autant de ruptures dans le voyage. Ca peut certes le segmenter mais notre désir était au contraire de faire quelque chose de plus subtil : partir à la découverte de la culture qui nous entoure et de voir réellement ce qui se passe à quelques heures de nos frontières. Notre envie est avant tout de limiter autant que possible les transports autres que le vélo. L’idée est de passer le maximum de frontières sur le tandem afin de pouvoir vraiment comparer un pays avec son voisin, voir si la frontière n’est qu’une ligne sur une carte ou un réel séparateur de mentalité, de niveau de vie…

– la simplicité / la gestion du risque. Malgré nos nombreuses nuits déjà passées dans des champs, nous ne sommes pas des grands routards ni des habitués des pays pauvres ou conflictuels ou … certains pays sont faciles d’accès en « classe touriste » avec hôtel 5* et navette entre l’aéroport et la piscine mais beaucoup moins quand il s’agit de trouver le soir même où dormir, de trouver un médecin en pleine brousse, de gérer une bande de gamins qui courent après le vélo… tout ça s’apprend, petit à petit et ça nous semblait un peu brutal pour une première expérience du genre. Là encore ça nous laisse des portes ouvertes pour « La Migration 2 : LE RETOUR » (vers 2020 ?) en fonction de comment se sera passé le premier voyage.

– les finances. A voir si c’est totalement cohérent sur l’ensemble du voyage, mais partir en Europe c’est aussi maitriser certains coûts : pas de billet d’avion « tour du monde » à $$$, pas de frais de vaccinations pour toutes les maladies possibles et inimaginables (et les vaccins et moi on n’est pas très potes), pas de frais de visas, faibles probabilités de gros pépins (racket, vol, agression…) et des frais qui vont avec. Le coût de la vie est plus élevé en Europe donc peut-être que ça s’annule un peu sur la durée, mais ça nous permet un peu de contrôler les finances à l’avance… car contrairement à beaucoup qui rentrent après leur année sabbatique retrouver leur poste et salaire d’avant leur départ, nous au retour on repart de pas grand chose, donc revenir avec un compte à 0,00 € n’est définitivement pas une option.

Il y a encore d’autres raisons mais avant tout notre désir c’est de rouler, jour après jour à la découverte des subtilités de nos voisins, de découvrir les infimes variations de paysage, de culture, d’apprendre autant que possible à connaître ces pays proches et pour lesquels ont a pourtant tendance à faire abstraction car probablement « trop proches ».

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